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Les archives du Parti communiste de Grèce. Itinéraires, blocages ...

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ALEXANDROS DAGKAS – GIORGOS LEONTIADIS<br />

La mobilisation pour associer les dissi<strong>de</strong>nts <strong>du</strong> <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong>, réfugiés<br />

politiques à Skopje provenant d’autres pays <strong>communiste</strong>s, constitua le glissement<br />

suivant. <strong>Les</strong> opposants à la direction <strong>de</strong> Koligiannis supposèrent qu’ils trouveraient <strong>de</strong>s<br />

alliés, avec lesquels ils pourraient s’entendre dans une langue commune. <strong>Les</strong> catégories<br />

distinctes <strong>de</strong>s <strong>communiste</strong>s grecs, sur place à cette époque, étaient au nombre <strong>de</strong> trois.<br />

La première, les partisans <strong>de</strong> Zachariadis et <strong>de</strong> Markos Vafeiadis et autres radiés <strong>du</strong><br />

parti dans les années 1950. La secon<strong>de</strong> catégorie, certains politiquement hésitants, sans<br />

relation avec l’organisation <strong>du</strong> <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong> – radiés, également –. La<br />

troisième catégorie était composée <strong>de</strong>s radiés <strong>du</strong> parti lors <strong>de</strong>s événements <strong>de</strong> la scission<br />

<strong>de</strong> 1968. Il n’existait pas – en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> très peu d’exceptions – <strong>de</strong> partisans <strong>de</strong> la<br />

politique en cours <strong>du</strong> <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong> (après 1968), ni <strong>de</strong> membres <strong>du</strong> parti.<br />

En ce qui concernait les raisons <strong>de</strong> l’installation en République socialiste <strong>de</strong> Macédoine<br />

<strong>de</strong>s réfugiés grecs d’origine résidant jusqu’alors dans les autres démocraties populaires,<br />

leur pensée et leur sentiment peuvent, peut-être, être jugés paradoxaux ; ils se déplacèrent<br />

à Skopje parce qu’ils se trouveraient plus près <strong>de</strong> la <strong>Grèce</strong>. Le fait <strong>de</strong> rester près <strong>de</strong><br />

la frontière grecque n’était pas <strong>de</strong> la moindre importance, parce que s’intercalaient les<br />

frontières <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux systèmes sociaux différents se trouvant dans une situation belligérante<br />

(la » Guerre froi<strong>de</strong> »), il paraît cependant que les illusions fonctionnaient sur leur<br />

psychologie <strong>de</strong> manière bienfaisante. Au-<strong>de</strong>là, cependant, le contact <strong>de</strong>s réfugiés politiques<br />

grecs, à l’intérieur <strong>de</strong> l’Etat slavomacédonien, avec l’élément local révéla, ultérieurement,<br />

les spécificités culturelles, qui limitaient la probabilité <strong>de</strong> leur assimilation<br />

au nouvel environnement. Le contact avec <strong>de</strong>s milieux plus « libéraux », dans un pays<br />

et dans une région où il n’existait pas <strong>de</strong> possibilité d’intervention <strong>de</strong> la part <strong>du</strong> parti<br />

<strong>communiste</strong> grec et où ne se posait pas la question sur leurs positions politiques (certains<br />

Grecs, sur les lieux initiaux d’installation après la fin <strong>de</strong> la guerre civile, avaient<br />

été exclus <strong>du</strong> corps <strong>de</strong>s réfugiés politiques qui penchaient vers le <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>Grèce</strong>, avaient été isolés et avaient subi <strong>de</strong>s discriminations), était comptée parmi les<br />

avantages éventuels à leur profit. Dans ce calcul, ils ne prirent pas en considération la<br />

réalité – question qu’ils ont vécue après, au cours <strong>de</strong>s événements ultérieurs – selon laquelle,<br />

en République socialiste <strong>de</strong> Macédoine, le socialement juste (comportement<br />

orienté vers l’asservissement <strong>de</strong> l’élément <strong>de</strong> classe) tendait plusieurs fois à être débordé<br />

par le nationalement juste (mise en avant <strong>du</strong> facteur culturel). Au-<strong>de</strong>là, l’existence<br />

dans le pays d’une communauté composée d’un grand nombre <strong>de</strong> réfugiés politiques<br />

slavomacédoniens – <strong>de</strong>s dizaines <strong>de</strong> milliers, la plupart anciens membres et partisans<br />

<strong>du</strong> <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong> –, anciens co-combattants dans les montagnes <strong>de</strong> la<br />

<strong>Grèce</strong>, créait chez les Grecs un sentiment <strong>de</strong> familiarité initiale ; ce n’est qu’ensuite,<br />

cependant, qu’ils comprirent que cette communauté <strong>de</strong> réfugiés politiques s’insérait<br />

comme partie constitutive dans un processus laborieux qui créait <strong>de</strong>s germes<br />

d’ethnogenèse d’une nation slavomacédonienne. La résistance nationale et la guerre civile<br />

grecque, participant au processus en question en tant qu’événements historiques et<br />

en tant qu’histoire vécue et enregistrée, constituaient <strong>de</strong>s éléments d’un récit national.<br />

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