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Les archives du Parti communiste de Grèce. Itinéraires, blocages ...

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ALEXANDROS DAGKAS – GIORGOS LEONTIADIS<br />

Bien que les opposants à la direction <strong>de</strong> Koligiannis soient appelés, tôt ou tard, à<br />

prendre position, la question pouvait à court terme avoir pour issue la projection <strong>de</strong>s<br />

idéaux et <strong>de</strong>s combats communs, démocratiques et <strong>de</strong> classe, en éludant pour le moment<br />

la question nationale brûlante. <strong>Les</strong> slavomacédoniens seraient satisfaits <strong>de</strong> cette<br />

action et <strong>de</strong> cette con<strong>du</strong>ite <strong>du</strong> groupe <strong>de</strong> Partsalidis. Favorable à cette pensée était le fait<br />

que les réfugiés provenant <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong> maintenaient les mémoires <strong>de</strong> la lutte contre<br />

l’intervention étrangère en <strong>Grèce</strong> et n’étaient pas <strong>du</strong> tout indifférents aux événements<br />

qui se déroulaient dans leur pays natal, notamment pendant les années après<br />

l’imposition <strong>de</strong> la dictature militaire, donc ils coopéreraient énergiquement.<br />

Une autre question qui exigeait une attitu<strong>de</strong> pru<strong>de</strong>nte était la discrétion <strong>du</strong>e face à<br />

l’autorité slavomacédonienne, dans le cas où certains cadres <strong>du</strong> groupe <strong>de</strong> Partsalidis<br />

s’y installeraient, dans leurs relations avec le mon<strong>de</strong> autour d’eux. La société locale,<br />

peu d’années après l’établissement <strong>du</strong> pouvoir socialiste, se trouvait en voie <strong>de</strong> reconversion.<br />

L’assimilation <strong>de</strong>s éléments nationaux hétéroclites, qui avaient afflué et s’y<br />

étaient mêlés pendant les perturbations dans la région, ne <strong>de</strong>vait pas être compromise.<br />

Une tentative fortuite d’associer ces couches dans le but <strong>de</strong> créer un fon<strong>de</strong>ment pour<br />

<strong>de</strong>sservir la lutte <strong>de</strong>s classes – on ne parlait pas d’autre type <strong>de</strong> solidarité (culturelle, nationale)<br />

– mettrait en surface les vécus négatifs <strong>de</strong> la responsabilité <strong>de</strong> l’Etat grec sur<br />

les dissensions nationales <strong>du</strong> passé récent. <strong>Les</strong> conséquences qu’aurait l’action <strong>de</strong> ses<br />

membres dans les lignes <strong>de</strong>s réfugiés politiques slavomacédoniens <strong>de</strong> la Macédoine<br />

grecque inquiétaient davantage le groupe <strong>de</strong> Partsalidis. Il existait le problème <strong>de</strong> la<br />

querelle parmi les slavomacédoniens sur la position <strong>de</strong> chacun à la fin <strong>de</strong> l’occupation<br />

fasciste en <strong>Grèce</strong> et au cours <strong>de</strong> la guerre civile grecque, également <strong>de</strong>s estimations différentes<br />

sur la position <strong>du</strong> parti <strong>communiste</strong> grec face au front slavomacédonien <strong>de</strong> libération<br />

nationale (NOF) et à la question macédonienne. En outre, était réelle la question<br />

<strong>de</strong>s relations entre le groupe <strong>de</strong> Partsalidis et la Ligue <strong>de</strong>s <strong>communiste</strong>s <strong>de</strong> Yougoslavie<br />

– anciens membres et cadres <strong>du</strong> <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong> étaient maintenant<br />

intégrés à la Ligue <strong>de</strong>s <strong>communiste</strong>s <strong>de</strong> Macédoine –. <strong>Les</strong> anciens liens <strong>du</strong> parti auraient<br />

pu con<strong>du</strong>ire à un renouvellement <strong>de</strong>s anciens engagements <strong>du</strong> parti et saper le<br />

rôle dirigeant <strong>de</strong> la Ligue <strong>de</strong>s <strong>communiste</strong>s <strong>de</strong> Macédoine. Il s’ensuivait <strong>de</strong> ces éléments<br />

que les <strong>communiste</strong>s grecs <strong>de</strong>vaient reconnaître la primauté <strong>du</strong> pouvoir local,<br />

son droit <strong>de</strong> prévoir et <strong>de</strong> gui<strong>de</strong>r lui-même la marche <strong>de</strong> n’importe quels combats. Ils<br />

<strong>de</strong>vaient, donc, également accepter ce pouvoir au-<strong>de</strong>ssus d’eux.<br />

Nous revenons sur la question <strong>du</strong> régime qui <strong>de</strong>vait régir les relations <strong>de</strong>s partis<br />

<strong>communiste</strong>s malchanceux, illégaux dans leurs pays et assujettis à un bannissement<br />

obligatoire, et <strong>de</strong>s Etats les accueillant. L’action d’un organisme étranger à l’intérieur<br />

d’un pays, d’un côté pour l’Etat et <strong>de</strong> l’autre pour le parti <strong>communiste</strong> local, était en effet<br />

un problème. Dans les pays <strong>du</strong> système capitaliste, l’action d’un parti <strong>communiste</strong><br />

étranger aurait été considérée comme une propagan<strong>de</strong> étrangère contraire aux droits<br />

souverains <strong>de</strong> l’Etat, tandis que, face au parti <strong>communiste</strong> local, aurait été créée une<br />

question <strong>de</strong> principe sur la direction <strong>de</strong> la classe ouvrière locale et <strong>de</strong>s fronts <strong>de</strong> luttes,<br />

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