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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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s<strong>ou</strong>ffrances provoquées par l‟orgueil, l‟absence d‟am<strong>ou</strong>r <strong>et</strong> l‟abandon, Goff<strong>et</strong>te<br />

<strong>et</strong> Jaccott<strong>et</strong> expriment la nécessité d‟une <strong>au</strong>tre Vie, suivant la tradition<br />

rimbaldienne : « la vraie vie est absente. N<strong>ou</strong>s ne sommes pas <strong>au</strong> <strong>monde</strong> ». 1478<br />

<strong>La</strong> <strong>poésie</strong> c‟est <strong>au</strong>ssi un être <strong>au</strong> <strong>monde</strong> : « plus que mode de connaissance, la<br />

<strong>poésie</strong> est d’abord mode de vie ». 1479<br />

P<strong>ou</strong>r Jaccott<strong>et</strong>, comme p<strong>ou</strong>r Goff<strong>et</strong>te, il y a nécessité de changer la vie, sortir de<br />

l‟indifférence. Philippe Jaccott<strong>et</strong> pense bien que « m<strong>ou</strong>rir / hors du dérèglement<br />

de t<strong>ou</strong>s les sens est triste <strong>et</strong> sans <strong>au</strong>cun profit » 1480 , <strong>et</strong> p<strong>ou</strong>r lui également :<br />

« t<strong>ou</strong>te l’épaisseur du temps, d’une vie, de la vie, avec leur<br />

pesanteur / leur obscurité / leurs déchirures, leurs déchirements,<br />

t<strong>ou</strong>t serait s<strong>au</strong>vé, <strong>au</strong>trement présent, présent d’une manière que<br />

l’on ne peut qu’espérer, que rêver <strong>ou</strong>, à peine entrevoir » 1481 ,<br />

Entrevoir est la grande porte vers la <strong>poésie</strong>. Regarder, voir, percevoir, atteindre,<br />

est la clef p<strong>ou</strong>r atteindre le <strong>monde</strong> de la <strong>poésie</strong>.<br />

En eff<strong>et</strong>, il semblerait que p<strong>ou</strong>r le poète l‟essentiel est peut-être l‟invisible. Le<br />

regard du poète est celui qui observe <strong>et</strong> voit t<strong>ou</strong>t. Nos deux poètes, ont utilisé le<br />

thème du regard p<strong>ou</strong>r exprimer leurs émotions. Dans ce regard que les deux<br />

poètes portent sur l‟existence, l‟élément central est le thème de la lumière. Le<br />

temps se maîtrise, la lumière se cherche. L‟attitude en quelque sorte de celui qui<br />

est en quête.<br />

1478 Arthur Rimb<strong>au</strong>d, Une Saison en enfer, NRF, Gallimard, collection Poésie, 1999, p.188.<br />

1479 Jean-L<strong>ou</strong>is J<strong>ou</strong>bert, <strong>La</strong> <strong>poésie</strong>, op. cit., p.5.<br />

1480 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, « D‟une yeuse à l‟<strong>au</strong>tre si l‟œil erre »,ERS, p. 25.<br />

1481 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, Cahier de verdure, op. cit., p. 152.<br />

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