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ailleurs, ce changement <strong>de</strong> catégories pourrait entraîner une<br />

diminution <strong>de</strong> la production et, partant, une hausse <strong>de</strong>s prix. Par<br />

contre, les versements au titre <strong>de</strong> la catégorie orange et <strong>de</strong> la<br />

catégorie bleue maintiendraient la production.<br />

Des exemples historiques, comme la politique sucrière <strong>de</strong> l’UE<br />

au début <strong>de</strong>s années 70, montrent que <strong>de</strong> nouvelles mesures <strong>de</strong><br />

soutien à l’agriculture ou le renforcement <strong>de</strong>s mesures existantes<br />

peuvent augmenter la production rapi<strong>de</strong>ment. L’accroissement<br />

<strong>de</strong> la production agricole en Chine peut être attribué à l’adoption<br />

récente <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> soutien à l’agriculture.<br />

Par conséquent, la crise alimentaire est-elle un argument en<br />

faveur <strong>de</strong> la libéralisation du commerce <strong>de</strong>s produits agricoles,<br />

ou plus précisément du démantèlement du soutien à l’agriculture,<br />

ou bien plai<strong>de</strong>-t-elle en faveur du maintien <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong><br />

soutien? Dans l’UE, certains font valoir que la crise alimentaire<br />

prouve que le soutien à l’agriculture doit être maintenu.<br />

L’exposé d’Oluf Langhelle est une étu<strong>de</strong> intéressante <strong>de</strong><br />

la manière dont un petit pays opère dans <strong>de</strong>s négociations<br />

multilatérales et montre comment ce genre <strong>de</strong> négociations<br />

limite la marge <strong>de</strong> manœuvre pour défendre les intérêts<br />

nationaux, en particulier lorsqu’il existe <strong>de</strong>s intérêts divergents<br />

dans le pays. Il fait référence au modèle <strong>de</strong>s jeux à <strong>de</strong>ux niveaux<br />

<strong>de</strong> Putnam. De nombreuses étu<strong>de</strong>s ont montré que c’était une<br />

approche théorique intéressante <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> négociation<br />

internationale.<br />

Toutefois, <strong>de</strong> l’avis <strong>de</strong> M. Daugbjerg, cette étu<strong>de</strong> ne montre<br />

pas pleinement le potentiel du modèle. Celui-ci pourrait être<br />

utilisé, par exemple, pour analyser en détail la manière dont le<br />

négociateur norvégien opère simultanément aux <strong>de</strong>ux niveaux,<br />

national et international. Il pourrait aussi servir à analyser<br />

comment il utilise l’évolution <strong>de</strong> la négociation internationale<br />

et les rapports <strong>de</strong> force internationaux pour infl uencer les<br />

discussions sur la position <strong>de</strong> négociation nationale. Comment<br />

le négociateur norvégien utilise-t-il l’option gagnante comme<br />

un atout dans la négociation internationale? En s’appuyant<br />

sur les travaux <strong>de</strong> Schelling, Putnam prédit que les États dont<br />

l’option gagnante est limitée peuvent en faire un atout dans la<br />

négociation, alors que les pays dont l’option gagnante est plus<br />

étendue se trouvent dans une position plus faible.<br />

La littérature sur les jeux à <strong>de</strong>ux niveaux a tendance à<br />

se concentrer sur les organes législatifs lorsqu’elle parle <strong>de</strong>s<br />

«institutions nationales». D’après M. Daugbjerg, l’étu<strong>de</strong> du<br />

Professeur Langhelle <strong>de</strong>vrait élargir la notion d’«institution<br />

nationale» pour y inclure les institutions corporatistes et les<br />

processus politiques qui s’y déroulent. Apparemment, le<br />

gouvernement norvégien a une gran<strong>de</strong> marge <strong>de</strong> manœuvre, ce<br />

qui peut s’expliquer par le fait que les groupes d’intérêts semblent<br />

plutôt divisés sur la politique commerciale. L’étu<strong>de</strong> soulève aussi<br />

la question <strong>de</strong>s rapports entre les différents ministères. Quels<br />

sont les rapports <strong>de</strong> force entre les ministères <strong>de</strong> l’agriculture,<br />

<strong>de</strong> la pêche et <strong>de</strong>s affaires étrangères/du commerce? Selon M.<br />

