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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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utilisez, p<strong>ou</strong>r v<strong>ou</strong>s exprimer, les choses qui v<strong>ou</strong>s ent<strong>ou</strong>rent, les<br />

images de vos rêves, <strong>et</strong> les obj<strong>et</strong>s de votre mémoire. Si votre<br />

quotidien v<strong>ou</strong>s paraît p<strong>au</strong>vre, ne l’accusez pas ; accusez-v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>smême<br />

de n’être pas assez poète p<strong>ou</strong>r en appeler à v<strong>ou</strong>s les<br />

richesses ». 1411<br />

L‟écriture peut être simplement p<strong>ou</strong>r l‟écrivain le moyen de transm<strong>et</strong>tre un récit,<br />

une intrigue, une description, un portrait, un sentiment, une émotion. Elle<br />

s‟étend dans trois directions : les choses qui n<strong>ou</strong>s ent<strong>ou</strong>rent, les images de nos<br />

rêves, les obj<strong>et</strong>s de notre mémoire. C‟est là une définition possible de l‟intimité.<br />

Car l‟écriture poétique, c‟est <strong>au</strong>ssi la possibilité de déceler certains mystères :<br />

« j’en viens à me demander si la chose la plus belle, ressentie<br />

instinctivement comme telle, n’est pas la chose la plus proche du<br />

secr<strong>et</strong> de ce <strong>monde</strong>, la traduction la plus fidèle de messages qu’on<br />

croirait parfois lancé dans l’air jusqu’à n<strong>ou</strong>s ». 1412<br />

Les poètes sont ces magiciens qui tr<strong>ou</strong>vent les mots, <strong>et</strong> ces mots leur viennent<br />

naturellement, spontanément, p<strong>ou</strong>r répondre <strong>et</strong> d‟exorciser la présence du mal.<br />

En eff<strong>et</strong>, le poète a conscience de la présence du mal, il a même une conscience<br />

suraiguë de c<strong>et</strong>te présence, p<strong>ou</strong>r Philippe Jaccott<strong>et</strong> :<br />

« la réelle s<strong>ou</strong>ffrance, ce que chacun épr<strong>ou</strong>ve malheureusement :<br />

dans les hôpit<strong>au</strong>x, la mort, la difficulté d’entendre avec les <strong>au</strong>tres,<br />

la misère, que sais-je encore ? Rien que des choses concrètes<br />

<strong>au</strong>xquelles on n’échappe pas. Bien sûr le temps dans la mesure où<br />

il n<strong>ou</strong>s vieillit <strong>et</strong>c. Contre t<strong>ou</strong>t cela, on ne se crée pas des espaces<br />

1411 Rainer Maria Rilke, L<strong>et</strong>tres à un jeune poète, op. cit., p. 36-37.<br />

1412 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, Cahier de verdure, op. cit., p.27.<br />

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