26.06.2013 Views

Les archives du Parti communiste de Grèce. Itinéraires, blocages ...

Les archives du Parti communiste de Grèce. Itinéraires, blocages ...

Les archives du Parti communiste de Grèce. Itinéraires, blocages ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

ALEXANDROS DAGKAS – GIORGOS LEONTIADIS<br />

L’opinion <strong>de</strong> l’espace rénovateur s’appuya sur sa version relative au passé <strong>du</strong> <strong>Parti</strong><br />

<strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong>. La narration <strong>du</strong> litige idéologique à l’intérieur <strong>du</strong> mouvement<br />

<strong>communiste</strong> fut dévalorisée dans la <strong>de</strong>scription d’un mouvement d’indivi<strong>du</strong>s, se livrant<br />

à <strong>de</strong>s actions qui avaient le caractère <strong>de</strong> tactique politique. L’image, non flatteuse, créée<br />

présentait la direction <strong>du</strong> <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong> à l’étranger comme apeurée face<br />

au danger que les <strong>communiste</strong>s acquièrent dans la Gauche démocratique unifiée (EDA)<br />

une telle force qu’ils <strong>de</strong>viennent autonomes (en particulier après 1958, lorsqu’on pensa<br />

transférer le centre essentiel <strong>de</strong> direction en <strong>Grèce</strong> et faire <strong>de</strong> l’EDA la structure exclusive<br />

<strong>de</strong> la gauche). Le centre à l’étranger perdrait sa raison d’être ; c’est pourquoi, par<br />

divers subterfuges, que soi-disant la conscience était corrodée, que le travail idéologique<br />

n’avait pas lieu et que <strong>de</strong>s tendances antisoviétiques se développaient, il essayait <strong>de</strong><br />

justifier la nécessité <strong>de</strong> son existence. Cependant ils ne pouvaient pas <strong>de</strong> loin avoir <strong>de</strong><br />

contact avec les évolutions. Ces événements arrivaient à l’époque <strong>de</strong> la constitution à<br />

l’intérieur d’un noyau remarquable <strong>de</strong> cadres dirigeants ayant une expérience et une<br />

capacité théorique et idéologique, complétant celles <strong>de</strong>s cadres à l’étranger, qui formait<br />

<strong>de</strong>s « conceptions d’avant-gar<strong>de</strong> sur le problème <strong>du</strong> parti et également sur les problèmes<br />

politiques et idéologiques ». Lors <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> la légalité 1952-1967, ceux qui<br />

avaient l’expérience <strong>de</strong> l’échec <strong>de</strong> la guerre civile et suivirent la montée <strong>de</strong> la Gauche<br />

démocratique unifiée (EDA), se débarrassèrent <strong>de</strong> la conception <strong>de</strong> l’« assaut pour la<br />

conquête <strong>du</strong> pouvoir ». Au I er et au II e congrès <strong>de</strong> l’EDA, la voie démocratique vers le<br />

pouvoir, élément précurseur <strong>de</strong>s opinions ultérieures sur le socialisme à travers la démocratie<br />

et la liberté, était clairement déterminée. Dans les années <strong>de</strong> l’EDA, la remise<br />

en cause est <strong>de</strong>venue un besoin impératif, parce qu’un parti <strong>de</strong> masse <strong>de</strong>vait mûrir, sans<br />

qu’il reste, en tant que dénonciateur, en marge politique. <strong>Les</strong> besoins <strong>de</strong> la société grecque<br />

après la défaite <strong>de</strong> la guerre civile étaient la légalité et la démocratie. Le mandat<br />

populaire était que soient abandonnées les traditions <strong>de</strong> la politique révolutionnaire. Le<br />

pôle idéologique et politique conservateur <strong>du</strong> <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong> était à<br />

l’étranger, celui progressiste à l’intérieur, au sein <strong>de</strong> l’EDA, en opposition avec les doctrines<br />

figées <strong>de</strong> Souslov <strong>de</strong> Moscou. Le mouvement populaire acquerrait l’avantage en<br />

adoptant la voie démocratique, mais la direction exilée <strong>du</strong> parti grec développait <strong>de</strong>s<br />

conceptions sectaires et, luttant pour maintenir sa place <strong>de</strong> dirigeant, s’orienta vers<br />

l’adoption <strong>de</strong> changements, dans la version encore plus conservatrice, dans le <strong>Parti</strong><br />

<strong>communiste</strong> <strong>de</strong> l’Union soviétique après Khrouchtchev, en appelant <strong>de</strong> réformisme et<br />

<strong>de</strong> révisionnisme la discussion sur la voie nationale vers le socialisme, sur la démocratie<br />

en tant que règle universelle, sur le rejet <strong>de</strong> la dictature <strong>du</strong> prolétariat. <strong>Les</strong> Soviétiques<br />

envisageaient avec inquiétu<strong>de</strong> les évolutions en <strong>Grèce</strong>, pressaient le parti grec, et «<br />

face aux dispositions soviétiques, les nôtres, réfugiés en <strong>de</strong>hors <strong>du</strong> pays, cédaient,<br />

comme on le sait, sans difficultés ». Tandis que le risque <strong>de</strong> dictature était manifeste, la<br />

prétention <strong>de</strong> légaliser le <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong> avait été posée sous la pression <strong>du</strong><br />

parti lui-même, en facilitant ainsi le raisonnement sur le « danger <strong>communiste</strong> » et en<br />

entravant une large politique. Lors <strong>du</strong> retour à la démocratie en <strong>Grèce</strong>, le parti commu-<br />

[758]

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!