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Les archives du Parti communiste de Grèce. Itinéraires, blocages ...

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<strong>Les</strong> <strong>archives</strong> <strong>du</strong> <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong>. <strong>Itinéraires</strong>, <strong>blocages</strong><br />

et sociaux, qui, les poursuites existant, n’étaient pas en mesure <strong>de</strong> laisser <strong>de</strong>s traces<br />

écrites sur l’action, l’idéologie, les préoccupations. Pour corroborer l’argument, furent<br />

mentionnés les cas <strong>de</strong> personnes comme Rigas Féréos, Ioannis Kapodistrias, Andreas<br />

Kalvos, et <strong>de</strong> mouvements comme la Société amicale et le vénizélisme, qui furent documentés<br />

par une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> rapports <strong>de</strong> police « abjects et ignobles ». Cela valait pour<br />

l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mouvements <strong>communiste</strong>s, socialistes et antifascistes <strong>du</strong> XX e siècle. En<br />

sous-entendant – bien que l’ayant nié – que l’aile politique conservatrice grecque visait<br />

à faire disparaître les preuves liées à l’utilisation <strong>de</strong> la violence <strong>de</strong>s appareils <strong>de</strong> l’Etat,<br />

Ph. Iliou se focalisa sur l’argumentation <strong>de</strong> la gauche. Il rappela à la gauche <strong>communiste</strong><br />

rénovatrice (elle était représentée au gouvernement par la tendance <strong>communiste</strong><br />

rénovatrice <strong>de</strong> la Gauche grecque [EAR]) la position, mise en avant dans le passé, selon<br />

laquelle « aux droits <strong>du</strong> citoyen doit aussi appartenir le droit <strong>de</strong> connaître son histoire »,<br />

et sa rétractation en raison <strong>de</strong> la décision <strong>de</strong> faire disparaître les éléments <strong>de</strong>s sources.<br />

La peur que la publication immédiate <strong>du</strong> contenu <strong>de</strong>s dossiers provoquerait une inquiétu<strong>de</strong>,<br />

une résurgence <strong>de</strong>s tensions, également que les dossiers pourraient être réutilisés<br />

dans l’intérêt <strong>de</strong>s oppositions politiques et <strong>de</strong>s chantages personnels, trouva Ph. Iliou<br />

d’accord. Ces risques <strong>de</strong>vaient, à son avis, constituer un point <strong>de</strong> départ pour prendre<br />

<strong>de</strong>s mesures, sur la base <strong>de</strong> l’expérience internationale (prorogation <strong>du</strong> temps <strong>de</strong> livraison<br />

<strong>de</strong>s documents à la publication), par l’utilisation <strong>de</strong> personnes spécialisées qui seraient<br />

engagées par serment <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r le secret.<br />

Le problème se transforma déjà en sujet d’exclusivité <strong>de</strong> la compétence <strong>de</strong>s historiens.<br />

Ph. Iliou n’hésita pas à le poser directement. Il accusa tous ceux qui contribuèrent<br />

à la prise <strong>de</strong> décision <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s dossiers <strong>de</strong> ne pas s’adresser aux personnes<br />

compétentes – la communauté <strong>de</strong>s historiens – dont la consultation était sans conteste<br />

négative. Il supposa que les politiques les classaient <strong>de</strong> manière dévalorisante parmi<br />

l’élite, parmi les clients « <strong>de</strong>s salons <strong>de</strong> Kolonaki ». L’indifférence cynique, par laquelle<br />

fut considéré l’avis exprimé par les spécialistes et les personnes compétentes,<br />

porta atteinte au profil <strong>de</strong> la communauté scientifique. Dans le passé [en 1984-1985],<br />

l’intervention décisive « <strong>du</strong> regretté Nikos Svoronos (membre, alors, <strong>du</strong> Comité<br />

d’histoire <strong>du</strong> <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong> [intérieur]) » contribua à dissua<strong>de</strong>r, pendant la<br />

domination <strong>du</strong> parti social-démocrate PASOK, la réalisation d’une telle intention.<br />

Dans un second texte prolixe (dans le journal Ta Néa [<strong>Les</strong> Nouvelles], principal défenseur<br />

<strong>de</strong> la social-démocratie grecque), A. Liakos exposa <strong>de</strong>s arguments qui coïncidèrent<br />

avec les conceptions <strong>de</strong> Ph. Iliou (la gestion <strong>de</strong>s dossiers relevaient <strong>de</strong> la compétence<br />

<strong>de</strong>s historiens, non <strong>de</strong>s partis politiques), en ajoutant l’allusion antisoviétique selon<br />

laquelle les Soviétiques envisageaient également, alors – en 1989, sous la direction<br />

Gorbatchev –, le problème <strong>de</strong>s dossiers <strong>de</strong> citoyens, « en tant que reste <strong>de</strong>s époques stalinienne<br />

et brejnévienne », et visaient à le résoudre en créant <strong>de</strong>s musées pour sauvegar<strong>de</strong>r<br />

les preuves « <strong>de</strong> cette époque douloureuse ».<br />

D’autres historiens professionnels prirent <strong>de</strong> même une position négative contre la<br />

décision <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s dossiers personnels. Des historiens renommés <strong>de</strong>mandèrent<br />

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