26.06.2013 Views

Les archives du Parti communiste de Grèce. Itinéraires, blocages ...

Les archives du Parti communiste de Grèce. Itinéraires, blocages ...

Les archives du Parti communiste de Grèce. Itinéraires, blocages ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

ALEXANDROS DAGKAS – GIORGOS LEONTIADIS<br />

La réaction <strong>de</strong>s historiens <strong>du</strong> <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong> (intérieur) fut flagrante.<br />

Le fanatisme se déplaça <strong>de</strong> la politique à la critique et, au sens large, au comportement<br />

<strong>de</strong>s historiens en tant qu’animosité. Or, l’animosité implique le préjugé, la répulsion <strong>de</strong><br />

la déontologie scientifique. L’animosité balaya tout le champ <strong>de</strong> l’histoire. Sans le déclarer<br />

expressément, les historiens <strong>du</strong> <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong> (intérieur) réfutaient<br />

les théories <strong>de</strong> Lénine sur le changement social et les approches historiques qui<br />

s’appuyaient sur celles-ci, en évitant d’entrer dans la substance, dans l’analyse <strong>du</strong> matériau<br />

historique, dans l’utilisation <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong> recherche et dans l’interprétation<br />

<strong>de</strong>s éléments.<br />

<strong>Les</strong> <strong>archives</strong> <strong>du</strong> parti. Intérêt et indifférence<br />

Si les <strong>archives</strong> <strong>du</strong> parti étaient gardées hors <strong>de</strong> portée <strong>de</strong>s tirs, cette attitu<strong>de</strong> n’était pas<br />

une marque d’engourdissement. Dans l’appareil <strong>du</strong> <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong>, <strong>de</strong> fréquentes<br />

discussions sur les <strong>archives</strong> tournaient sur la recherche <strong>du</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> sauvetage<br />

sans mettre en péril le secret. Dans les prolégomènes <strong>de</strong> la scission <strong>de</strong> 1991, <strong>de</strong>s mentalités<br />

qui réfutaient les attitu<strong>de</strong>s <strong>du</strong> passé étaient apparues chez le secrétaire général, Farakos,<br />

selon lesquelles il faudrait que le parti vienne en contact avec une fondation extérieure<br />

digne <strong>de</strong> confiance, comme par exemple les Archives <strong>de</strong> l’Etat, dans le but <strong>de</strong><br />

lui remettre les documents. <strong>Les</strong> historiens et « historiens » <strong>du</strong> parti avaient une opinion<br />

radicalement différente. Ils n’avaient pas l’intention d’octroyer l’avantage à<br />

l’impérialisme. Farakos répliquait que l’histoire est écrite et la vérité est recherchée par<br />

les historiens dans le cadre d’une approche qui exigeait <strong>de</strong> telles actions. Nous concevons<br />

que cette réflexion provenait <strong>de</strong> pensées éparses sur un cadre <strong>de</strong> création et <strong>de</strong><br />

fonctionnement <strong>de</strong>s <strong>archives</strong> <strong>du</strong> parti qui ne se conformait pas à une programmation<br />

préalable. La tendance d’instrumentalisation <strong>de</strong> tout avait prédominé dans un environnement<br />

qui reconnaissait l’action politique comme principale. Parmi les <strong>communiste</strong>s,<br />

la conscience <strong>de</strong> l’historicité <strong>du</strong> parti était perceptible, sans que, d’autre part, ils aient à<br />

l’esprit le <strong>de</strong>voir d’utiliser les <strong>archives</strong> pour les recherches historiques, ni <strong>de</strong> se livrer à<br />

<strong>de</strong>s discussions sur les nécessités, qui imposèrent historiquement la persévérance à entretenir<br />

celles-ci et par conséquent <strong>de</strong>vaient être satisfaites.<br />

L’effet <strong>de</strong> contourner le problème <strong>de</strong>s <strong>archives</strong> s’accompagnait, parfois, d’une préten<strong>du</strong>e<br />

indifférence. Florakis, dirigeant éclairé, face au problème <strong>de</strong> la recherche historique,<br />

était peu disposé à se mêler à l’aventure <strong>de</strong> la rédaction <strong>de</strong> l’histoire <strong>du</strong> parti. Parfois,<br />

l’indifférence était, en effet, une conséquence <strong>de</strong> la dépréciation <strong>du</strong> problème <strong>de</strong><br />

l’histoire. Dans le bâtiment <strong>du</strong> parti, à Perissos, dans les projets architecturaux, il<br />

n’exista pas <strong>de</strong> prévision sur un lieu qui serait convenable pour l’arrangement et le<br />

fonctionnement <strong>de</strong>s <strong>archives</strong>, également sur une salle <strong>de</strong> lecture, une salle d’archivage,<br />

un laboratoire approprié. Il exista une prévision – malheureusement, dans le sous-sol <strong>du</strong><br />

bâtiment – seulement d’un espace <strong>de</strong> bibliothèque (celle-ci a été également détruite, au<br />

cours <strong>de</strong> l’inondation en 1994, intégralement). <strong>Les</strong> documents d’<strong>archives</strong> étaient épar-<br />

[878]

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!