26.06.2013 Views

Les archives du Parti communiste de Grèce. Itinéraires, blocages ...

Les archives du Parti communiste de Grèce. Itinéraires, blocages ...

Les archives du Parti communiste de Grèce. Itinéraires, blocages ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>Les</strong> <strong>archives</strong> <strong>du</strong> <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong>. <strong>Itinéraires</strong>, <strong>blocages</strong><br />

pagan<strong>de</strong> grecque après 1960 contre la menace yougoslave fut la diffusion <strong>de</strong> l’opinion<br />

que, dans le pays voisin, couvaient <strong>de</strong>s forces centrifuges terribles qui con<strong>du</strong>iraient à sa<br />

dissolution. <strong>Les</strong> <strong>communiste</strong>s slavomacédoniens répliquaient en accentuant la question<br />

macédonienne. Le conflit dans le champ politique passait par <strong>de</strong>s phases selon la<br />

conjoncture. Dans le champ théorique, la thèse <strong>de</strong>s <strong>communiste</strong>s slavomacédoniens sur<br />

la question macédonienne s’appuyait sur <strong>de</strong>s éléments démographiques. Conformément<br />

aux chiffres – et à la terminologie – que le parti slavomacédonien adoptait, il existait<br />

100.000 réfugiés politiques <strong>de</strong> la guerre civile, dont 65% <strong>de</strong> Macédoniens et le reste <strong>de</strong>s<br />

Grecs. Parmi ceux-ci, en République socialiste <strong>de</strong> Macédoine vivaient 50.000 (parmi<br />

eux, quelques centaines <strong>de</strong> Grecs) ; les Macédoniens restants étaient partagés dans les<br />

autres pays socialistes. La statistique fut soutenue par <strong>de</strong>s mesures étatiques <strong>de</strong> concentration<br />

<strong>de</strong>s Macédoniens en République socialiste <strong>de</strong> Macédoine. Dans l’intervalle<br />

1961-1966, fut approuvée la venue <strong>de</strong> 3.740 réfugiés macédoniens <strong>de</strong> la Macédoine <strong>de</strong><br />

l’Egée en République socialiste <strong>de</strong> Macédoine et s’y installèrent 2.793 indivi<strong>du</strong>s.<br />

L’obligation créée fut lour<strong>de</strong> pour le petit pays. Sur l’installation <strong>de</strong> nouveaux réfugiés,<br />

en 1967, la direction <strong>du</strong> parti pensait définir un plan, conformément auquel <strong>de</strong>s Macédoniens<br />

en provenance <strong>de</strong>s autres pays socialistes seraient admis jusqu’au nombre <strong>de</strong><br />

500 au maximum par année. Avec le temps, l’attrait <strong>du</strong> retour en Macédoine cessa<br />

d’être convaincant pour les slavomacédoniens. Jusqu’en 1970, l’effort pour attirer<br />

15.000 réfugiés – conformément à <strong>de</strong>s sources <strong>de</strong> l’Ouest capitaliste – qui se trouvaient<br />

dans les pays <strong>communiste</strong>s, principalement en Union soviétique, n’eut pas <strong>de</strong> succès.<br />

En 1972, l’importance <strong>de</strong> la population <strong>de</strong>s réfugiés <strong>de</strong> la Macédoine grecque, qui était<br />

mentionnée dans les discussions dans le parti slavomacédonien, était <strong>de</strong> 40.000 indivi<strong>du</strong>s<br />

en Yougoslavie, 10.000 dans les autres pays orientaux et 2.500 dans les pays<br />

d’outre-mer – Canada, Australie –.<br />

Le violent changement politique en <strong>Grèce</strong>, le 21 avril 1967, provoqua dans la Ligue<br />

<strong>de</strong>s <strong>communiste</strong>s <strong>de</strong> Macédoine <strong>de</strong> nouvelles pensées. Des manifestations directes<br />

contre la dictature, à l’extérieur <strong>du</strong> consulat grec à Skopje, provoquèrent <strong>de</strong>s démarches<br />

grecques. La direction yougoslave fit <strong>de</strong>s observations aux <strong>communiste</strong>s slavomacédoniens<br />

pour éviter <strong>de</strong>s frictions. Il pouvait s’occuper <strong>de</strong> manifestations dans d’autres régions,<br />

non sensibles pour la <strong>Grèce</strong>. Un mois après son imposition, le régime dictatorial<br />

haussa le ton contre le panslavisme, l’éternel ennemi. Il se rappela qu’il existait, sous<br />

couvert <strong>de</strong> l’accord <strong>du</strong> mouvement frontalier, une infiltration d’agents <strong>de</strong> propagan<strong>de</strong> et<br />

une activité subversive <strong>communiste</strong>, qui visait directement à associer les populations<br />

grecques <strong>de</strong>s régions frontalières. La presse yougoslave répondit par <strong>de</strong>s barrages <strong>de</strong><br />

correspondances journalistiques et par <strong>de</strong>s reportages sur les arrestations arbitraires et<br />

les tortures.<br />

<strong>Les</strong> relations <strong>de</strong> la Yougoslavie et <strong>de</strong> la <strong>Grèce</strong> étaient souvent aggravées par<br />

l’agressivité <strong>de</strong>s déclarations <strong>de</strong> Crvenkovski. La République socialiste <strong>de</strong> Macédoine<br />

et la Ligue <strong>de</strong>s <strong>communiste</strong>s <strong>de</strong> Macédoine soutinrent, en 1969, que le nombre <strong>de</strong> slavomacédoniens<br />

qui vivaient, avant la Secon<strong>de</strong> Guerre mondiale, en <strong>Grèce</strong> <strong>du</strong> Nord était<br />

[809]

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!