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Les archives du Parti communiste de Grèce. Itinéraires, blocages ...

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<strong>Les</strong> <strong>archives</strong> <strong>du</strong> <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong>. <strong>Itinéraires</strong>, <strong>blocages</strong><br />

communs avec les préjugés religieux ; elle mettait en évi<strong>de</strong>nce également la non prise<br />

<strong>de</strong> conscience <strong>du</strong> fait que, sans signifier que le croyant était nécessairement nationaliste,<br />

l’organisation religieuse <strong>de</strong>s croyants, l’église, soutenait le maintien <strong>de</strong> l’idéologie<br />

nationaliste et semait la suspicion parmi les hommes ayant d’autres convictions religieuses.<br />

La position <strong>de</strong> soutien <strong>de</strong>s survivances nationalistes était l’allié invisible <strong>de</strong>s<br />

ennemis <strong>de</strong> classe. Le matériel probant sur la nature <strong>de</strong>s survivances nationalistes se<br />

trouvait, par exemple, dans la résurgence <strong>de</strong>s sentiments nationaux antirusses dans les<br />

pays baltes, après l’intervention en Tchécoslovaquie, chez ceux qui avaient une mémoire<br />

<strong>de</strong> la démocratie bourgeoise. Des expressions similaires également dans le parti<br />

lithuanien étaient particulièrement intéressantes. Dans le parti <strong>du</strong> Tadjikistan, le relâchement<br />

<strong>de</strong> la propagan<strong>de</strong> athéiste rendit la religion plus active, en faisant survivre les<br />

restes féodaux tels que la dot et la revitalisation <strong>de</strong>s tendances nationalistes. <strong>Les</strong> mêmes<br />

remarques valaient pour le nationalisme en Lettonie ou en Ukraine.<br />

<strong>Les</strong> rapports britanniques contenaient les points <strong>de</strong> vue selon lesquels la propagan<strong>de</strong><br />

soviétique faisait la publicité <strong>de</strong> la solution <strong>de</strong> la question <strong>de</strong>s nationalités, mais<br />

les rapports réitérés dans la presse soviétique sur la nécessité d’une lutte <strong>du</strong>rable contre<br />

le nationalisme et les références comprises dans les discours <strong>de</strong>s dirigeants soviétiques<br />

la démentaient. Le pays comportait 120 nationalités différentes et il serait étonnant si la<br />

survie <strong>du</strong> nationalisme en Europe occi<strong>de</strong>ntale ne provoquerait pas d’agitations au sein<br />

<strong>de</strong> l’Union soviétique. <strong>Les</strong> Républiques soviétiques voisines – l’Ukraine, la Moldavie,<br />

la Biélorussie, les pays baltes – auraient pu être contaminées. C’était la raison pour laquelle<br />

la direction soviétique réagit avec tant <strong>de</strong> véhémence aux événements <strong>de</strong> la<br />

Tchécoslovaquie.<br />

La question théorique <strong>de</strong> la nation – selon les Britanniques – <strong>de</strong>meurait sérieuse et<br />

difficile à résoudre pour le régime. <strong>Les</strong> classiques <strong>du</strong> marxisme sous-estimèrent<br />

l’importance et la vitalité <strong>du</strong> nationalisme. Marx ne donna pas d’analyse systématique<br />

<strong>du</strong> sujet. Il était considéré comme un phénomène lié au capitalisme, qui se résorberait<br />

au sein <strong>de</strong> la lutte <strong>de</strong>s classes. Lénine vit dans le nationalisme une arme contre le tsarisme<br />

et, pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> tactique, mit en avant le mot d’ordre <strong>de</strong> l’autodétermination,<br />

sans le soutenir s’il ne <strong>de</strong>sservait pas les intérêts <strong>de</strong> classe <strong>du</strong> prolétariat.<br />

Par conséquent, les mécontentements nationaux étaient un facteur important pour renverser<br />

le tsarisme. Mais aussi au sein <strong>du</strong> mouvement <strong>de</strong> classe, les autres nationalités en<br />

<strong>de</strong>hors <strong>de</strong> celle russe – comme également <strong>de</strong> celle juive – étaient disproportionnellement<br />

représentées dans les classes <strong>de</strong>s mencheviks et <strong>de</strong>s bolcheviks. Après la révolution<br />

<strong>de</strong> 1917 et la création <strong>de</strong> l’Etat prolétarien, la solution <strong>de</strong> la fédération se révéla intelligente<br />

et fonctionnelle. La combinaison <strong>de</strong> l’autonomie <strong>de</strong>s nationalités avec la réalité<br />

<strong>du</strong> contrôle étatique central, dont la garantie <strong>de</strong> fonctionnement était l’existence<br />

d’un parti <strong>communiste</strong> centralisé unique, fut appliquée. L’autonomie <strong>de</strong>s Républiques<br />

était annulée par la structure <strong>du</strong> parti <strong>communiste</strong> qui était centralisatrice. <strong>Les</strong> intérêts<br />

nationaux n’avaient pas <strong>de</strong> représentation spécifique au sein <strong>du</strong> parti. Au comité central,<br />

les membres étaient en gran<strong>de</strong> majorité russes.<br />

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