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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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parce qu‟il n‟est pas requis par la nécessité, <strong>et</strong> que c<strong>et</strong>te attitude est difficile à<br />

tenir.<br />

Ce que Guy Goff<strong>et</strong>te exprime ici, c‟est l‟abandon de l‟intimité, celle qui est à la<br />

base de la connaissance, c'est-à-dire de la Vie. C<strong>et</strong> abandon de la vie, se fait :<br />

« …la gorge s<strong>ou</strong>rde / comme si déjà la nuit / resserrait son collier ». 581 <strong>La</strong> vie<br />

poétique qui s‟en va, c‟est <strong>au</strong>ssi une intimité avec le <strong>monde</strong> qui disparaît.<br />

« …Le ciel n’est plus qu’une marelle,<br />

mais un champ de bataille, voici l’<strong>au</strong>tomne<br />

avant l’hiver, <strong>et</strong> ce qui tombe est sans relève.<br />

Ah, vienne la neige sur le cri des perdrix<br />

<strong>et</strong> que l’écho perde le pas des grands chasseurs ». 582<br />

C‟est après l‟expérience poétique, l‟expérience de l‟abandon:<br />

« tu as laissé dans l’herbe <strong>et</strong> dans la b<strong>ou</strong>e<br />

t<strong>ou</strong>t un hiver s<strong>ou</strong>ffrir le be<strong>au</strong> parasol r<strong>ou</strong>ge<br />

<strong>et</strong> r<strong>ou</strong>iller ses arêtes, laissé la bise<br />

abattre la maison des oise<strong>au</strong>x<br />

*<br />

sans desserrer les dents, à l’abandon laissé<br />

les parterres de roses <strong>et</strong> sans soin le pommier<br />

qui arrondit la terre. Par indigence<br />

<strong>ou</strong> distraction tu as laissé<br />

*<br />

tant de choses m<strong>ou</strong>rir <strong>au</strong>t<strong>ou</strong>r de toi<br />

qu’il ne te reste plus p<strong>ou</strong>r reposer tes yeux<br />

qu’un c<strong>ou</strong>rant d’air dans ta propre maison<br />

<strong>et</strong> tu t’étonnes encore, tu t’étonnes<br />

581 Guy Goff<strong>et</strong>te, « N<strong>ou</strong>s avons tant accusé : la fatigue, le bruit », LVP, p.81.<br />

582 Guy Goff<strong>et</strong>te, « Les grands chasseurs », PCE, p.98.<br />

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