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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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Chapitre I. Les thématiques communes<br />

<strong>La</strong> <strong>poésie</strong> de Guy Goff<strong>et</strong>te <strong>et</strong> Philippe Jaccott<strong>et</strong> tr<strong>ou</strong>ve s<strong>ou</strong>rce dans trois<br />

thématiques universelles : l‟orgueil, l‟absence d‟am<strong>ou</strong>r, l‟abandon. Ce sont là<br />

trois thèmes romantiques, qui sont récurrents dans t<strong>ou</strong>te la littérature parce qu‟ils<br />

t<strong>ou</strong>chent directement la sphère de l‟humain.<br />

En eff<strong>et</strong>, les deux poètes qui se définissent eux-mêmes comme des poètes du<br />

quotidien, observent la réalité humaine <strong>et</strong> constatent la faiblesse, <strong>et</strong> la<br />

déperdition de l‟homme, contenue dans le trinôme : orgueil, abandon, absence<br />

d‟am<strong>ou</strong>r. Ce sont là, les faiblesses de l‟Homme, mais les poètes que n<strong>ou</strong>s<br />

étudions tr<strong>ou</strong>vent parade à ces vérités communes par l‟effacement d‟eux<br />

mêmes, <strong>et</strong> la volonté de changer le <strong>monde</strong>. En eff<strong>et</strong>, Philippe Jaccott<strong>et</strong> exprime<br />

<strong>et</strong> l‟effacement de lui-même <strong>et</strong> la volonté de changer le <strong>monde</strong>. <strong>La</strong> pensée de ce<br />

poète peut se résumer ainsi : « je me suis mis non pas à réfléchir, mais à éc<strong>ou</strong>ter<br />

<strong>et</strong> recueillir des signes » 399 , Guy Goff<strong>et</strong>te quant à lui espère : « qu’un peu de<br />

s<strong>ou</strong>ffle y passe / Qui n<strong>ou</strong>s vide <strong>et</strong> n<strong>ou</strong>s allège » 400 , parce que p<strong>ou</strong>r le poète :<br />

« n<strong>ou</strong>s voilà t<strong>ou</strong>t à c<strong>ou</strong>p seuls » 401 , parce que : « n<strong>ou</strong>s ne sommes plus qu’une<br />

trace déjà … <strong>et</strong> qui s’efface ». 402 Il y a donc un r<strong>et</strong>rait des deux poètes à l‟égard<br />

du <strong>monde</strong>, ils se m<strong>et</strong>tent en marge du <strong>monde</strong>, peut-être p<strong>ou</strong>r mieux en saisir la<br />

plénitude.<br />

<strong>La</strong> <strong>poésie</strong> de Jaccott<strong>et</strong> <strong>et</strong> de Goff<strong>et</strong>te est d‟abord une <strong>poésie</strong> de l‟ordinaire, il n‟y<br />

a pas chez eux de langage prophétique, <strong>ou</strong> visionnaire comme chez Victor Hugo<br />

par exemple. C‟est une heuristique du quotidien :<br />

399 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, « Je me s<strong>ou</strong>viens qu‟un été récent, alors que je marchais une fois de plus dans la<br />

campagne », PSN, p. 25-26.<br />

400 Guy Goff<strong>et</strong>te, « Un s<strong>ou</strong>ffle. Qu‟il passe donc avec le vent », LVP, p. 56.<br />

401 Guy Goff<strong>et</strong>te, « P<strong>ou</strong>rtant n<strong>ou</strong>s avons chanté n<strong>ou</strong>s <strong>au</strong>ssi », LVP, p. 82.<br />

402 Guy Goff<strong>et</strong>te, « Embarquer sans r<strong>et</strong><strong>ou</strong>r, voilà ce qu‟ils v<strong>ou</strong>laient », UMF, p. 113.<br />

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