XXXe CONFÃRENCE INTERNATIONALE DE LA CROIX-ROUGE ET ...
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XXX e Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge<br />
s’est très bien passé, avec un feedback, une évaluation<br />
correcte des actions menées. Il y a donc des actions<br />
humanitaires liées à la migration internationale que<br />
nous mettons en œuvre avec le CICR, et il est bon<br />
que cette assemblée s’approprie les leçons apprises<br />
au cours de ces expériences, pour que nous puissions<br />
faire les recommandations appropriées.<br />
Il existe aussi une forme émergente de migration<br />
qui a un effet sur la migration internationale, par<br />
exemple la migration interne de population, sans<br />
qu’il n’y ait de crise quelque part, une migration<br />
rurale qui va vers le milieu urbain ; en fait elle va<br />
du milieu rural vers le milieu urbain seulement de<br />
manière transitoire, pour aller vers l’international. Ce<br />
type de migration, qui ne figure dans aucun agenda<br />
de développement, risque de remettre en question<br />
les mécanismes ou les méthodes de travail que nous<br />
sommes en train de mettre en œuvre, si nous ne<br />
l’intégrons pas dans notre analyse. Il faut le traiter, il<br />
faut que nous puissions savoir comment impliquer les<br />
autorités locales dans la prise en charge de tous ces<br />
flux de personnes qui quittent leur milieu rural pour<br />
gagner les milieux suburbain et urbain et alimenter<br />
les filières irrégulières de la migration internationale,<br />
c’est un problème critique.<br />
La dernière chose que je voudrais dire concerne<br />
les traités internationaux. Vous savez que la seule<br />
convention qui existe pour aider les familles des<br />
migrants à voyager ou à travailler d’une manière<br />
digne, correcte et respectée par le pays hôte, c’est cette<br />
fameuse Convention sur les droits des travailleurs<br />
migrants et de leur famille. Sur les 34 ratifications<br />
actuelles, aucune ne correspond à un pays développé.<br />
L’Amérique latine est en tête, suivie par quelques<br />
pays d’Asie et quelques pays d’Afrique. Je pense qu’il<br />
est crucial que les migrants, y compris les migrants<br />
irréguliers, puissent être traités de manière correcte<br />
et que l’on respecte leurs droits.<br />
Je m’arrêterai là pour l’instant mais il y a des exemples,<br />
des niches extraordinaires d’action humanitaire dans<br />
la migration, pour peu qu’elle soit forcée, pour peu<br />
qu’elle soit irrégulière, pour peu qu’elle soit arrimée<br />
à des situations de traite, de persécution, d’esclavage<br />
sexuel, etc. Voilà des cas clairs et avérés dans lesquels<br />
nous pouvons appeler une action humanitaire, mais<br />
elle n’est valable que lorsqu’elle se fait en synergie<br />
avec l’environnement, car plus le milieu rural sera<br />
délesté de sa population, qui ira vers le milieu urbain,<br />
plus ce milieu rural connaîtra une dégradation<br />
de son environnement, qui aura un impact sur le<br />
changement climatique. Les populations vont bouger,<br />
elles bougent, elles dégradent, elles bougent, elles<br />
dégradent, et c’est sans fin. Il faudrait donc pouvoir<br />
rompre ce cercle vicieux pour poser les problèmes<br />
qu’il faut et associer tous les acteurs qui peuvent<br />
nous aider à arrêter cela. Pour la santé, c’est pareil,<br />
vous en avez parlé avant moi. Mais je veux parler du<br />
brain drain, de tout ce que la diaspora des migrants<br />
peut apporter pour s’associer aux efforts que la Croix-<br />
Rouge nationale déploie dans n’importe quel pays,<br />
afin d’aider les actions de développement.<br />
Mme Lyse Doucet, présentatrice<br />
et envoyée spéciale, BBC World<br />
(Original anglais)<br />
Oui, mais à mon avis, chacun ici a probablement<br />
la perception que, où que l’on vive, ce problème<br />
s’amplifie, il ne diminue pas. Très brièvement,<br />
Mme Ndiaye, les failles sont-elles graves ou avezvous<br />
l’impression, comme vous l’avez mentionné,<br />
qu’il reste encore beaucoup à faire au niveau politique<br />
pour amener les gouvernements à adhérer à un<br />
cadre de référence ? Avez-vous l’impression que<br />
les gens s’impliquent en fait pour répondre à des<br />
besoins essentiels, qu’ils soient ou non humanitaires<br />
comme la nourriture, un abri, des soins de santé, des<br />
conseils juridiques ? Ces besoins commencent-ils à<br />
être couverts ou y a-t-il toujours, de votre point de<br />
vue, de graves lacunes à combler ?<br />
Mme Ndioro Ndiaye, directeur général<br />
adjoint de l’Organisation internationale<br />
pour les migrations<br />
(Original français)<br />
Oui, il y a beaucoup d’efforts supplémentaires de<br />
cohérence à faire dans les politiques concernant<br />
les différents acteurs qui interviennent dans un<br />
même endroit pour aider les mêmes populations. Je<br />
crois que la communauté internationale gagnerait à<br />
travailler de manière beaucoup plus coordonnée et<br />
cohérente, pour régler les problèmes essentiels de<br />
ces populations. Vous avez parlé tout à l’heure de<br />
la réunification familiale. Quand, par exemple, on<br />
gère un camp de personnes déplacées ou quand des<br />
migrants partent dans tous les sens parce qu’il y a<br />
une urgence et qu’on ne maîtrise pas le mécanisme<br />
de sécurité des personnes, comment faire pour que le<br />
CICR s’associe à d’autres acteurs afin que les enfants<br />
qui ont été perdus, les femmes qui sont de leur côté,<br />
les maris qui sont ailleurs, puissent se retrouver<br />
et reconstituer une cellule familiale normale, quel<br />
que soit le toit sous lequel cette cellule vivra ? Il y<br />
a beaucoup à faire, et nous pouvons aussi inscrire<br />
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