XXXe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE LA CROIX-ROUGE ET ...

Deuxième séance plénière
continuent de faire des millions de morts chaque
année, surtout parmi les populations les plus pauvres
et les plus marginalisées, et ce, malgré le fait que l’on
puisse prévenir et traiter beaucoup d’entre elles. Une
de ces maladies est la lèpre. Elle n’est pas mentionnée
dans les documents de la Conférence, mais nous
avons pensé qu’il fallait néanmoins en parler, parce
qu’elle constitue un grave problème sur le plan des
droits humains, à cause de la discrimination et de la
stigmatisation qui y sont associées.
Permettez-moi, pour terminer, de souligner une
nouvelle fois l’importance que nous attachons à cette
Conférence. C’est en effet une occasion unique de
renforcer notre collaboration et nos partenariats, ce
qui nous permettra de répondre plus efficacement
aux nombreux défis humanitaires auxquels nous
sommes confrontés.
S.E. M. Moussa Burayzat,
représentant permanent,
Mission permanente de la Jordanie, Genève
(Original anglais)
L’action humanitaire n’a jamais été aussi vitale
qu’aujourd’hui. L’homme a fait de grands progrès
dans l’exploration et l’exploitation de la nature, tout en
créant des établissements humains aux quatre coins
du globe. Malheureusement, ces grandes conquêtes
ont leurs inconvénients. Des catastrophes – naturelles
ou provoquées par l’homme – surviennent de plus
en plus souvent et sont à chaque fois destructrices.
Bien sûr, le mouvement humanitaire international a
adapté ses activités aux défis qui se font jour. Le rôle
du Mouvement international de la Croix-Rouge et du
Croissant-Rouge ne se limite plus à soigner les blessés
sur le champ de bataille, mais il va bien au-delà pour
répondre aux besoins pressants des plus vulnérables.
Cent quarante-huit ans après Henry Dunant et la
bataille de Solférino, nous nous retrouvons à Genève
avec un nouvel ordre du jour qui trace les grandes
lignes de notre action d’ici 2011. Travailler de
façon constructive « Ensemble pour l’humanité »
exige que nous imaginions des approches et des
initiatives efficaces et innovantes qui amélioreront
l’action humanitaire pour qu’elle puisse s’attaquer
convenablement aux problèmes qui vont croissant
dans plusieurs secteurs. La question des catastrophes
et celle des secours figurent désormais en bonne place
sur la liste des actions internationales à mener.
Le changement climatique est un grand défi mondial
posé à l’humanité en ce XXI e siècle. Les conséquences
de ce phénomène sur le plan humanitaire sont en effet
alarmantes, comme l’atteste le Groupe de travail II, qui
fait partie du Groupe d’experts intergouvernemental
sur l’évolution du climat, dans son rapport 2007. De
toute évidence, les conséquences du changement
climatique seront différentes selon les régions, ce qui
signifie que la communauté internationale devrait
adapter ses plans d’urgence en conséquence.
De même, les déplacements de population dans le
monde sont devenus un grave problème pour chaque
pays et pour la communauté internationale dans son
ensemble. Ce phénomène a des conséquences positives
et négatives. Un des aspects déterminants sur lesquels
nous souhaiterions insister est la catégorisation
juridique des personnes qui franchissent massivement
les frontières. Cette catégorisation renforcera la
coopération internationale dans la lutte contre les
effets négatifs du phénomène.
L’ expérience de la Jordanie montre qu’un problème
humanitaire peut avoir un impact déstabilisant
sur certains pays d’accueil. C’est la raison pour
laquelle les contributions symboliques fournies
par la communauté internationale dans ces cas-là
ne suffisent plus. Nous espérons par conséquent
que cette Conférence reconnaîtra les effets négatifs
que peuvent parfois produire certains types de flux
migratoires internationaux sur les pays d’accueil.
Nous l’avions déjà mentionné et souligné lors des
réunions préparatoires à la Conférence et tenons à
le répéter ici.
La violence urbaine est un autre problème humanitaire,
vu le taux d’urbanisation extraordinaire dans le
monde. Les statistiques de 2007 indiquent que plus
de la moitié de la population mondiale vit dans les
cités, principalement dans des « mégacités », dont la
population dépasse les 10 millions. Dans ce contexte,
on ne peut ignorer la corrélation entre la violence
(au sein des communautés ou entre communautés)
et les problèmes associés à une urbanisation extrême
tels que chômage, exclusion sociale, discrimination
et xénophobie. On ne peut pas non plus passer sous
silence le rôle actif des Sociétés nationales, de leur
Fédération internationale et du CICR.
Il serait également utile de se demander comment
surmonter les problèmes qui mettent en danger la
santé et la vie des personnes et qui sont dus aux
épidémies. La propagation du VIH/SIDA, de la
tuberculose, du paludisme et de la grippe aviaire
ne peut plus être endiguée par les seuls États. Un
principe essentiel de la mission et de l’action du
Mouvement est « de protéger la vie et la santé et de
faire respecter la personne humaine, en particulier
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