27.06.2013 Views

La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

« on croit s<strong>ou</strong>vent que le terme archétype désigne des images. Mais celles-ci ne<br />

sont rien <strong>au</strong>tre que des représentations conscientes ». 277 <strong>La</strong> <strong>poésie</strong> donc, n‟est<br />

pas que rêverie, elle est un disc<strong>ou</strong>rs conscient <strong>et</strong> en ce sens rejoint la conception<br />

de Bakhtine, la <strong>poésie</strong> serait donc à la fois éveil, conscience <strong>et</strong> myriades<br />

d‟archétypes. C‟est peut-être ce qui fait son universalité….<br />

P<strong>ou</strong>r Jean Burgos, l‟image est un point de départ <strong>et</strong> définit précisément la <strong>poésie</strong><br />

moderne. C‟est la raison p<strong>ou</strong>r laquelle on parle de première modernité avec<br />

Charles B<strong>au</strong>delaire : car celui-ci utilise effectivement l‟image comme point de<br />

départ dans ses <strong>poésie</strong>s. Par exemple l‟incipit du poème L’ennemi est bien une<br />

image <strong>et</strong> particulièrement une métaphore :<br />

« Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage,<br />

Traversé ça <strong>et</strong> là par de brillants soleils ;<br />

Le tonnerre <strong>et</strong> la pluie ont fait un tel ravage,<br />

Qu’il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils ». 278<br />

En eff<strong>et</strong> le premier vers « ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage », est bien<br />

une métaphore, une image par laquelle Charles B<strong>au</strong>delaire pose sa modernité.<br />

P<strong>ou</strong>r lui : « la modernité, c’est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié<br />

de l’art, dont l’<strong>au</strong>tre moitié est l’éternel <strong>et</strong> l’immuable ». 279 Philippe Jaccott<strong>et</strong> à<br />

propos de B<strong>au</strong>delaire écrit : « le mot profond est une clé de son œuvre. Sa<br />

musique réellement creuse le ciel…la chambre, l’espace comme une chambre :<br />

intime / <strong>ou</strong>vert ». 280<br />

277 http : // www.cgjung.n<strong>et</strong><br />

278 Charles B<strong>au</strong>delaire, L’ennemi, première strophe, extrait des Fleurs du Mal, op. cit., p. 16.<br />

279 Charles B<strong>au</strong>delaire, Ecrits esthétiques, UGE, collection 10 / 18, 1986 p.373.<br />

280 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, <strong>La</strong> Semaison, carn<strong>et</strong>s 1954-1979, op. cit., p. 236.<br />

86

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!