XXXe CONFÃRENCE INTERNATIONALE DE LA CROIX-ROUGE ET ...
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Première séance plénière<br />
en temps de crise. Il y a aussi le fait de ne pas savoir<br />
ce qui va vous arriver, comme dans le cas des maisons<br />
qui n’auraient pas dû être construites dans certaines<br />
zones, le fait d’attendre l’inattendu. Une fois encore,<br />
merci de nous en avoir parlé. Et merci à vous aussi,<br />
Monsieur Han, d’avoir partagé avec nous quelques<br />
réflexions sur ce sujet.<br />
Panel d’orateurs :<br />
la violence en milieu urbain<br />
Mme Lyse Doucet, présentatrice<br />
et envoyée spéciale, BBC World<br />
(Original anglais)<br />
Nous allons maintenant aborder notre quatrième<br />
défi humanitaire : la violence urbaine. Aujourd’hui<br />
pour la première fois dans l’histoire, plus de 50 % de<br />
la population mondiale vit dans les villes. Bien sûr,<br />
nous le savons tous, les villes offrent d’immenses<br />
possibilités, mais aussi d’énormes inconvénients en<br />
termes de pauvreté croissante, de marginalisation,<br />
de violence et de risques, c’est-à-dire ce sur quoi<br />
nous voulons nous pencher aujourd’hui. Dans<br />
les prochaines minutes, nous n’allons pas nous<br />
concentrer sur les conflits armés en particulier –<br />
bien que leurs conséquences se fassent évidemment<br />
sentir dans les grandes villes –, mais sur la violence<br />
au sein des communautés. Permettez-moi de vous<br />
rappeler votre mission. Votre mission précise que<br />
vous devez prévenir et alléger en toutes circonstances<br />
les souffrances des hommes. Juste avant de venir ici,<br />
j’ai regardé les nouvelles à la télévision. On y parlait<br />
de la violence dans les matchs de football au Brésil, on<br />
parlait aussi de violence en France. Il serait donc utile<br />
d’examiner le phénomène de la violence urbaine. Le<br />
docteur Sima Samar va nous y aider. Commençons<br />
peut-être par certaines conséquences de la violence<br />
urbaine sur le plan humanitaire, un vaste sujet faut-il<br />
le préciser.<br />
Dr Sima Samar, présidente de la Commission<br />
indépendante des droits de l’homme en<br />
Afghanistan<br />
(Original anglais)<br />
La violence est d’après moi la cause d’un grand nombre<br />
de catastrophes humaines. Elle touche davantage les<br />
zones les plus peuplées, comme les zones urbaines,<br />
et conduit à transgresser de nombreuses règles<br />
fondamentales des droits humains. Si je considère<br />
le droit à la vie, le droit à l’éducation, le droit aux<br />
soins de santé, le droit à l’eau potable, le droit à<br />
un abri, je constate que tous ces droits sont violés<br />
dans les situations de violence, et ce, qu’il s’agisse<br />
d’un conflit armé, de violence communautaire ou<br />
d’attentats-suicides, comme ceux que nous avons<br />
malheureusement connus ces derniers jours. Je pense<br />
donc que tout ce qui transgresse les droits humains<br />
engendre des catastrophes humaines. La violence<br />
est, c’est mon opinion, une catastrophe sur le plan<br />
humanitaire causée par l’homme, et nous devons<br />
essayer de prévenir toute forme de violence dans les<br />
communautés.<br />
Comme je viens de le dire, il y a la violence<br />
résultant d’un conflit armé, la violence au sein<br />
d’une communauté, la violence des gangs de rue<br />
et les viols en bandes, les attentats-suicides comme<br />
ceux perpétrés ces jours dans certaines parties du<br />
monde. La violence entraîne le non-respect des droits<br />
humains les plus élémentaires. Elle entraîne aussi<br />
bien des catastrophes au niveau humanitaire. Par<br />
exemple, pour ne parler que de l’accès à l’emploi<br />
dans un pays en conflit, l’Afghanistan, les jeunes ne<br />
peuvent pas y exercer le métier de leur choix à cause<br />
du manque d’emplois. Ils se tournent alors vers la<br />
culture du pavot ou entrent dans des groupes armés<br />
et participent ainsi à la violence, qui dégénère en<br />
catastrophe d’ordre humanitaire.<br />
La violence touche tout le monde dans une communauté.<br />
Si l’on considère les enfants, ils sont l’avenir de<br />
l’humanité et de la société humaine. La violence a de<br />
graves conséquences pour eux : elle limite leur accès<br />
à l’éducation, à la nourriture, aux soins médicaux ;<br />
elle limite vraiment tous leurs déplacements. Si l’on<br />
considère les femmes, elles aussi ont un accès limité aux<br />
soins de santé et à l’éducation. Le manque d’éducation<br />
génère lui-même beaucoup de violence. Par conséquent,<br />
quiconque vit en société est concerné par la violence.<br />
J’estime que nous sommes tous responsables et que nous<br />
devons résolument réduire la violence.<br />
Par ailleurs, prévenir la violence coûte moins cher<br />
que d’y mettre fin. Chacun a l’obligation d’essayer<br />
d’empêcher la violence, qu’il s’agisse d’un conflit armé<br />
international ou interne, d’un problème tribal dans la<br />
société ou une communauté, ou encore à l’intérieur<br />
d’un gang.<br />
Le problème est dû, à mon avis, à l’inégalité et au<br />
manque d’accès aux services sociaux de base. La<br />
pauvreté elle-même provoque la violence. Les deux<br />
sont très étroitement liées. Si l’on refuse la pauvreté,<br />
on contribuera ainsi à empêcher la violence. Et j’estime<br />
que vivre sans être pauvre et sans subir la violence<br />
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