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CMJN de base

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à cet égard, le Cycle <strong>de</strong> Doha peut leur apporter bien plus que<br />

les cycles précé<strong>de</strong>nts.<br />

Selon M. l’Ambassa<strong>de</strong>ur Balihuta, se conformer au<br />

projet <strong>de</strong> modalités pour le Cycle <strong>de</strong> Doha impliquait que<br />

les subventions n’empêchent plus les PMA <strong>de</strong> développer<br />

leur secteur agricole. Cela signifi e également que les<br />

subventions, en particulier celles <strong>de</strong> la catégorie orange,<br />

<strong>de</strong>vraient faire l’objet <strong>de</strong> véritables disciplines. Les pays<br />

développés pourraient continuer à assurer leur propre sécurité<br />

alimentaire, mais ils ne <strong>de</strong>vraient pas l’exporter au risque<br />

qu’elle soit synonyme d’insécurité alimentaire pour nous. Les<br />

subventions n’affectent pas nos marchés mais elles <strong>de</strong>vraient<br />

être plafonnées, pour qu’un niveau d’équilibre optimal soit<br />

atteint et ne pas faire obstacle à un développement axé sur<br />

l’agriculture dans les PMA.<br />

Il serait bon aussi que les règles commerciales ménagent<br />

aux PMA une marge <strong>de</strong> manœuvre suffi sante pour qu’ils<br />

puissent développer leur secteur agricole. Au fond, ces pays<br />

sont dans la situation <strong>de</strong> jeunes enfants ne sachant pas encore<br />

marcher face à <strong>de</strong>s éléphants lancés au galop; c’est pourquoi<br />

l’accès à <strong>de</strong>s outils tels que les PS et le MSS est indispensable<br />

pour rattraper le retard sur les pays développés.<br />

En ce qui concerne les biocarburants, il faut améliorer<br />

les technologies et développer la recherche pour mettre au<br />

point <strong>de</strong>s biocarburants plus effi caces qui ne seraient plus<br />

produits à partir d’aliments <strong>de</strong> <strong>base</strong>; il est également impératif<br />

<strong>de</strong> modifi er les politiques <strong>de</strong> subventionnement. Pour<br />

M. l’Ambassa<strong>de</strong>ur Balihuta, la situation actuelle qui consiste<br />

à brûler <strong>de</strong>s biocarburants fabriqués à partir <strong>de</strong> produits<br />

alimentaires subventionnés alors que tant <strong>de</strong> gens souffrent<br />

<strong>de</strong> la faim à cause <strong>de</strong> la crise alimentaire est tout bonnement<br />

inacceptable.<br />

Le projet <strong>de</strong> modalités pour le Cycle <strong>de</strong> Doha contient<br />

<strong>de</strong>s propositions concernant <strong>de</strong>s stocks régionaux <strong>de</strong> produits<br />

alimentaires et <strong>de</strong>s accords <strong>de</strong> produit. Les accepter serait<br />

une bonne chose mais ils ne peuvent pas se substituer à la<br />

mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> nos secteurs agricoles, processus qui doit<br />

avoir lieu dans nos pays, et c’est d’ailleurs là qu’interviendrait<br />

l’Ai<strong>de</strong> pour le commerce. Nous voulons mo<strong>de</strong>rniser notre<br />

agriculture et si <strong>de</strong>s engagements contraignants en faveur<br />

<strong>de</strong> l’Ai<strong>de</strong> pour le commerce sont possibles, il faudrait les<br />

prendre, car cela nous ai<strong>de</strong>rait à développer notre agriculture<br />

pour qu’elle cesse d’être uniquement une agriculture <strong>de</strong><br />

subsistance.<br />

S’agissant <strong>de</strong> l’opposition entre libéralisation <strong>de</strong>s<br />

échanges et marge <strong>de</strong> manœuvre politique, certains pays<br />

comme l’Ouganda ont procédé à une libéralisation autonome<br />

si poussée qu’il nous faut à présent revenir sur nos pas. C’est<br />

pourquoi l’ensemble <strong>de</strong> résultats du Cycle <strong>de</strong> Doha doit nous<br />

donner une importante marge <strong>de</strong> manœuvre politique.<br />

Les PMA ont également présenté une proposition très<br />

claire au sujet <strong>de</strong>s disciplines concernant l’ai<strong>de</strong> alimentaire,<br />

