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Les archives du Parti communiste de Grèce. Itinéraires, blocages ...

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<strong>Les</strong> <strong>archives</strong> <strong>du</strong> <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong>. <strong>Itinéraires</strong>, <strong>blocages</strong><br />

l’Union soviétique ». En vain, le bureau politique leur cita que le parti soviétique disposait<br />

<strong>du</strong> rapport <strong>de</strong> Partsalidis, que le parti grec se préparait à la XII e session plénière,<br />

que beaucoup <strong>de</strong> travail les attendait, que les dates <strong>de</strong> la session plénière ne pouvaient<br />

pas changer, et, pour ces raisons, il ne leur permettrait pas <strong>de</strong> s’absenter ni même d’un<br />

jour. Ceux-ci déclarèrent qu’ils iraient sous leur propre responsabilité et qu’ils couvriraient<br />

eux-mêmes les frais <strong>du</strong> voyage. Partsalidis leur dit : « Si vous n’êtes pas d’accord<br />

pour que nous y allions, je <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rai aux Roumains un passeport et j’irai ». La position<br />

<strong>de</strong>s trois membres <strong>du</strong> bureau politique, Partsalidis, Zographos et Dimitriou, amena<br />

à la conclusion qu’ils avaient d’autres intentions. En effet, le 27 janvier 1968, Zographos<br />

et Dimitriou se rendirent à Moscou. Lorsqu’ils se présentèrent <strong>de</strong>vant le comité<br />

central <strong>du</strong> <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> l’Union soviétique, les responsables les informèrent<br />

qu’il n’était pas possible que leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’audience soit satisfaite. Ils écrivirent alors<br />

et déposèrent une lettre collective, qui apparaissait comme étant signée <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux membres<br />

<strong>du</strong> bureau politique <strong>du</strong> parti <strong>communiste</strong> grec. Ce n’était pas la lettre personnelle<br />

<strong>de</strong> l’un, <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux ou <strong>de</strong> chacun séparément, mais c’était désormais l’affaire <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

membres <strong>du</strong> bureau politique. Ils retournèrent à Bucarest très heureux comme si rien ne<br />

s’était passé.<br />

Sur l’intervention <strong>de</strong>s Roumains et leur contribution à l’aggravation <strong>de</strong> cette situation<br />

<strong>de</strong> crise, Grozos mentionnait, comme fait caractéristique, les échanges dans sa rencontre<br />

avec Ceausescu – avant la XII e session plénière –. Le dirigeant roumain fêta (le<br />

26 janvier 1968) ses 50 ans et Grozos lui rendit visite pour le féliciter <strong>de</strong> la part <strong>du</strong> bureau<br />

politique <strong>du</strong> comité central. Ceausescu trouva l’occasion <strong>de</strong> lui dire qu’il était nécessaire<br />

que le parti <strong>communiste</strong> grec ait une rencontre avec la direction roumaine. Celui-ci<br />

lui répondit qu’ils n’avaient pas d’objection, mais ils se trouvaient à la veille <strong>de</strong> la<br />

XII e session plénière et avaient un travail excessif. A la question <strong>de</strong> Ceausescu sur la<br />

date programmée <strong>de</strong> la session plénière, il lui répondit : « dans quelques jours ». Ceausescu<br />

cita que eux aussi avaient une session plénière en vue. Grozos rétorqua que la<br />

rencontre pouvait avoir lieu après le 15 février. L’autre commença à compter le temps<br />

qui restait. De ces calculs, Grozos tira la conclusion que les Roumains voulaient les<br />

rencontrer avant la XII e session plénière pour les influencer. Ils eurent aussi une autre<br />

rencontre avec eux, dans un proche passé. « A cette rencontre, ils nous recommandèrent<br />

très pru<strong>de</strong>mment <strong>de</strong> poser plus largement les questions et que nous attirions <strong>de</strong><br />

nombreuses forces démocratiques, que nous prenons même en considération le roi,<br />

puisqu’ils nous citèrent comme exemple le fait qu’un jour ceux-ci avaient approché<br />

discrètement le roi Michel ».<br />

Si on examine la pensée <strong>de</strong>s Roumains, elle sera jugée comme aberrante. Ils incitaient<br />

le parti grec à prendre en compte le cas d’un arrangement, en <strong>Grèce</strong>, avec le roi<br />

Constantin sur la base <strong>de</strong> leur propre exemple, sans qu’ils évaluent comme évi<strong>de</strong>nte la<br />

composante <strong>de</strong>s corrélations. Dans les évolutions <strong>de</strong> la libération <strong>de</strong> la Roumanie, le<br />

facteur décisif fut la présence <strong>de</strong> l’Armée Rouge. Comme le faisait remarquer Grozos,<br />

si les Soviétiques n’étaient pas arrivés, ni Chivu Stoica ne serait prési<strong>de</strong>nt <strong>du</strong> présidium<br />

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