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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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dans la connaissance <strong>et</strong> la quiétude : « la lumière du matin qui dore le dos des<br />

grands livres ». 907<br />

<strong>La</strong> lumière, intemporelle, confère à l‟intimité, une dimension de permanence. En<br />

eff<strong>et</strong> l‟e<strong>au</strong> est omniprésente : « l’e<strong>au</strong> est de la lumière qui s’enfonce dans la<br />

terre, une lumière fraîche, un ciel de septembre » 908 , <strong>et</strong> Philippe Jaccott<strong>et</strong> l‟a<br />

perçu.<br />

Dans ce regard que les deux poètes portent sur l‟existence, l‟élément central est<br />

le thème de la lumière. Le temps se maîtrise, la lumière se cherche, l‟Homme est<br />

c<strong>ou</strong>rageux. <strong>La</strong> be<strong>au</strong>té se contemple, la contemplation effraie. C‟est ce que<br />

Goff<strong>et</strong>te dit : « jusqu’à ce que tes yeux / tr<strong>ou</strong>vent en face / le c<strong>ou</strong>rage de la<br />

lumière ». 909 Apparaît ainsi encore une fois l‟osmose du regard <strong>et</strong> de la lumière.<br />

Entre l‟Homme <strong>et</strong> la lumière, il y a une relation affective : la lumière s‟offre <strong>et</strong><br />

grandit, Guy Goff<strong>et</strong>te observe spontanément la lumière : « il [me] lui semble que<br />

la lumière <strong>au</strong>j<strong>ou</strong>rd’hui a grandi comme une plante ». 910 De plus p<strong>ou</strong>r Guy<br />

Goff<strong>et</strong>te, la lumière est s<strong>ou</strong>rce de plaisir : « la lumière / immobile frémit, caresse<br />

du présent / qui passe » 911 , parce qu‟elle est à la fois lumière <strong>et</strong> caresse du<br />

présent, elle appartient <strong>au</strong>ssi <strong>au</strong> temps. <strong>La</strong> d<strong>ou</strong>ceur évoquée dans l‟idée de<br />

caresse par Guy Goff<strong>et</strong>te, est prolongée par Philippe Jaccott<strong>et</strong>, qui voit dans la<br />

lumière, une lumière <strong>au</strong>-delà de t<strong>ou</strong>s les <strong>au</strong>tres paramètres, une lumière<br />

ébl<strong>ou</strong>issante.<br />

« On voit ces choses en passant / même si la main tremble un peu, /<br />

si le cœur boite, / <strong>et</strong> d’<strong>au</strong>tres s<strong>ou</strong>s le même ciel : / les c<strong>ou</strong>rges<br />

907 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, <strong>La</strong> Semaison, carn<strong>et</strong>s 1954-1979, op. cit., p. 220.<br />

908 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, « Dans la montagne, dans l‟après-midi sans vent », PSN p.35.<br />

909 Guy Goff<strong>et</strong>te, « Reconstruction », SLO, p.139.<br />

910 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, <strong>La</strong> Semaison, carn<strong>et</strong>s 1954-1979, op. cit.,, p.107.<br />

911 Guy Goff<strong>et</strong>te, « Mais demain est un mot qui n‟a pas d‟avenir », PCE, p.57.<br />

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