16.05.2015 Views

XXXe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE LA CROIX-ROUGE ET ...

XXXe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE LA CROIX-ROUGE ET ...

XXXe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE LA CROIX-ROUGE ET ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Première séance plénière<br />

humanitaire – ceux qui viennent en aide aux personnes<br />

vulnérables et qui les accompagnent – travaillent en<br />

synergie. Et l’Organisation internationale pour les<br />

migrations (OIM) travaille avec le CICR partout<br />

dans le monde – en Colombie, en Asie, mais aussi en<br />

Afrique et en Europe.<br />

La deuxième chose que je voudrais dire, c’est que tout<br />

n’est pas humanitaire dans la migration internationale.<br />

Tout n’est pas action humanitaire. D’abord parce qu’il<br />

y a une migration normale, régulière, une migration<br />

qui se fait selon les principes légaux, qui respecte<br />

le droit du pays d’accueil, qui respecte le droit des<br />

migrants et qui se fait en ordre, pour le bénéfice du<br />

pays d’origine comme pour celui du pays d’accueil. Ces<br />

migrants internationaux ou nationaux qui migrent en<br />

respectant la légalité n’ont pas besoin d’un soutien<br />

humanitaire pour exercer leur droit et leur devoir<br />

à la mobilité. Je crois que cela est très important. Et<br />

quand même, nous sommes 190 millions de migrants,<br />

donc à peu près 3 % de la population mondiale, et<br />

une grande partie de ces 190 millions de migrants<br />

respectent le droit de partir, d’aller et de venir.<br />

Mais parmi ces nombreuses personnes, il y a un<br />

groupe qui est vulnérable, qui a besoin d’action<br />

humanitaire, qui a besoin d’être accompagné. Ce sont<br />

en général deux ou trois catégories de personnes.<br />

Les personnes qui font une migration irrégulière, c’està-dire<br />

qui n’ont pas les documents qu’il faut ou qui ne<br />

passent pas par les canaux normaux que les États ont<br />

établis entre eux, pour que les couloirs de circulation<br />

des personnes se fassent de manière normale, en<br />

respectant les normes édictées par le pays d’accueil<br />

comme par le pays d’origine. Ces personnes-là<br />

sont en situation irrégulière ou clandestine ou<br />

illégale. Il y a énormément de nuances entre les trois<br />

termes, donc je les utilise et on en prendra ce qu’on<br />

voudra, mais ce sont des gens qui ne sont pas en<br />

situation régulière. Quand ils sont donc pris par les<br />

fonctionnaires de police ou de la sécurité dans un<br />

pays, ils sont alors dans des conditions de précarité<br />

et doivent être accompagnés. Je peux donner comme<br />

exemple, pour ce qui est le plus proche de nous, ce<br />

qui se passe entre l’Espagne et les pays d’Afrique, au<br />

sud du Sahara, avec transit dans les pays du Maghreb.<br />

Ces pays d’origine, de transit et d’accueil ont un<br />

problème crucial : l’accompagnement des migrants<br />

irréguliers. Le temps que nous les interrogions (je dis<br />

« nous », je pense à la communauté internationale,<br />

pas exclusivement à l’OIM), que nous les localisions,<br />

que nous les identifiions pour pouvoir leur demander<br />

s’ils sont d’accord ou pas de retourner chez eux et<br />

dans quelles conditions. On organise ensuite un<br />

retour digne pour ces personnes-là. Donc en cas<br />

de migration irrégulière, il y a une demande avérée<br />

d’action humanitaire. Je pense que nous pourrions<br />

retenir cela.<br />

Le deuxième cas qui nécessite une action humanitaire,<br />

c’est lorsque ces personnes sont dans le processus<br />

que nous appelons assisted voluntary return. Ces<br />

migrants ne sont pas des demandeurs d’asile ni des<br />

réfugiés. Comme vous venez très bien de le dire,<br />

ils n’ont pas les moyens de rentrer chez eux mais ils<br />

sont volontaires. À ce moment-là, l’OIM travaille<br />

avec le CICR pour leur donner les informations<br />

qu’il faut, pour les convaincre, et une fois qu’ils sont<br />

convaincus, nous les accompagnons en leur donnant<br />

les moyens de retourner chez eux et, mieux, on les<br />

réintègre dans leur tissu social d’origine.<br />

Une autre partie importante de ces populations qui<br />

nécessite une action humanitaire dans le cadre de la<br />

migration internationale concerne les migrants en<br />

situation forcée. Ce sont des situations d’urgence, par<br />

exemple une guerre, le Darfour ; une crise, le Darfour ;<br />

un post-conflit, la Sierra Leone ou le Libéria, l’Irak.<br />

Quand ces personnes sont dans ces conditions-là,<br />

nous les accompagnons, d’abord parce qu’il faut<br />

leur trouver un endroit où elles seront en sécurité,<br />

leur donner à manger, les habiller, les accompagner<br />

jusqu’à ce qu’elles reviennent chez elles.<br />

Une autre catégorie de migrants irréguliers que le<br />

président du CICR a mentionnée tout à l’heure dans<br />

son discours comprend les personnes victimes de traite.<br />

Ces personnes doivent être accompagnées, soit qu’elles<br />

sont mises dans des abris, des centres, une fois qu’on<br />

les a localisées, soit qu’elles bénéficient d’une éducation,<br />

d’une formation, et reçoivent des informations. Une<br />

fois que c’est fait, nous essayons aussi de les réinsérer<br />

dans le tissu socioéconomique de leur pays, en les<br />

préservant des trafiquants, étant entendu qu’il y a<br />

toujours ce risque d’être redécouvert, localisé par les<br />

trafiquants et de retourner dans ce cercle infernal de<br />

la prostitution, la maltraitance, la violence, etc. C’est<br />

là où je rejoins tout à fait Sima dans sa recherche<br />

de protection des personnes vulnérables qui ont été<br />

victimes de la traite des êtres humains. Il y a des cas<br />

très, très précis où l’action humanitaire est requise.<br />

Ce qui est important pour nous, c’est de le faire<br />

en conjonction, en synergie avec une organisation.<br />

Les Sociétés nationales de la Croix-Rouge sont des<br />

sociétés extraordinaires. Elles sont sur le terrain,<br />

elles sont libres, y compris du gouvernement,<br />

mais elles constituent également des bras pour le<br />

gouvernement. J’ai vécu l’expérience personnelle<br />

où des Sociétés nationales de la Croix-Rouge m’ ont<br />

permis de joindre des populations en détresse et cela<br />

1 2345<br />

215

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!