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Les archives du Parti communiste de Grèce. Itinéraires, blocages ...

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ALEXANDROS DAGKAS – GIORGOS LEONTIADIS<br />

Papapanagiotou, en contact avec son parti à Athènes, soulignait <strong>de</strong> nombreuses réalités.<br />

Lui-même savait qu’il disait <strong>de</strong>s semi-vérités, mais – nous l’avons dit – il était un<br />

propagandiste très efficace, il prenait soin <strong>de</strong> ne pas dévaloriser <strong>de</strong>s aspects <strong>de</strong>s phénomènes<br />

qui soutenaient sa pensée. En effet, le <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong>, dès sa création,<br />

n’avait pas d’<strong>archives</strong> (plus justement, il <strong>de</strong>vait être souligné que ce fait se pro<strong>du</strong>isait<br />

initialement sous l’effet d’une force majeure et ce n’était seulement qu’ensuite sous<br />

sa propre responsabilité). Même dans l’édition <strong>du</strong> 5 ème volume <strong>de</strong>s Textes officiels <strong>du</strong><br />

<strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong>, il n’avait jamais mentionné l’existence d’un organe (cette<br />

mesure était nécessaire, puisque les <strong>archives</strong> étaient invisibles, protégées, en liaison<br />

avec le travail clan<strong>de</strong>stin). <strong>Les</strong> membres <strong>du</strong> parti et les simples citoyens avaient le droit<br />

« ... <strong>de</strong> puiser les informations les plus nécessaires et valables sur l’histoire réelle <strong>de</strong> notre<br />

mouvement ouvrier et socialiste ». Sur ce point, Papapanagiotou ne parlait pas<br />

comme un historien. Est-ce que, à l’exception <strong>de</strong>s documents secrets, tout le reste <strong>de</strong>s<br />

documents doit être ouvert aux membres <strong>du</strong> parti et à n’importe quel intéressé ? Que<br />

signifiait la position sur le droit à l’information sur l’histoire réelle <strong>du</strong> mouvement ?<br />

Une analyse est nécessaire, sur ce point, sur la relation <strong>de</strong> la source historique, <strong>du</strong> chercheur<br />

historique et <strong>de</strong> l’histoire. Papapanagiotou soutenait que les <strong>archives</strong> – la source<br />

– est l’histoire réelle. Or, comme on le sait, s’interpose l’historien, qui recherche la<br />

source. Ce qui est juste est que les <strong>archives</strong> constituent la source primaire, qui est médiatisée,<br />

ensuite, par l’approche épistémologique <strong>de</strong> l’historien pour s’inscrire en tant<br />

qu’histoire. A ce propos, naît – et reste sans réponse – la question <strong>de</strong> savoir si les <strong>archives</strong><br />

<strong>du</strong> parti sont enregistrées en tant qu’objet public ou privé. Mais nous reviendrons<br />

plus en détail sur ces interrogations, dans le chapitre y afférent.<br />

Papapanagiotou soutint que l’objectif fondamental <strong>de</strong>vait être<br />

l’institutionnalisation <strong>de</strong>s <strong>archives</strong> et <strong>de</strong> leurs fonctionnements. Il y avait la nécessité<br />

d’une conception mo<strong>de</strong>rne sur les <strong>archives</strong> et sur leur fonctionnement. Cette perception<br />

mo<strong>de</strong>rne existait en tant que conscience commune parmi les scientifiques spécialistes<br />

qui se rangeaient aux cotés <strong>du</strong> <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong> (intérieur). Il restait, au-<strong>de</strong>là,<br />

que cette conception soit inculquée à la conscience <strong>du</strong> parti par une intervention <strong>de</strong> la<br />

part <strong>de</strong> la direction politique. Ceci signifiait, alors, que les opinions qui étaient exprimées<br />

par certains intellectuels <strong>du</strong> <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>de</strong> <strong>Grèce</strong> (intérieur), comme Ph.<br />

Iliou, et qui n’avaient pas été révélées, jusqu’alors, par une position <strong>du</strong> parti <strong>de</strong>vaient<br />

être entourées <strong>de</strong> la caution <strong>du</strong> parti en tant que thèse adoptée. Il est difficile <strong>de</strong> savoir<br />

si les historiens professionnels ont abordé Papapanagiotou et l’ont placé en première ligne<br />

pour qu’il soutienne leurs opinions, ou si lui-même spontanément jugea,<br />

s’appuyant sur son propre angle <strong>de</strong> vue, que les idées se référant à <strong>de</strong>s conceptions mo<strong>de</strong>rnes<br />

<strong>de</strong>vaient instituer la ligne <strong>du</strong> parti. Pour satisfaire la curiosité historique <strong>du</strong> lecteur,<br />

<strong>de</strong>s écrits <strong>de</strong> Papapanagiotou on ne tire pas <strong>de</strong> conclusion si, par le terme «<br />

conception mo<strong>de</strong>rne », il entendait une approche théorique ou quelque chose <strong>de</strong> différent,<br />

parce que sa pensée en question n’est pas nette.<br />

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