XXXe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE LA CROIX-ROUGE ET ...

XXX e Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
M. Jean-François Mattéi, président,
Croix-Rouge française
(Original français)
C’est avec un plaisir tout particulier que je m’exprime
au nom de la Croix-Rouge française, car très rares
sont les occasions où le monde associatif se réunit
avec les gouvernements pour examiner ensemble les
solutions aux nombreux problèmes humanitaires,
qu’ils soient urgents ou de nature durable en lien avec
la problématique du développement.
Je m’associe pleinement aux déclarations faites par le
représentant du gouvernement français ainsi qu’à celle
faite par le Portugal au nom de la Présidence de l’Union
européenne. Je voudrais limiter mon intervention à
trois points qui me semblent tout à fait essentiels pour
notre Mouvement dans les années à venir.
En premier lieu, la santé. Sur la base des engagements
pris lors de notre réunion à Istanbul en mai dernier, la
Croix-Rouge française est plus que jamais déterminée
à s’engager pleinement dans ce domaine de la lutte
contre les maladies émergentes et réémergentes. Elle
est aussi décidée à relever les autres défis en matière
de santé publique, tels que l’accès aux soins, et à
contribuer ainsi à la réalisation des trois objectifs du
Millénaire qui ont trait directement à la santé.
Plus précisément, les initiatives de la Croix-Rouge
française dans ce domaine s’appuient sur trois
piliers. D’abord, le renforcement des capacités des
Sociétés nationales pour améliorer la réponse aux
besoins sanitaires partout où les structures de santé
publique sont insuffisantes, voire inexistantes ;
nous développerons l’initiative santé proposée en
priorité aux Sociétés nationales francophones, dans la
continuité de l’action que nous menons déjà. Ensuite, le
renforcement dans l’accès aux soins par la réhabilitation
des infrastructures et l’approvisionnement régulier en
médicaments, comme nous le faisons en particulier
dans nos centres de lutte contre le VIH/SIDA. Je
voudrais mentionner ici également le programme
« VIH/SIDA et toxicomanie », que nous mettons en
œuvre en Ukraine avec la Croix-Rouge italienne et la
Croix-Rouge ukrainienne. Il pourrait être dupliqué
ailleurs pour intensifier la lutte contre la toxicomanie
et réduire les risques de transmission du VIH et de
l’hépatite C. Enfin, troisième pilier, la formation du
personnel paramédical, qui est indispensable à toute
politique de santé. Avec le gouvernement français,
nous avons décidé de nous engager concrètement
en faveur de la santé pour les quatre années à venir,
car nous sommes intimement persuadés qu’un état
de santé satisfaisant est la condition indispensable
pour le développement d’un pays. C’est un facteur de
développement, de progrès économique et social, mais
également un facteur essentiel de cohésion sociale et
de citoyenneté. En outre, c’est la mise en application
directe de notre rôle d’auxiliaire des pouvoirs publics,
rôle que nous revendiquons.
En termes de migration internationale, s’il appartient
aux gouvernements de prendre les mesures nécessaires
à la maîtrise des flux migratoires et à la lutte contre
le trafic des être humains, notre Mouvement doit
apporter quant à lui une réponse humanitaire
qui me paraît très complémentaire de l’action des
gouvernements, c’est-à-dire une assistance et une
protection pour tous le migrants, quel que soit
leur statut. De cela, nous avons également convenu
à Istanbul. Dans le même esprit, la Croix-Rouge
française, qui soutient entièrement la Stratégie pour
le Mouvement relative au rétablissement des liens
familiaux, telle qu’elle vient d’être approuvée par
notre Conseil des Délégués, recherchera à cet effet
les meilleures synergies possibles avec les services et
les organismes de l’État compétents dans ce domaine,
non seulement pour une meilleure efficacité de cette
stratégie, mais surtout pour le bénéfice des migrants
trop souvent séparés de leurs familles.
Enfin, c’est mon troisième point, je veux redire le prix
que la Croix-Rouge française attache à une résolution
robuste sur l’Objectif 3 de notre Conférence, c’est-à-dire
sur le droit international humanitaire. Certes, avec la
mise en place progressive d’une véritable justice pénale
internationale, l’impunité peut aujourd’hui commencer
à reculer ; mais ce n’est pas suffisant globalement. On
peut regretter que la communauté internationale ne
fasse pas davantage du droit international humanitaire
une priorité de son action. Notre Conférence est une
excellente occasion, me semble-t-il, pour déplorer
cette application insuffisante du droit international
humanitaire et pour en dénoncer les trop nombreuses
violations. Il me paraît donc aussi important de
soutenir le CICR dans sa mission de promotion et de
garantie du droit international humanitaire à travers
tous les conflits armés.
Je vous remercie
S.E. M. Mohammed Loulichki, représentant
permanent, Mission permanente du Maroc,
Genève,
(Original français)
Ma délégation fait sienne, bien sûr, la déclaration
faite au nom du Groupe africain par l’ambassadeur
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