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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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primordiale à la p<strong>ou</strong>rsuite de la vie terrestre. Etre satisfait c’est être mort ». 952<br />

Car l‟existence que les poètes espèrent demande à ce que les hommes :<br />

« r<strong>et</strong>iennent les biches qui s’échappent, qu’ils dén<strong>ou</strong>ent une à une<br />

les tresses des ruisse<strong>au</strong>x, qu’ils fassent tinter l’ivoire des<br />

pierres ». 953<br />

L‟interprétation poétique démontre la multiplicité des nive<strong>au</strong>x du réel, des<br />

champs sémantiques à explorer, déc<strong>ou</strong>vrir le « fil bleu de la vie » 954 , <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> à<br />

l‟Homme d‟habiter le <strong>monde</strong>.<br />

Si l‟interprétation poétique est importante, écrire l‟est t<strong>ou</strong>t <strong>au</strong>tant, en eff<strong>et</strong>,<br />

« plus que mode de connaissance, la <strong>poésie</strong> est d’abord mode de vie ». 955 <strong>La</strong><br />

<strong>poésie</strong>, est en ce sens « un état d’être », une présence. P<strong>ou</strong>r Philippe Jaccott<strong>et</strong>, la<br />

<strong>poésie</strong> c‟est « une présence bleue, <strong>au</strong>ssi forte que de la terre ». 956 P<strong>ou</strong>r Guy<br />

Goff<strong>et</strong>te, la <strong>poésie</strong> est le « refl<strong>et</strong> du seul am<strong>ou</strong>r : la vie promise ». 957<br />

P<strong>ou</strong>r répondre <strong>au</strong>x s<strong>ou</strong>ffrances provoquées par l‟orgueil, l‟absence d‟am<strong>ou</strong>r <strong>et</strong><br />

l‟abandon, Guy Goff<strong>et</strong>te <strong>et</strong> Philippe Jaccott<strong>et</strong> expriment la nécessité d‟une <strong>au</strong>tre<br />

Vie, suivant la tradition rimbaldienne : « la vraie vie est absente. N<strong>ou</strong>s ne<br />

sommes pas <strong>au</strong> <strong>monde</strong> ». 958 Cela est possible parce que « la <strong>poésie</strong>… si elle<br />

éclaire, […] <strong>ou</strong>vre la voie ». 959<br />

952 Correspondance avec Guy Goff<strong>et</strong>te du 08/11/2005. Annexe 7.<br />

953 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, Cahier de verdure, op. cit.,, p. 68.<br />

954 Guy Goff<strong>et</strong>te, « Le noyer d‟hiver », PCE, p. 46.<br />

955 Jean-L<strong>ou</strong>is J<strong>ou</strong>bert, <strong>La</strong> <strong>poésie</strong>, op. cit., p.5.<br />

956 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, <strong>La</strong> semaison, op. cit.,, p. 13.<br />

957 Guy Goff<strong>et</strong>te, « Le noyer d‟hiver », LVP, 103.<br />

958 Arthur Rimb<strong>au</strong>d, Une Saison en enfer, NRF, Gallimard, collection Poésie, 1999, p.188.<br />

959 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, <strong>La</strong> semaison, carn<strong>et</strong> 1954-1979, op. cit., p. 183.<br />

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