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Les archives du Parti communiste de Grèce. Itinéraires, blocages ...

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ALEXANDROS DAGKAS – GIORGOS LEONTIADIS<br />

très important (250.000 indivi<strong>du</strong>s), en sous-entendant le bien-fondé <strong>de</strong>s oppositions sur<br />

les aménagements territoriaux <strong>du</strong> passé. En janvier 1969, Tito déclara que, pour les<br />

Macédoniens <strong>de</strong> l’Egée, la Yougoslavie avait pour principe <strong>de</strong> ne pas intervenir dans<br />

les affaires intérieures d’un autre Etat, toutefois il compléta : « La question <strong>de</strong>s Macédoniens,<br />

<strong>de</strong> leur bannissement, est quelque chose que nous ne pouvons pas ratifier. Un<br />

tel comportement ne peut pas se justifier par une critique ayant un point <strong>de</strong> départ humaniste<br />

». Des articles dans la presse yougoslave soulevaient la question <strong>de</strong> la minorité<br />

macédonienne en <strong>Grèce</strong>, les poursuites et l’oppression <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité nationale ; le journal<br />

Nova Makedonija accusa la <strong>Grèce</strong> <strong>de</strong> rechercher à exclure les Macédoniens <strong>de</strong> chez<br />

eux. Des disputes se développèrent avec les journaux Eleftheros Kosmos [Le mon<strong>de</strong> libre]<br />

et Ellinikos Vorras [La <strong>Grèce</strong> <strong>du</strong> nord], qui répondirent en soutenant que la nation<br />

macédonienne était une invention criminelle <strong>de</strong>s Yougoslaves, pour couvrir leur impérialisme.<br />

La réponse officielle grecque, le 27 janvier 1969, <strong>de</strong> la bouche <strong>du</strong> ministre <strong>de</strong>s<br />

Affaires étrangères <strong>de</strong> la dictature, Panagiotis Pipinelis, fut que la répartition <strong>de</strong> la Macédoine<br />

entre Etats voisins était, jusqu’à la Secon<strong>de</strong> Guerre mondiale, la pierre angulaire<br />

<strong>de</strong>s relations <strong>de</strong> coopération et d’amitié entre eux ; l’attisement <strong>de</strong> questions minoritaires<br />

risquait d’être ren<strong>du</strong> plus dangereux pour ceux qui l’exerçaient plutôt que,<br />

comme ils l’imaginaient, pour la <strong>Grèce</strong>. A la nouvelle attaque <strong>de</strong>s milieux <strong>du</strong> journal<br />

Nova Makedonija, en février 1969, contre Pipinelis, il fut souligné que le problème macédonien<br />

était réel, que le ministre n’avait pas dit la vérité au sujet <strong>de</strong> la réalité indiscutable<br />

qu’en Yougoslavie il existait une minorité grecque d’origine macédonienne.<br />

L’acte d’accusation concluait que <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong> milliers étaient <strong>de</strong>s frères macédoniens<br />

qui supportaient le <strong>du</strong>r <strong>de</strong>stin <strong>de</strong> l’esclave en <strong>Grèce</strong>, en sous-entendant le système<br />

capitaliste en vigueur.<br />

En dépit <strong>du</strong> climat explosif, les relations <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux pays étaient marquées par un accord<br />

tacite face au rival commun (après les événements <strong>de</strong> la Tchécoslovaquie d’août<br />

1968 et après la politique grecque <strong>de</strong> tolérance envers la Yougoslavie, un rapprochement<br />

était intervenu). Sur indication grecque, en janvier 1969, fut recherchée une issue<br />

dans l’argument selon lequel l’ensemble macédonien uni était un mythe, nuisant aux<br />

relations bilatérales, dans une phase <strong>de</strong> rapprochement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux pays qui servait<br />

l’intérêt commun pour affronter l’expansionnisme soviétique. En juillet 1969, <strong>de</strong>s<br />

contacts entre les <strong>de</strong>ux Etats étaient entourés d’une confi<strong>de</strong>ntialité extrême, puisque le<br />

régime yougoslave se trouverait dans la place difficile <strong>de</strong> fournir <strong>de</strong>s explications sur le<br />

fait qu’il faisait <strong>de</strong>s transactions avec les « fascistes ». <strong>Les</strong> dirigeants à Belgra<strong>de</strong> avaient<br />

une tactique plus diplomatique en comparaison <strong>de</strong> Skopje, où, <strong>de</strong> temps en temps, les<br />

accusations <strong>de</strong>s dignitaires locaux contre la <strong>Grèce</strong> créaient <strong>de</strong>s perturbations dans les<br />

relations <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux pays.<br />

Nous constatons que les altercations aiguës et les tactiques diplomatiques parallèles<br />

avaient lieu à la même époque où, en dépit <strong>du</strong> contenu contesté <strong>de</strong> la relation <strong>de</strong> la<br />

Yougoslavie avec la dictature grecque, le <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong> (intérieur) avait<br />

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