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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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ab<strong>ou</strong>tirait après quelque temps à altérer, sinon à détruire la capacité<br />

d‟émotion » 1571. Sans émotion, l‟Homme est vide de t<strong>ou</strong>te réaction, il meurt.<br />

Jaccott<strong>et</strong> épr<strong>ou</strong>ve un réel am<strong>ou</strong>r p<strong>ou</strong>r la lumière, «comment s‟étonner que les<br />

adieux d‟Antigone à la lumière soient si déchirants <strong>et</strong> qu‟on appelle un être cher,<br />

là-bas, dans la <strong>poésie</strong> : lumière de mes yeux » ? Le poète croit avoir tr<strong>ou</strong>vé : « Il<br />

se peut que la be<strong>au</strong>té naisse quand la limite <strong>et</strong> l‟illimité deviennent visibles en<br />

même temps… Dans la Divine Comédie, l‟illimité est ce qui impose sa forme <strong>au</strong><br />

limité » 1572.<br />

A époque il n’y a même plus de place p<strong>ou</strong>r un cri de révolte Qui<br />

l’entendrait hormis quelques uns ? Il n’est presque plus possible de parler<br />

<strong>au</strong>x hommes. T<strong>ou</strong>t est révolu. Il f<strong>au</strong>t se rés<strong>ou</strong>dre <strong>au</strong> silence mais non<br />

abandonner. Il f<strong>au</strong>t continuer à suivre en n<strong>ou</strong>s le m<strong>ou</strong>vement qui n<strong>ou</strong>s porte<br />

en avant. Il f<strong>au</strong>t que la lumière vacillante qui n<strong>ou</strong>s éclaire demeure<br />

allumée. <strong>La</strong> merveille d’être ne peut n<strong>ou</strong>s être enlevée <strong>et</strong> n<strong>ou</strong>s devons<br />

continuer à en j<strong>ou</strong>ir jusqu’à dernier s<strong>ou</strong>ffle 1573.<br />

<strong>La</strong> réponse à ces incertitudes, à ces angoisses est révélée à l‟issue de l‟<strong>ou</strong>vrage,<br />

Jaccott<strong>et</strong> attend la liberté, tel : « <strong>La</strong> f<strong>au</strong>v<strong>et</strong>te sonore (qui) est encore là, entre<br />

acacia <strong>et</strong> tilleul. Orphée dans le jardin d‟été. On dirait bien, d‟elle <strong>au</strong>ssi, qu‟elle<br />

passe sans peine d‟un roy<strong>au</strong>me à l‟<strong>au</strong>tre ; n‟<strong>au</strong>rai-je jamais pu la suivre ? » 1574<br />

Orphée pénètre l‟univers poétique, à la recherche d‟Eurydice, Philippe Jaccott<strong>et</strong><br />

rêve d‟y pénétrer <strong>et</strong> de ne plus jamais le perdre.<br />

1571 Ibid., « L‟étrange difficulté que représente le fait de ne presque plus p<strong>ou</strong>voir sentir <strong>au</strong>cune chose sans penser<br />

<strong>au</strong>ssitôt à son utilisation poétique », p.221.<br />

1572 Ibid., « C‟est le T<strong>ou</strong>t-<strong>au</strong>tre que l‟on cherche à saisir », p.40.<br />

1573 Notes de Jacques Mansui.<br />

1574 Ibid., « Ce matin, malgré la chaleur, un t<strong>ou</strong>t premier avant-signe d‟<strong>au</strong>tomne, ce peu de brume lointaine dans<br />

les replis des collines <strong>et</strong> les champs », p.280.<br />

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