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Les archives du Parti communiste de Grèce. Itinéraires, blocages ...

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ALEXANDROS DAGKAS – GIORGOS LEONTIADIS<br />

Trois années entières se sont écoulées, l’affaire <strong>de</strong>s <strong>archives</strong> restant en suspens. Le<br />

matériau d’<strong>archives</strong> qui était transférée par Bucarest à Skopje était le plus minime. En<br />

juin 1972, Papapanagiotou voyagea avec Kirjazovski à Bucarest. Là, en collaboration<br />

avec le responsable <strong>de</strong>s <strong>archives</strong> centrales, Stavros Karras, ils traitèrent les registres <strong>de</strong>s<br />

documents. De retour en République socialiste <strong>de</strong> Macédoine, ils soumirent un rapport,<br />

dans lequel ils présentaient un calcul <strong>du</strong> volume <strong>du</strong> matériau qui pourrait être transféré<br />

à Skopje (<strong>de</strong> 20 à 25.000 documents, avec un ensemble <strong>de</strong> pages <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 60.000).<br />

<strong>Les</strong> autorités compétentes se dépêchèrent d’approuver d’urgence, en tant que financement<br />

initial, une somme impressionnante (850.000 dinars). En vain, les <strong>archives</strong> ne vinrent<br />

pas et l’affaire dépassa les limites <strong>de</strong> l’inconséquence injustifiable. Le <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>Grèce</strong> (intérieur), à Bucarest, invoquait, en tant qu’excuse, les hésitations<br />

face aux Roumains, auxquels il ne voulait pas donner prise pour un malenten<strong>du</strong>.<br />

Papapanagiotou travaillait avec ar<strong>de</strong>ur ; il classifiait le matériau <strong>de</strong>s <strong>archives</strong> <strong>du</strong><br />

parti et écrivait continuellement. Il s’était amicalement lié à un large milieu <strong>de</strong> la société<br />

<strong>de</strong> Skopje, il avait une famille, toutefois les problèmes personnels restaient en suspens,<br />

puisqu’il continuait à être invisible en ce qui concernait sa qualité <strong>de</strong> représentant<br />

<strong>du</strong> parti et <strong>de</strong> citoyen. Son parti et la Ligue <strong>de</strong>s <strong>communiste</strong>s <strong>de</strong> Macédoine avaient<br />

ajourné l’officialisation <strong>de</strong> la coopération scientifique. <strong>Les</strong> services <strong>de</strong> l’Etat <strong>de</strong> la République<br />

socialiste <strong>de</strong> Macédoine continuaient à le reconnaître en tant que réfugié politique<br />

employé à l’institut et salarié <strong>de</strong> celui-ci, sans carte <strong>de</strong> séjour permanent ni même<br />

passeport yougoslave. <strong>Les</strong> rappels envers le comité central à Bucarest étaient <strong>de</strong>venus<br />

une routine et les promesses restaient inaccomplies, au milieu d’un contexte politique<br />

dans lequel surgissaient toujours d’autres priorités. La défense <strong>de</strong> Papapanagiotou, en<br />

<strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s protestations sur le retard noté face à l’obligation <strong>de</strong> transférer les <strong>archives</strong>,<br />

ainsi que sur la transgression <strong>de</strong>s faits susmentionnés dans les accords et dans les décisions,<br />

incluait le refus <strong>de</strong> rendre, au siège à Bucarest, tout document sans décision<br />

écrite qui déclarerait qu’était annulée l’opération pour laquelle lui-même avait été envoyé,<br />

en tant que représentant <strong>du</strong> parti, à Skopje. Si le groupe dirigeant à Bucarest hésitait,<br />

pour le moment, à prendre le risque d’envoyer les <strong>archives</strong> <strong>du</strong> parti, il n’oserait<br />

pas, d’autre part, à envenimer les relations avec la Yougoslavie en affichant une incohérence<br />

dans les engagements.<br />

En dépit <strong>de</strong> l’inactivité, en apparence, dans la volonté politique et <strong>du</strong> calme dans le<br />

dévouement aux recherches historiques, le parti yougoslave et sa partie en République<br />

socialiste <strong>de</strong> Macédoine tenaient leur propre carnet.<br />

La Yougoslavie, par <strong>de</strong>s interventions continues et en ravivant les questions sensibles<br />

<strong>de</strong>s relations étatiques, maintenait actuelle et vivante la question macédonienne. La<br />

conclusion est que l’Etat yougoslave ne posait pas – après d’un certain temps – ouvertement<br />

le sujet <strong>du</strong> changement <strong>de</strong> frontières, témérité qui équivaudrait, à l’époque <strong>de</strong> la<br />

« Guerre froi<strong>de</strong> », à une cause <strong>de</strong> conflit mondial. Elle posait, au lieu <strong>de</strong> celui-ci, la<br />

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