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Les archives du Parti communiste de Grèce. Itinéraires, blocages ...

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<strong>Les</strong> <strong>archives</strong> <strong>du</strong> <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong>. <strong>Itinéraires</strong>, <strong>blocages</strong><br />

<strong>Les</strong> obstacles <strong>de</strong> conservation normale <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction écrite, qui résultaient <strong>de</strong>s<br />

oppositions idéologiques à l’intérieur <strong>du</strong> mouvement social, étaient une particularité<br />

grecque. La prévision <strong>du</strong> pire, à savoir la suspension <strong>de</strong>s libertés politiques – <strong>de</strong> celles<br />

restantes –, était une sagesse élémentaire. Dans ces conditions, sous le spectre <strong>de</strong> la déclaration<br />

<strong>du</strong> communisme en pleine illégalité, la prévoyance en vue <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r les documents<br />

<strong>du</strong> parti dans un endroit sûr était <strong>de</strong>venue la seule solution. Faciliter la fuite <strong>du</strong><br />

matériau au siège <strong>du</strong> Komintern, à Moscou, était le seul choix non risqué. On a abouti à<br />

ce qu’un processus d’octroi <strong>de</strong> renseignements au centre <strong>communiste</strong> sur l’action dans<br />

la périphérie, ainsi que <strong>de</strong> retour <strong>de</strong> l’information, s’élargisse par une planification locale,<br />

dans le but d’éviter les risques et d’empêcher la fuite <strong>de</strong> l’information. Il restait à<br />

trouver à chaque fois le moyen <strong>de</strong> faire sortir le matériau. <strong>Les</strong> agents <strong>du</strong> bateau à vapeur<br />

Tchitcherine et d’autres bateaux commerciaux <strong>de</strong> la société soviétique Sovtorgflot<br />

offrirent leurs services dans cette affaire. <strong>Les</strong> navires faisaient le tour <strong>de</strong> la Méditerranée<br />

orientale et, dans les ports où ils abordaient, un signal d’alarme était toujours donné<br />

aux services <strong>de</strong> sécurité. L’approche <strong>de</strong>s bateaux soviétiques dans les ports <strong>du</strong> Pirée et<br />

<strong>de</strong> Thessalonique avait en principe une activité secrète parallèle en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> celle<br />

commerciale.<br />

Pour faire une comparaison dans les Balkans, la situation dans le <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong><br />

bulgare était désespérément similaire. Après le coup d’Etat <strong>de</strong> 1923, une gran<strong>de</strong> partie<br />

<strong>de</strong>s <strong>archives</strong> <strong>du</strong> parti furent détruites ; le parti passa dans la clan<strong>de</strong>stinité. Le comité<br />

central organisa ensuite l’envoi <strong>du</strong> matériau à Moscou et les documents aboutirent à<br />

être rangés à l’endroit où siégeait la délégation bulgare auprès <strong>du</strong> comité exécutif <strong>du</strong><br />

Komintern. Le 20 janvier 1927, fut prise la décision <strong>de</strong> créer, à Moscou, les Archives<br />

centrales <strong>du</strong> <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> bulgare. <strong>Les</strong> documents étaient envoyés par <strong>de</strong>s voies<br />

détournées, <strong>de</strong>s moyens clan<strong>de</strong>stins et <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> toute nature <strong>de</strong> Bulgarie à Moscou,<br />

où ils étaient insérés dans ces <strong>archives</strong>, dans le bâtiment <strong>du</strong> Komintern.<br />

Le matériau d’avant-guerre qu’on parvint à envoyer <strong>du</strong> parti grec au Komintern<br />

était très insuffisant. Dans les années 1930, eurent lieu d’innombrables saisies au cours<br />

<strong>de</strong>s raids <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> sûreté dans les bureaux <strong>du</strong> parti, <strong>de</strong>s syndicats et <strong>de</strong>s associations.<br />

Le matériau écrit aboutissait éparpillé (et bientôt – après l’appréciation <strong>de</strong> la valeur<br />

<strong>du</strong> contenu – il était détruit) dans les bureaux <strong>de</strong>s annexes <strong>de</strong> la sûreté et <strong>de</strong>s services<br />

<strong>de</strong> renseignement militaires. Ceux qui pro<strong>du</strong>isaient le matériau – les membres <strong>de</strong><br />

l’appareil <strong>du</strong> parti – n’étaient pas prolixes dans leurs écrits. Dans un choix suivant, tout<br />

document qui n’était pas absolument nécessaire était détruit (soit déchiré en petits morceaux<br />

qui s’éparpillaient, soit brûlé). Ceux qui restaient étaient les procès-verbaux et les<br />

rapports <strong>de</strong>s organes <strong>du</strong> parti qui certifiaient la légalité <strong>de</strong>s décisions, peu <strong>de</strong> documents<br />

au contenu informatif et un volume limité <strong>de</strong> correspondance. Le matériel classifié, les<br />

messages codifiés, les instructions, subissaient une gestion avec un soin supplémentaire.<br />

Pour les documents secrets, l’ordre était qu’ils soient détruits immédiatement.<br />

La rupture dans la vie politique grecque, en août 1936, sous la dictature <strong>de</strong> Metaxas,<br />

renforça la gravité <strong>de</strong> la question concernant la protection <strong>du</strong> renseignement et <strong>du</strong><br />

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