Daugbjerg, le Ministère norvégien <strong>de</strong> l’agriculture n’est pas en<br />

mesure d’exercer un veto.<br />

2. Questions et observations<br />

<strong>de</strong> l’assistance<br />

Forum public <strong>de</strong> l’OMC «Un commerce tourné vers l’avenir»<br />

La première observation <strong>de</strong> l’assistance a porté sur l’exposé<br />

<strong>de</strong> M. Kim. L’intervenant a souligné la nécessité <strong>de</strong> mettre<br />

davantage l’accent sur les réformes dans les pays riches. Il a<br />

dit que le manque d’effi cience <strong>de</strong>s marchés alimentaires était lié<br />

aux questions non réglées lors du Cycle d’Uruguay, qui ne s’était<br />

pas suffi samment intéressé à la réduction du soutien interne et<br />

<strong>de</strong> la protection tarifaire dans les pays riches. Il en allait <strong>de</strong><br />

même dans les négociations du Cycle <strong>de</strong> Doha. Un autre<br />

problème était que, dans ce Cycle, il y avait encore moins <strong>de</strong><br />

possibilités <strong>de</strong> concessions réciproques. Les pays développés<br />

avaient apporté peu d’ajustements à leur politique agricole, alors<br />

que les pays en développement avaient volontairement abaissé<br />

leur protection tarifaire dans le contexte <strong>de</strong> l’AMNA. Les <strong>de</strong>ux<br />

groupes avaient donc <strong>de</strong>s positions différentes et diffi ciles à<br />

concilier dans le cadre d’un nouvel accord. L’intervenant a dit<br />

qu’il doutait que les pays riches puissent modifi er suffi samment<br />

leur politique agricole nationale. Les pays où le soutien interne<br />

était le plus important, comme les membres du G-10, étaient<br />

les moins disposés à mettre en œuvre les réformes nécessaires<br />

pour créer les marchés effi cients qui étaient indispensables,<br />

selon M. Dan Kim.<br />

Un autre membre <strong>de</strong> l’assistance a poursuivi sur ce point<br />

en indiquant que la durée du Cycle en cours était la cause d’un<br />

certain manque <strong>de</strong> dynamisme et qu’il y avait peu d’espoir<br />

d’aboutir à un résultat comparable à celui du Cycle d’Uruguay.<br />

Dans sa réponse, M. Kim a reconnu qu’il fallait faire plus <strong>de</strong><br />

réformes et qu’il faudrait peut-être du temps pour qu’elles<br />

<strong>de</strong>viennent politiquement acceptables. Il a indiqué que les<br />

prix élevés <strong>de</strong>s produits alimentaires étaient un bon point <strong>de</strong><br />

départ pour effectuer <strong>de</strong> nouvelles réformes. Il a admis que les<br />

agriculteurs, notamment aux États-Unis, auraient <strong>de</strong>s diffi cultés<br />

à accepter ses propositions <strong>de</strong> réforme. D’un point <strong>de</strong> vue<br />

économique, il était important <strong>de</strong> souligner que seules <strong>de</strong>s<br />

réformes complètes donneraient <strong>de</strong>s résultats tangibles sur le<br />

marché alimentaire. D’autres participants ont fait remarquer que<br />

la politique agricole <strong>de</strong>s pays riches avait <strong>de</strong>s buts autres que la<br />

production alimentaire, par exemple <strong>de</strong>s buts liés à la politique<br />

sociale et au développement rural en général.<br />

Pour un participant, la sécurité alimentaire nationale était le<br />

point <strong>de</strong> départ. De nombreux pays, riches et pauvres, veulent<br />

protéger leur marché intérieur pour assurer l’approvisionnement<br />

du pays en produits alimentaires à long terme. Aujourd’hui,<br />

certains pays pauvres produisent <strong>de</strong>s produits alimentaires dont<br />

le prix est inférieur aux prix mondiaux. La production intérieure<br />

est donc une nécessité pour beaucoup <strong>de</strong> pays. À cette<br />

observation il a été répondu qu’il fallait établir <strong>de</strong>s règles contre<br />

la limitation <strong>de</strong>s exportations; si ce type <strong>de</strong> règles avait existé, la<br />

crise aurait été évitée. Cette réponse en a suscité une autre: un<br />

accord renégocié aurait augmenté la capacité <strong>de</strong>s pays pauvres<br />

à produire eux-mêmes suffi samment <strong>de</strong> produits alimentaires.<br />

La réaction du groupe d’experts a été <strong>de</strong> dire que les<br />

effets <strong>de</strong>s réformes sont diffi ciles à prévoir. Toutefois, la crise<br />

représente une possibilité. Elle peut faire augmenter les prix, ce

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