CMJN de base
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Résumé<br />
La séance avait pour but d’examiner comment le<br />
développement <strong>de</strong>s échanges et <strong>de</strong> l’investissement dans<br />
le domaine <strong>de</strong>s technologies d’atténuation <strong>de</strong>s effets du<br />
changement climatique pouvait ai<strong>de</strong>r à faire face au défi<br />
climatique. Le GIEC et l’AIE ont tous <strong>de</strong>ux i<strong>de</strong>ntifi é d’importantes<br />
possibilités <strong>de</strong> réduire les émissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre<br />
par la diffusion <strong>de</strong> technologies disponibles sur le marché. Le<br />
commerce et l’investissement sont évi<strong>de</strong>mment importants<br />
pour faciliter cette diffusion. Mais diverses mesures tarifaires<br />
et non tarifaires continuent <strong>de</strong> faire obstacle à l’importation <strong>de</strong><br />
technologies d’atténuation. Sur la <strong>base</strong> <strong>de</strong>s travaux menés,<br />
entre autres, par le CICDD et l’OCDE, les participants ont<br />
examiné l’importance et la nature <strong>de</strong> ces obstacles, ainsi que<br />
les priorités et les procédures en vue <strong>de</strong> leur suppression, y<br />
compris dans le cadre d’un accord à l’OMC.<br />
Afi n d’accélérer et d’accroître le transfert <strong>de</strong>s technologies<br />
d’atténuation, et d’en maximiser les avantages potentiels, il<br />
est essentiel <strong>de</strong> comprendre la nature et l’importance <strong>de</strong> ces<br />
obstacles. Évi<strong>de</strong>mment, le fait <strong>de</strong> s’attaquer aux obstacles<br />
au commerce peut ne pas suffi re en soi pour assurer la<br />
diffusion rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces technologies. Mais tant qu’il y aura<br />
<strong>de</strong>s obstacles au commerce et à l’investissement, les autres<br />
actions seront plus coûteuses.<br />
La séance a été animée par M. Anthony Gooch, Directeur,<br />
Direction <strong>de</strong>s affaires publiques et <strong>de</strong>s communications à<br />
l’OCDE. Dans ses remarques liminaires, M. Gooch a mis en<br />
lumière les liens existant entre les négociations multilatérales<br />
dans le domaine du commerce et dans celui du changement<br />
climatique. Si l’on ne parvient pas à mener à bien le Cycle <strong>de</strong><br />
Doha, comment espérer faire face au changement climatique,<br />
domaine dans lequel nous ne bénéfi cions pas <strong>de</strong>s 50 années<br />
d’expérience acquise dans le domaine du commerce? Le<br />
système multilatéral est sur la sellette: «Il ne s’agit pas<br />
d’accabler davantage l’OMC, mais c’est la réalité. Beaucoup<br />
<strong>de</strong> gens s’intéressent à ces processus, pour voir si nous<br />
pouvons trouver <strong>de</strong>s solutions.»<br />
1.<br />
Exposés <strong>de</strong>s experts<br />
(a) Moustapha Gueye Kamal, Directeur<br />
<strong>de</strong> programme, Secteur environnement,<br />
Centre international pour le commerce et le<br />
développement durable (CICDD)<br />
Comme l’a expliqué M. Kamal, au niveau multilatéral, ce<br />
sont les négociations du Cycle <strong>de</strong> Doha sur la libéralisation<br />
du commerce <strong>de</strong>s biens et services environnementaux qui<br />
semblent offrir la meilleure possibilité <strong>de</strong> réduire ou éliminer<br />
les obstacles tarifaires et non tarifaires visant les produits<br />
susceptibles d’ai<strong>de</strong>r à réduire les émissions <strong>de</strong> gaz à effet<br />
<strong>de</strong> serre. Puisque les technologies d’atténuation <strong>de</strong>s effets<br />
du changement climatique peuvent être considérées comme<br />
un sous-ensemble <strong>de</strong>s biens et services environnementaux,<br />
nombre d’entre elles seraient vraisemblablement couvertes<br />
par tout accord qui résulterait <strong>de</strong> ces négociations.<br />
En 2007, un groupe d’étu<strong>de</strong> dirigé par la Banque<br />
mondiale, épaulé par le CICDD, a examiné les technologies<br />
d’atténuation <strong>de</strong>s GES fi gurant sur une liste <strong>de</strong> 153 produits<br />
établie aux fi ns <strong>de</strong>s négociations <strong>de</strong> l’OMC sur les biens et<br />
