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Les archives du Parti communiste de Grèce. Itinéraires, blocages ...

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ALEXANDROS DAGKAS – GIORGOS LEONTIADIS<br />

sons pratiques (sécurité accrue), l’Académie <strong>de</strong>s Sciences et <strong>de</strong>s Arts. Il aurait pu cependant,<br />

en cas <strong>de</strong> révélation <strong>de</strong> l’affaire, avoir pour alibi le profil scientifique <strong>de</strong><br />

l’Académie qui – on le supposait – ne se prêtait pas pour invoquer la mise en danger<br />

<strong>de</strong>s intérêts <strong>de</strong> la patrie provenant <strong>de</strong> la collaboration <strong>du</strong> parti avec l’Etat yougoslave.<br />

L’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> la personne <strong>de</strong> Papapanagiotou fut dissimulée avec soin. Au siège <strong>du</strong><br />

<strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong> (intérieur), à Bucarest, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s personnes compétentes,<br />

nul – même les membres <strong>de</strong> l’organe suprême <strong>du</strong> parti (bureau politique) – n’était<br />

au courant. C’était au su <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> la direction <strong>du</strong> parti que le sujet <strong>de</strong> Skopje<br />

était manié par Eleftheriou et Vatousianos ; en pratique, ils leur laissaient l’affaire. A<br />

Skopje, les règles classiques furent respectées. Dans aucune photographie absolument<br />

<strong>de</strong>s membres <strong>du</strong> parti slavomacédonien ou <strong>de</strong> l’Institut d’histoire nationale n’apparut<br />

Papapanagiotou. De plus, dans le travail d’édition <strong>de</strong> l’Institut, n’était mentionné nulle<br />

part son nom, bien qu’il en ait été le promoteur. A cet égard, dans l’édition contenant<br />

les documents <strong>de</strong> l’histoire grecque, les quatre premiers volumes (le 4 ème fut publié en<br />

1980, mais fut complété plus tôt, en 1979), comprenant <strong>de</strong>s recueils <strong>de</strong> documents que<br />

détenait l’institut avant l’arrivée <strong>de</strong> Papapanagiotou et <strong>de</strong>s <strong>archives</strong> grecques à Skopje,<br />

portaient à juste titre les noms <strong>de</strong> Kirjazovski, <strong>de</strong> Pejov et <strong>de</strong> Simovski. A partit <strong>du</strong> 5 ème<br />

volume, en 1981, jusqu’au 9 ème volume en 1996 (furent utilisées, dans un travail plus<br />

élaboré, les précé<strong>de</strong>nts recueils mais fut ajoutée une nouvelle documentation, qui résulta<br />

<strong>de</strong> la valorisation <strong>de</strong>s <strong>archives</strong> grecques), Kirjazovski et Fani Buckova apparurent en<br />

tant que éditeurs. Le 8 ème volume <strong>de</strong> 1987 (après le conflit avec Papapanagiotou) et le<br />

9 ème <strong>de</strong> 1996 portaient seulement le nom <strong>de</strong> Kirjazovski. Papapanagiotou, pudiquement,<br />

perdit, en raison <strong>de</strong> la protection, sa renommée posthume.<br />

<strong>Les</strong> mesures <strong>de</strong> protection prises par Papapanagiotou ne seraient pas jugées être<br />

excessives. L’autorité <strong>de</strong> l’Etat, en République socialiste <strong>de</strong> Macédoine, n’était pas la<br />

seule intéressée par le contenu <strong>de</strong>s <strong>archives</strong> <strong>du</strong> parti. L’accès aux éléments était également<br />

classé parmi les priorités <strong>du</strong> service grec <strong>de</strong> renseignements. Des commentaires se<br />

faisaient entendre à Skopje et <strong>de</strong>s réserves étaient soulevées qui concernaient la présence<br />

<strong>de</strong> personnes <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong>, <strong>de</strong> voyageurs ayant <strong>de</strong>s intentions indéterminées, qui erraient<br />

parmi les réfugiés politiques en recherchant <strong>de</strong>s papiers, en prenant <strong>de</strong>s interviews.<br />

Il était logique <strong>de</strong> supposer que l’élargissement <strong>de</strong>s milieux ayant connaissance<br />

<strong>du</strong> transfert <strong>de</strong>s <strong>archives</strong> <strong>du</strong> parti à Skopje réfutait les garanties sur la protection <strong>de</strong> la<br />

confi<strong>de</strong>ntialité <strong>de</strong> l’opération. Elle avait abouti à un secret <strong>de</strong> polichinelle. Très vite,<br />

cependant, certaines questions furent <strong>du</strong> moins résolues, après la publication <strong>de</strong>s tomes<br />

<strong>de</strong>s documents d’<strong>archives</strong> <strong>du</strong> <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong> sous la direction <strong>de</strong> Kirjazovski.<br />

Dans l’affaire <strong>de</strong>s <strong>archives</strong>, Partsalidis embarrassa, à certains moments, Papapanagiotou<br />

par son scepticisme et son hésitation à prendre une décision sur le transfert <strong>de</strong>s<br />

documents. Pourtant il fut, en même temps, un grand maître en matière <strong>de</strong> protection ;<br />

expérimenté, il ne se laissait pas facilement piégé. <strong>Les</strong> discussions à termes voilés, à<br />

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