XXXe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE LA CROIX-ROUGE ET ...

XXX e Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
migration internationale et à ses conséquences sur
le plan humanitaire, en attirant l’attention sur trois
aspects.
Premièrement, je voudrais parler de la nature
des résolutions adoptées par les Conférences
internationales de la Croix-Rouge et du Croissant-
Rouge de 1981, 1986, 1995 et 1999, ainsi que
d’autres résolutions adoptées par les composantes
du Mouvement international de la Croix-Rouge et du
Croissant-Rouge lors de ses réunions internationales,
régionales et locales, résolutions qui, à mon avis,
mettent en évidence à la fois les causes et les
conséquences de la migration.
Deuxièmement, je voudrais parler de la nécessité
d’examiner le cadre juridique et institutionnel de la
migration internationale, notamment les dispositions
de la législation locale en la matière, et voir dans quelle
mesure les résolutions adoptées par les composantes
du Mouvement sont contraignantes.
Troisièmement, je voudrais parler des énormes
changements intervenus en matière de migration
internationale dans le cas du Maroc.
Outre le fait que les aspects – politiques, économiques,
sociaux et liés à la sécurité – de la migration sont des
phénomènes communs qui touchent tous les États, je
voudrais vous faire part du dilemme auquel le Maroc
est confronté en raison de sa situation géographique
particulière, en tant que lieu de passage facile d’accès
entre l’Afrique et l’Europe.
1. Le Croissant-Rouge marocain se trouve de plus
en plus pris entre le marteau et l’enclume : les
politiques gouvernementales et le droit souverain
des États à réglementer la migration, d’une
part, l’obligation de venir en aide aux migrants
clandestins et de maintenir l’indépendance et la
neutralité de la Société nationale par rapport aux
pouvoirs publics, d’autre part.
2. Malgré ses modestes ressources financières et
humaines, le Croissant-Rouge marocain a été
obligé, devant la recrudescence de la migration
internationale, d’adapter sa stratégie aux impératifs
de cette migration :
• en tant que pays exportateur de migrants ;
• en tant que pays de transit pour un grand
nombre de jeunes originaires du continent
africain ;
• en tant que pays dans lequel des migrants
clandestins décident de s’établir après qu’ils
ont échoué dans leur tentative d’atteindre
l’Eldorado tant espéré.
Confrontés à cette situation complexe, le Royaume du
Maroc et le Croissant-Rouge marocain se retrouvent
à devoir jouer un rôle plus important pour relever
le défi colossal de pourvoir aux besoins humains de
toutes les catégories de migrants clandestins dans
divers domaines, dont la fourniture d’une assistance
humanitaire et d’un soutien, la protection, ainsi que
l’aide à l’intégration et à la réintégration.
En tant que membres de la communauté
internationale, nous devons tous examiner les moyens
les plus efficaces d’atténuer les conséquences de cette
déplorable situation sur le plan humanitaire :
1. en mettant au point des mécanismes officiels
destinés à réglementer la migration, ce qui sera
extrêmement utile pour les pays les plus riches
qui reçoivent des migrants ;
2. en encourageant et en renforçant les mécanismes
de coopération Nord-Sud pour un développement
durable et des programmes locaux de
développement ;
3. en reconnaissant le fossé qui existe entre le droit
des migrants et le droit positif, en renforçant les
cadres juridiques pour remédier aux conséquences
de la migration internationale, et en passant du
stade du diagnostique à celui des solutions basées
sur des principes et des objectifs ;
4. en rendant les pouvoirs publics attentifs au rôle
majeur joué par les Sociétés nationales dans la
fourniture de services humanitaires.
Je saisis cette occasion pour exprimer ma profonde
gratitude aux Sociétés espagnole, française et
néerlandaise de la Croix-Rouge, à la Société du
Croissant-Rouge pour les Émirats arabes unis, au
Bureau régional de la Fédération internationale des
Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à
Tunis, et au CICR, avec lequel nous entretenons des
liens de coopération dans les domaines suivants :
• le renforcement des capacités institutionnelles
• la formation et la formation continue
• la formation des secouristes et des
volontaires
• la promotion de la sensibilisation à la santé
publique et à la santé communautaire
• le droit international humanitaire
Ces programmes, et d’autres, contribueront sans
aucun doute à renforcer la capacité du Croissant-
Rouge marocain de relever les quatre défis qui
figurent à notre ordre du jour.
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