notamment la «catégorie sûre» pour l’ai<strong>de</strong> alimentaire<br />

d’urgence et les disciplines relatives à la monétisation. Nous<br />

attendons simplement que nos partenaires <strong>de</strong> développement<br />

et nos collègues nous soutiennent et l’approuvent.<br />

2. Questions et observations <strong>de</strong><br />

l’assistance<br />

L’une <strong>de</strong>s observations a porté sur les biocarburants et il<br />

a été noté que les produits <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième génération comme<br />

le panic rai<strong>de</strong> ne sont pas <strong>de</strong>s aliments <strong>de</strong> <strong>base</strong> et que nous<br />

aurions peut-être tout simplement besoin d’améliorer la<br />

communication sur les travaux <strong>de</strong> recherche en cours et les<br />

perspectives <strong>de</strong>s biocarburants.<br />

M. Häberli a répondu qu’il n’était pas nécessairement vrai<br />

que la production <strong>de</strong> biocarburants à <strong>base</strong> <strong>de</strong> panic rai<strong>de</strong> ne<br />

poserait aucun problème en termes <strong>de</strong> sécurité alimentaire.<br />

L’impact sur la sécurité alimentaire dépend <strong>de</strong> l’endroit où ces<br />

biocarburants sont produits, et <strong>de</strong> la question <strong>de</strong> savoir si un<br />

subventionnement massif conduit à augmenter la production<br />

<strong>de</strong> panic rai<strong>de</strong> plutôt que <strong>de</strong> <strong>de</strong>nrées alimentaires. Du point <strong>de</strong><br />

vue <strong>de</strong> l’OMC, il est important <strong>de</strong> réglementer ces incitations<br />

qui créent <strong>de</strong>s distorsions. À un niveau plus général, on<br />

pourrait dire que, lorsque les produits qui étaient jusque-là<br />

importés par le Mexique, par exemple, ont subitement servi à<br />

la production <strong>de</strong> biocarburants subventionnés aux États-Unis,<br />

la sécurité alimentaire n’y a certainement pas gagné.<br />

M. Melén<strong>de</strong>z-Ortiz a ajouté que la concurrence<br />

pour l’utilisation <strong>de</strong>s terres – cultures vivrières, fourrages,<br />

combustibles, fi bres, sylviculture ou autres usages – avait<br />

toujours existé. Il est intéressant <strong>de</strong> noter que, s’agissant <strong>de</strong> la<br />

concurrence entre alimentation et fi bres, personne ne semble<br />

rien avoir à dire. Les pays en développement importateurs<br />

nets <strong>de</strong> produits alimentaires produisent d’importantes<br />

quantités <strong>de</strong> coton, dont l’essentiel est exporté et utilisé à <strong>de</strong>s<br />

fi ns industrielles. Pourtant, la production <strong>de</strong> coton ne provoque<br />

pas le même type <strong>de</strong> débat sur les utilisations concurrentes<br />

<strong>de</strong>s sols que les biocarburants.<br />

La plupart <strong>de</strong>s distorsions qui affectent la sécurité<br />

alimentaire résultent <strong>de</strong> politiques ayant pour objet d’utiliser<br />

<strong>de</strong>s cultures vivrières pour fabriquer <strong>de</strong>s biocarburants<br />

dans les pays <strong>de</strong> la zone tempérée. Dans ces régions, la<br />

production <strong>de</strong> biocarburants est un processus nuisible pour<br />

l’environnement et à forte intensité <strong>de</strong> carbone. En outre, les<br />

cultures <strong>de</strong>stinées aux biocarburants évincent les cultures<br />

vivrières. Les biocarburants en eux-mêmes ne menacent<br />

peut-être pas la sécurité alimentaire, mais les politiques<br />

<strong>de</strong> production visent essentiellement à ce que les secteurs<br />

agricoles européen et américain engrangent <strong>de</strong>s recettes. Il<br />

n’y a pas vraiment <strong>de</strong> raison d’attendre que le secteur <strong>de</strong>s<br />

biotechnologies trouve une solution à <strong>base</strong> <strong>de</strong> panic rai<strong>de</strong>, car<br />

nous avons d’ores et déjà la possibilité d’utiliser <strong>de</strong>s cultures<br />

non vivrières pour produire <strong>de</strong>s carburants sans concurrencer<br />

les productions vivrières. En Afrique, par exemple, la culture<br />

du grand médicinier ne concurrence pas les cultures vivrières<br />

parce que le type <strong>de</strong> terres utilisées n’est pas le même et<br />

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