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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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L‟am<strong>ou</strong>r est perception, réception <strong>et</strong> sur le plan ordinaire, la présence de l‟am<strong>ou</strong>r<br />

<strong>au</strong>torise une angoisse amoindrie à l‟égard du temps, des départs <strong>et</strong> de la mort. <strong>La</strong><br />

cru<strong>au</strong>té du <strong>monde</strong> s‟atténue.<br />

Ainsi p<strong>ou</strong>r Guy Goff<strong>et</strong>te, l‟absence d‟am<strong>ou</strong>r, c‟est <strong>au</strong>ssi la solitude du cœur <strong>et</strong><br />

de l‟esprit, c‟est <strong>au</strong>ssi l‟absence de message. Le poète exprime l‟absence de<br />

« toi », malgré la permanence de l‟univers. Qui contient l‟<strong>au</strong>tre ? Il y a une<br />

absence, <strong>au</strong>ssi difficile à pallier qu‟une voix peut endormir la nuit. Malgré, le<br />

blé, le bleu, le désert est immense, est ce la vie qui contient l‟am<strong>ou</strong>r <strong>ou</strong> l‟am<strong>ou</strong>r<br />

qui contient la vie ? Les deux ne sont-ils pas indissociables ? Selon Goff<strong>et</strong>te on<br />

ne guérit pas de l‟absence. Il f<strong>au</strong>t plus qu‟un signe p<strong>ou</strong>r guérir de l‟absence, il<br />

f<strong>au</strong>t une vérité, il f<strong>au</strong>t une présence. L‟am<strong>ou</strong>r idéalisé <strong>ou</strong> matérialisé ne tr<strong>ou</strong>ve<br />

pas sa place spontanément <strong>et</strong> qu‟importe quelle fut la nature de la fête, le vide<br />

existentiel revient : « comme les papiers gras sur l’herbe après la fête, / quand<br />

l’ombre s’allonge <strong>et</strong> n<strong>ou</strong>s glace le cœur ». 802 Guy Goff<strong>et</strong>te parle de ces fins<br />

d‟am<strong>ou</strong>r <strong>et</strong> des séquelles d‟une fête, p<strong>ou</strong>r évoquer le caractère éphémère de<br />

l‟am<strong>ou</strong>r. Apparaît ainsi un m<strong>ou</strong>vement balancier dans les <strong>poésie</strong>s de Goff<strong>et</strong>te<br />

qui, à la fois, pose une description, réaliste, <strong>et</strong> sans idéal, <strong>et</strong> en même temps m<strong>et</strong><br />

en valeur la condition humaine, dans sa dimension d‟idéalisation. En eff<strong>et</strong>, les<br />

papiers gras sont là, mais le cœur de l‟homme, vit.<br />

Néanmoins l‟homme, malgré l‟absence d‟am<strong>ou</strong>r, cherche la r<strong>ou</strong>te, <strong>et</strong> quelqu‟un<br />

p<strong>ou</strong>r répondre à ses appels. Guy Goff<strong>et</strong>te s‟interroge sur la motivation profonde<br />

de c<strong>et</strong>te quête. C‟est peut-être parce qu‟effectivement t<strong>ou</strong>s les hommes sont en<br />

quête d'une <strong>au</strong>tre vie, une vie plus d<strong>ou</strong>ce.<br />

« Maintenant c’est le noir<br />

…qui attend p<strong>ou</strong>r parler<br />

802 Guy Goff<strong>et</strong>te, « Assis à l‟arrière, à contre-sens <strong>et</strong> fumaillant », UMF, p.40.<br />

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