services environnementaux, et a retenu environ 43 produits<br />
pouvant servir à atténuer le changement climatique. Le groupe<br />
s’est tout particulièrement intéressé aux biens liés à l’énergie<br />
éolienne, aux cellules et panneaux solaires photovoltaïques, aux<br />
lampes à basse consommation et à la production d’électricité<br />
propre à partir du charbon. Il a étudié quelle serait l’inci<strong>de</strong>nce<br />
d’une réduction <strong>de</strong>s obstacles tarifaires et <strong>de</strong>s obstacles non<br />
tarifaires (ONT) sur l’adoption et l’utilisation <strong>de</strong> ces technologies<br />
dans 18 pays en développement émettant beaucoup <strong>de</strong> gaz à<br />
effet <strong>de</strong> serre: Afrique du Sud, Argentine, Bangla<strong>de</strong>sh, Brésil<br />
Chili, Chine, Colombie, Égypte, In<strong>de</strong>, Indonésie, Kazakhstan,<br />
Malaisie, Mexique, Nigéria, Philippines, Thaïlan<strong>de</strong>, Venezuela<br />
et Zambie.<br />
L’étu<strong>de</strong> a conclu que l’élimination <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> douane et<br />
<strong>de</strong>s ONT visant les quatre catégories <strong>de</strong> produits entraînerait<br />
un fort accroissement du volume <strong>de</strong>s échanges, qui serait<br />
<strong>de</strong> 64 pour cent pour les lampes fl uorescentes à basse<br />
consommation, <strong>de</strong> 23 pour cent pour les systèmes éoliens,<br />
<strong>de</strong> 13,5 pour cent pour les panneaux solaires et <strong>de</strong> 4,6 pour<br />
cent pour les équipements <strong>de</strong> production d’énergie propre à<br />
partir du charbon. Dans <strong>de</strong> nombreux cas, il a été constaté<br />
que les ONT jouaient un plus grand rôle que les obstacles<br />
tarifaires dans le renchérissement <strong>de</strong>s produits d’importation<br />
respectueux du climat. Après avoir estimé l’équivalent ad<br />
valorem <strong>de</strong>s ONT concernés, l’étu<strong>de</strong> a conclu que, dans sept<br />
<strong>de</strong>s pays considérés, les ONT augmentaient <strong>de</strong> 80 pour cent<br />
à plus <strong>de</strong> 100 pour cent le coût <strong>de</strong>s lampes fl uorescentes<br />
compactes importées – qui peuvent réduire <strong>de</strong> 75 pour cent<br />
les émissions <strong>de</strong> GES imputables à l’éclairage. S’agissant<br />
<strong>de</strong>s panneaux photovoltaïques, la majoration <strong>de</strong>s coûts allait<br />
<strong>de</strong> 53 pour cent à 70 pour cent dans cinq pays. Dans le<br />
cas <strong>de</strong>s systèmes éoliens, sept pays imposaient <strong>de</strong>s ONT qui<br />
augmentaient les coûts <strong>de</strong> 32 pour cent à 89 pour cent.<br />
M. Kamal a souligné que la réduction <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> douane<br />
et <strong>de</strong>s ONT n’entraînerait pas en soi une forte augmentation<br />
<strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong>s technologies renouvelables et économes<br />
en énergie dans les pays en développement. Des mesures<br />
supplémentaires doivent être prises au niveau national pour<br />
créer un «environnement propice». Elles comprennent <strong>de</strong>s<br />
mesures <strong>de</strong> soutien à la R-D et d’autres incitations pour<br />
réduire le coût initial du déploiement <strong>de</strong> ces technologies,<br />
et l’adoption d’une politique <strong>de</strong> lutte contre le changement<br />
climatique assortie <strong>de</strong> mesures d’application.<br />
M. Kamal a ensuite évoqué les problèmes <strong>de</strong> défi nition<br />
<strong>de</strong>s biens environnementaux, y compris les technologies<br />
d’atténuation du changement climatique. Il n’est pas facile<br />
<strong>de</strong> repérer les produits respectueux du climat au niveau <strong>de</strong>s<br />
positions à six chiffres du Système harmonisé <strong>de</strong> désignation<br />
et <strong>de</strong> codifi cation <strong>de</strong>s marchandises (Système harmonisé<br />
ou SH). Par exemple, il n’y a pas <strong>de</strong> distinction entre les<br />
chaudières au charbon supercritiques à haut ren<strong>de</strong>ment et<br />
les chaudières traditionnelles. L’intervenant a exposé les<br />
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