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Les archives du Parti communiste de Grèce. Itinéraires, blocages ...

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ALEXANDROS DAGKAS – GIORGOS LEONTIADIS<br />

Athènes. Cependant, dans les <strong>de</strong>ux années suivantes, le <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong> (intérieur)<br />

constata que les perspectives <strong>de</strong> l’entreprise rénovatrice en <strong>Grèce</strong> n’étaient pas<br />

<strong>de</strong> bon augure. Le <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong>, dans son champ privilégié, celui <strong>de</strong><br />

l’organisation, se révéla être sans rival. <strong>Les</strong> possibilités économiques <strong>du</strong> <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>Grèce</strong> (intérieur) étaient un reflet <strong>de</strong> ses faibles performances d’organisation. Il<br />

n’existait pas <strong>de</strong> somme disponible pour les <strong>archives</strong>. D’autre part, la valorisation <strong>de</strong>s<br />

<strong>archives</strong> <strong>du</strong> parti était une question pour laquelle, pendant tant d’années, une persévérance<br />

dans sa solution et une attente avaient été développées. Elle était liée à la promesse<br />

<strong>de</strong> la rénovation, dans le champ certes épineux <strong>de</strong> la gestion <strong>du</strong> passé <strong>du</strong> communisme.<br />

Elle avait été attachée à la culture <strong>de</strong>s rénovateurs. C’est pourquoi elle ne<br />

pouvait pas être abandonnée. La seule source disponible pour couvrir les dépenses <strong>de</strong><br />

classification <strong>de</strong>s <strong>archives</strong> se trouvait en République socialiste <strong>de</strong> Macédoine. La balance<br />

penchait définitivement dans cette direction. Papapanagiotou avait gagné.<br />

De nouvelles ententes <strong>du</strong> <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong> (intérieur) et <strong>de</strong> la Ligue <strong>de</strong>s<br />

<strong>communiste</strong>s <strong>de</strong> Macédoine, au début <strong>de</strong> juin 1977, aboutirent à une décision commune<br />

pour transférer les <strong>archives</strong> à Skopje. <strong>Les</strong> Roumains ayant répon<strong>du</strong> à une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

soutien technique, un volume <strong>de</strong> matière égal à un tiers <strong>de</strong> la totalité <strong>de</strong>s <strong>archives</strong> fut<br />

immédiatement transféré à l’institut. Avec la nouvelle évolution, la moitié <strong>de</strong>s <strong>archives</strong><br />

se trouvait désormais à Skopje, le reste restant à Bucarest. La base <strong>de</strong>s <strong>archives</strong> <strong>de</strong> réserve<br />

<strong>de</strong> Skopje fut revalorisée en celle principale ; inversement, la base principale <strong>de</strong>s<br />

<strong>archives</strong> <strong>de</strong> Bucarest fut changée en celle <strong>de</strong> réserve.<br />

Des paramètres en faveur et contre se heurtaient dans les estimations <strong>de</strong>s cadres <strong>du</strong><br />

<strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong> (intérieur) sur le transfert <strong>du</strong> matériau à Skopje. La pensée<br />

domina, semble-t-il, que la ville <strong>de</strong> Skopje se trouvait à côté <strong>de</strong> la <strong>Grèce</strong>. Ils avaient initialement<br />

réfléchi, comme nous l’avons vu, à l’éloigner <strong>de</strong> Bucarest, par peur <strong>de</strong>s Soviétiques,<br />

mais rapi<strong>de</strong>ment ils constatèrent que la probabilité d’invasion n’était pas visible.<br />

Ayant médité calmement, ils réalisèrent, ensuite, que Skopje était une solution douteuse<br />

en raison <strong>de</strong> la politique yougoslave sur la question macédonienne, toutefois après 1975<br />

prédomina finalement la pensée – ou mieux, le sentiment – que la République socialiste<br />

<strong>de</strong> Macédoine était à la porte voisine. Au-<strong>de</strong>là <strong>du</strong> facteur psychologique, le plus sérieux<br />

était celui économique. Papapanagiotou leur offrait la solution et l’occasion qu’ils ne<br />

trouvaient pas ailleurs. La question est cependant que les <strong>communiste</strong>s slavomacédoniens,<br />

comme cela avait déjà été ren<strong>du</strong> visible – et <strong>de</strong>viendrait encore plus évi<strong>de</strong>nt par la<br />

suite –, leur prirent littéralement les <strong>archives</strong>. A l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>archives</strong>, ils achevèrent leur<br />

travail et fondèrent la contribution importante <strong>de</strong>s slavomacédoniens à la résistance antifasciste<br />

et à la guerre civile grecques, à <strong>de</strong>s événements qui, dans leur imaginaire historique<br />

- national, participaient intensément à la formation <strong>de</strong> la conception sur la nation macédonienne<br />

mo<strong>de</strong>rne. Leur doctrine sur le caractère macédonien <strong>de</strong> la Macédoine trouva,<br />

au-<strong>de</strong>là, un appui. Malgré toute la naïveté politique qu’ils avaient affichée, les dirigeants<br />

<strong>du</strong> <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong> (intérieur) saisissaient ces éléments. L’hypothèse finale, à<br />

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