XXXe CONFÃRENCE INTERNATIONALE DE LA CROIX-ROUGE ET ...
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XXX e Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge<br />
vision du peuple ivoirien, de l’État de Côte d’Ivoire<br />
et de ses gouvernants. Ainsi, après quelques années<br />
de turbulences marquées par une crise militaropolitique,<br />
la Côte d’Ivoire s’est résolument remise<br />
sur le chemin de la paix et de la concorde, grâce à<br />
l’Accord politique de Ouagadougou, inspiré par le<br />
président Laurent Gbagbo et signé le 4 avril dernier<br />
par les ex-belligérants. Cet Accord, outre sa fonction<br />
pacificatrice, constitue un cadre d’action propice à la<br />
mise en œuvre du droit international humanitaire<br />
en Côte d’Ivoire.<br />
Madame la Présidente,<br />
Partie aux Conventions de Genève depuis 1960, la<br />
Côte d’Ivoire a fait de la mise en œuvre du droit<br />
humanitaire un axe important de sa politique de<br />
paix et de sécurité. Les actions menées en ce sens<br />
sont nombreuses, variées et connues de tous ; citons,<br />
entre autres, la ratification d’instruments juridiques<br />
pertinents de droit international humanitaire, la<br />
formation des forces armées nationales aux valeurs<br />
et aux principes du droit international humanitaire<br />
et la création d’une commission nationale de mise en<br />
œuvre du droit international humanitaire.<br />
Les défis environnementaux, la migration, la violence<br />
et les maladies émergentes et réémergentes sont<br />
autant de défis qui se posent aux États modernes et<br />
à propos desquels il importe de prendre des mesures<br />
appropriées qui garantissent l’équilibre du monde et<br />
répondent à la nécessité de protéger la planète Terre<br />
et l’espèce humaine.<br />
Ces défis revêtent une acuité particulière dans nos<br />
jeunes démocraties. En surenchère de la dégradation<br />
environnementale se posent l’irruption et la gestion<br />
des catastrophes chimiques et toxiques dans nos<br />
pays, qui tentent à leur modeste niveau d’y trouver<br />
des solutions avec l’appui de quelques partenaires au<br />
développement. En effet, face à la dégradation croissante<br />
de l’environnement, les populations se retrouvent<br />
démunies. Lorsque surviennent des catastrophes du<br />
type et de l’ampleur de celle que nous avons connue en<br />
août 2006 en Côte d’Ivoire, les interventions en vue de<br />
protéger la population s’avèrent complexes, coûteuses<br />
et ne peuvent annihiler l’effet des polluants.<br />
Par ailleurs, le phénomène des migrations demeure<br />
un défi constant pour nos États, dont la Côte d’Ivoire.<br />
Ainsi, pour faciliter l’intégration des populations<br />
étrangères et annihiler en elles le sentiment de<br />
rejet, le président de Côte d’Ivoire a proposé à son<br />
gouvernement la suppression de la carte de séjour<br />
des étrangers africains vivant dans tout le pays.<br />
Nonobstant, les problèmes migratoires restent et<br />
demeurent aigus et sensibles dans notre pays, et nous<br />
voudrions appeler de tous nos vœux le renforcement<br />
de l’assistance du CICR au niveau des pays de transit et<br />
des pays de destination tels que la Côte d’Ivoire pour<br />
aider à protéger la dignité des migrants. C’est donc à<br />
juste titre que la protection des déplacés internes et<br />
des réfugiés se trouve au cœur du dispositif mis en<br />
place pour la sortie de crise en Côte d’Ivoire.<br />
Les violences intercommunautaires, très souvent<br />
motivées par des causes factices et superficielles,<br />
ont sérieusement dégradé le climat social en Côte<br />
d’Ivoire. Fort opportunément, le rétablissement du<br />
dialogue entre les communautés en Côte d’Ivoire<br />
reste une des priorités de l’Accord de Ouagadougou,<br />
et nous nous en réjouissons.<br />
Les défis de l’environnement et la menace du<br />
changement climatique dans ces États à majorité<br />
agricole, combinés à une raréfaction des terres<br />
cultivables, fragilisent de plus en plus la stabilité<br />
économique de nos États et surtout leurs perspectives<br />
de sécurité et de croissance. Nous voudrions faire<br />
partager ces préoccupations qui détermineront<br />
l’avenir de l’humanité, afin que nos enfants ne soient<br />
pas des survivants mais des héritiers.<br />
Par ailleurs, consciente de l’impact négatif des<br />
maladies émergentes et réémergentes que sont le<br />
VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose, pour ne<br />
citer que ces pathologies, la Côte d’Ivoire a mis en<br />
place un dispositif de lutte qui, bien qu’ayant connu<br />
un ralentissement en raison de la crise, a produit<br />
des résultats jugés par tous satisfaisants. Le coût<br />
des antirétroviraux a ainsi été considérablement<br />
réduit. Mais d’importants chantiers doivent encore<br />
être menés à terme, si l’on veut assurer une véritable<br />
protection de la population. Notre pays tient aussi<br />
à sensibiliser la communauté internationale aux<br />
conséquences d’une autre maladie invalidante que<br />
constitue l’ulcère de Buruli. En Côte d’Ivoire, des<br />
centaines d’enfants sont internés dans des centres<br />
d’accueil éloignés des salles de classe, et des familles<br />
sont condamnées à demeurer au chevet de parents<br />
malades, avec des conséquences socioéconomiques<br />
incalculables.<br />
Qu’il me soit permis, ici et maintenant, de féliciter<br />
au nom de mon gouvernement l’ensemble des<br />
composantes du Mouvement international de la<br />
Croix-Rouge et du Croissant-Rouge pour leurs<br />
efforts aux côtés de la Côte d’Ivoire. Il me plaît de les<br />
encourager à vulgariser les normes et les standards<br />
minimaux dans les opérations d’assistance et de<br />
secours, car cela permettrait de renforcer la perception<br />
que tous ont de la nature spécifique de la Croix-Rouge<br />
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