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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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peut percevoir. Mais c<strong>et</strong>te perception est issue d'une simple observation du<br />

quotidien : « on <strong>au</strong>rait cru néanmoins des paroles entendues en passant,<br />

surprises en passant ». 515 Le <strong>monde</strong> est transcendé jusqu‟« à c<strong>et</strong>te limite, qu’on<br />

ne franchira pas, s<strong>ou</strong>rd, <strong>ou</strong> éclot le rêve des divinités ». 516 <strong>La</strong> <strong>poésie</strong> perm<strong>et</strong><br />

l‟accès à t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs plus h<strong>au</strong>t. Précisément p<strong>ou</strong>r Guy Goff<strong>et</strong>te : la <strong>poésie</strong> perm<strong>et</strong><br />

d‟atteindre des cimes : « Il lui a fait gravir le ciel / sur des degrés de verre / par<br />

la grâce juvénile de son art ». 517 P<strong>ou</strong>r Philippe Jaccott<strong>et</strong> : la <strong>poésie</strong> perm<strong>et</strong> la<br />

force, la pur<strong>et</strong>é, par sa grâce, sa nonchalance. Le poète, dans son essence,<br />

diffuse l'espace poétique.<br />

Philippe Jaccott<strong>et</strong> manipule les oxymores : « jusqu’à l’étoile qui rapproche <strong>et</strong><br />

qui aveugle … ». 518 <strong>La</strong> merveille de la nature est à la fois clémente <strong>et</strong> cruelle. Il<br />

y a un orgueil de contempler c<strong>et</strong>te étoile. C<strong>et</strong>te étoile, c<strong>et</strong>te richesse, métaphore<br />

de l‟expérience poétique : « recommencer, naître à n<strong>ou</strong>ve<strong>au</strong>, voilà / ce que<br />

disait le Maître ». 519<br />

C<strong>et</strong>te renaissance se fait donc par l‟expérience poétique <strong>et</strong> p<strong>ou</strong>r Guy Goff<strong>et</strong>te, le<br />

mot est orgueil <strong>et</strong> l‟image sera t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs plus près de la vérité, c‟est-à-dire<br />

que : « l’image regarde / très <strong>au</strong>-dessus des mots ». 520 Il pense que l‟homme<br />

peut se proj<strong>et</strong>er, il croît en la force des symboles. L‟image a une existence<br />

indépendante des mots qui la décrivent. Et en ce sens, le poète a une supériorité<br />

sur l‟écrivain, car le poète écrit essentiellement par images. Goff<strong>et</strong>te sait bien lui<br />

<strong>au</strong>ssi que la parole de l‟homme est orgueil,<br />

515 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, « Holderlin, dans le Rhin, <strong>et</strong> pensant <strong>au</strong>x fleuves », ETN, p.78.<br />

516 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, « P<strong>ou</strong>r Hölderlin, ce qui s<strong>ou</strong>rd pur, c'est le Rhin à sa s<strong>ou</strong>rce », ETN, p.80.<br />

517 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, « Ec<strong>ou</strong>te comment se peut-il », PSN, p.63.<br />

518 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, « Ce que j'avais rêvé p<strong>ou</strong>r les j<strong>ou</strong>rs qui viendraient », EFF, p.42.<br />

519 Guy Goff<strong>et</strong>te, « Printemps », PCE, p.56.<br />

520 Guy Goff<strong>et</strong>te., « Les m<strong>ou</strong>ches moissonnent », PCE, p.66.<br />

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