26.06.2013 Views

Les archives du Parti communiste de Grèce. Itinéraires, blocages ...

Les archives du Parti communiste de Grèce. Itinéraires, blocages ...

Les archives du Parti communiste de Grèce. Itinéraires, blocages ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

ALEXANDROS DAGKAS – GIORGOS LEONTIADIS<br />

lutte contre la dictature, <strong>de</strong> sérieux problèmes <strong>de</strong> recrutement, en estimant qu’il ne constituait<br />

pas un danger pour le régime. En outre, l’efficacité <strong>de</strong>s services grecs <strong>de</strong> sécurité, par<br />

<strong>de</strong>s arrestations successives <strong>de</strong>s cadres <strong>du</strong> parti, apaisait les missions françaises et britanniques<br />

d’Athènes. Le Foreign Office, à Londres, avait organisé un service composé<br />

d’analystes <strong>de</strong> la politique <strong>du</strong> <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong>, <strong>du</strong>rs anti<strong>communiste</strong>s, qui étudiaient<br />

<strong>de</strong>s sources d’informations et tiraient <strong>de</strong>s conclusions. Ils réunissaient <strong>de</strong>s éléments<br />

sur tout. En avril 1971, furent mis en avant à Athènes les jugements <strong>de</strong> Mrs. Sheila<br />

J. Truesdale, <strong>de</strong> l’IRD [International Relations Dept.] <strong>du</strong> Foreign Office. Après analyse<br />

<strong>de</strong>s documents <strong>de</strong> la XV e session plénière et <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> la station <strong>de</strong> radio La Voix<br />

<strong>de</strong> la vérité, Truesdale aboutit à la conclusion que le <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong> se trouvait<br />

en état <strong>de</strong> faiblesse. Par une nouvelle analyse, en juin 1971, elle attira l’attention <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>stinataires sur <strong>de</strong>s éléments qui indiquaient la détermination d’une nouvelle tactique <strong>du</strong><br />

<strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong>. <strong>Les</strong> mouvements hostiles n’échappèrent pas à l’attention <strong>du</strong><br />

mouvement antidictatorial. Le 12 juin 1972, lors d’une discussion avec l’ambassa<strong>de</strong>ur<br />

soviétique à Athènes M. D. Levitskin, Manolis Glezos fit remarquer que le conflit interne<br />

au parti facilitait les services secrets, pour tirer <strong>de</strong>s conclusions sur la disposition <strong>du</strong> réseau<br />

clan<strong>de</strong>stin. Le 28 février 1974, au cours d’une discussion à l’ambassa<strong>de</strong> soviétique<br />

en Hongrie, Florakis mentionna que, sur les arrestations en <strong>Grèce</strong>, la direction <strong>du</strong> <strong>Parti</strong><br />

<strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong> avait pris en compte cette éventualité. Connaissant la probabilité<br />

d’arrestation, les groupes clan<strong>de</strong>stins étaient arrivés en <strong>Grèce</strong>. L’appareil <strong>de</strong>s organisations<br />

<strong>du</strong> parti restait intact, les <strong>de</strong>ux imprimeries avaient été sauvées, en suspendant leurs<br />

activités pendant un laps <strong>de</strong> temps, parce qu’éventuellement le service <strong>de</strong> sécurité n’avait<br />

pas à <strong>de</strong>ssein arrêté tous ceux qu’il connaissait, pour continuer les surveillances et pour<br />

localiser les traces <strong>de</strong>s cadres restants. Il était difficile <strong>de</strong> dire quelles étaient les sources<br />

d’information <strong>de</strong>s services secrets grecs, qui connaissaient la composition <strong>du</strong> bureau politique<br />

et <strong>du</strong> comité central <strong>du</strong> parti, ainsi que le lieu et le moment <strong>du</strong> déroulement <strong>du</strong> IX e<br />

congrès, bien que <strong>de</strong>s documents correspondants n’aient pas été envoyés <strong>de</strong> Budapest en<br />

<strong>Grèce</strong> ni que les personnes arrêtées ne sachent le lieu <strong>du</strong> déroulement <strong>du</strong> congrès.<br />

Des faits ci-<strong>de</strong>ssus, il s’ensuit que les <strong>archives</strong> <strong>du</strong> <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong><br />

avaient besoin <strong>de</strong> protection. <strong>Les</strong> Roumains étaient peu fiables. En 1968, ils étaient capables<br />

d’offrir aux opposants <strong>de</strong>s décisions <strong>de</strong> la XII e session plénière le reste <strong>de</strong>s <strong>archives</strong><br />

(celle-ci était, d’ailleurs, la pensée initiale <strong>de</strong> Papapanagiotou). Le dit problème<br />

fut la cause à l’égard <strong>de</strong> la direction <strong>de</strong> Koligiannis d’envisager le transfert <strong>de</strong>s documents<br />

en Union soviétique. Intervint une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> gestation, pendant laquelle furent<br />

simultanément prises <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> sécurité <strong>du</strong> bâtiment à Sibiu. <strong>Les</strong> actions <strong>de</strong>s<br />

membres radiés, opposants aux décisions <strong>de</strong> la XII e session plénière, furent en général<br />

surveillées ; furent spécialement suivis les mouvements près <strong>du</strong> bâtiment <strong>de</strong>s <strong>archives</strong><br />

par <strong>de</strong>s hommes prêts à la défense en cas d’observation d’action suspecte. Très vite, il<br />

<strong>de</strong>vint compréhensible que la position <strong>de</strong>s Roumains était non irréversible. Ils n’étaient<br />

pas disposés à changer leur attitu<strong>de</strong>, au contraire ils renforçaient ingénieusement les<br />

passions <strong>communiste</strong>s internes. <strong>Les</strong> évolutions en Tchécoslovaquie présentaient une<br />

[762]

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!