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Le Cycle <strong>de</strong> Doha pourrait promouvoir <strong>de</strong>s procédés<br />
<strong>de</strong> fabrication plus équitables, c’est-à-dire respectueux <strong>de</strong><br />
l’environnement et <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> travail. Il pourrait aussi<br />
encourager à acheter <strong>de</strong>s originaux plutôt que <strong>de</strong>s copies. Et<br />
il pourrait simplifi er et réduire le coût <strong>de</strong> la protection <strong>de</strong>s DPI.<br />
S’agissant <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> douane et <strong>de</strong>s obstacles tarifaires, il<br />
serait bon <strong>de</strong> déterminer si un accord mondial ou <strong>de</strong>s règles<br />
très largement acceptées pourraient être utiles pour maintenir<br />
<strong>de</strong>s marchés étrangers qui sont actuellement hors <strong>de</strong> notre<br />
portée. Enfi n, il faudrait essayer <strong>de</strong> redéfi nir l’expression «pays<br />
en développement», car certains <strong>de</strong> ces pays sont maintenant<br />
bien développés.<br />
(d) Elmer Schialer, Représentant permanent<br />
adjoint, Mission permanente du Pérou auprès <strong>de</strong><br />
l’ONU et <strong>de</strong>s autres organisations internationales<br />
à Genève<br />
M. Schialer a commencé par souligner que ses opinions<br />
n’étaient pas nécessairement celles du gouvernement péruvien,<br />
même si elles n’étaient pas très différentes. Le modèle<br />
actuel prédit une stabilisation <strong>de</strong> la production conduisant à<br />
la croissance économique. Par conséquent, les distorsions<br />
<strong>de</strong>s échanges ou les obstacles au libre commerce nuisent à<br />
la croissance. Le problème est que ce modèle néoclassique<br />
repose sur <strong>de</strong>s hypothèses qui ne se vérifi ent pratiquement<br />
jamais dans le mon<strong>de</strong> réel, comme la concurrence parfaite,<br />
la mobilité parfaite <strong>de</strong>s facteurs et les ren<strong>de</strong>ments d’échelle<br />
constants.<br />
Les données empiriques contredisent la thèse selon<br />
laquelle l’ouverture commerciale est synonyme <strong>de</strong> croissance<br />
économique. N’importe quel modèle déforme un peu la<br />
réalité. De plus, les modèles utilisés sont extrêmement<br />
complexes. Les données ne cessent <strong>de</strong> changer car elles<br />
sont très dynamiques. On s’accor<strong>de</strong> cependant à reconnaître<br />
qu’il existe une corrélation positive entre la croissance<br />
économique et l’ouverture commerciale, mais cela ne doit pas<br />
être interprété <strong>de</strong> manière simpliste car le mon<strong>de</strong> réel est trop<br />
complexe.<br />
Pour les déci<strong>de</strong>urs, il s’agit <strong>de</strong> savoir, par exemple, à quel<br />
moment procé<strong>de</strong>r à l’ouverture, <strong>de</strong> quelle façon, à quelle<br />
vitesse, dans quels secteurs en premier, etc. pour voir si le<br />
mariage va marcher.<br />
Plusieurs étu<strong>de</strong>s montrent l’inci<strong>de</strong>nce d’une libéralisation<br />
totale, mais les chiffres varient. Dans un scénario plausible pour<br />
le Cycle Doha, l’impact annuel d’un accroissement unique <strong>de</strong><br />
la production mondiale a été chiffré tantôt à 151 milliards <strong>de</strong><br />
dollars EU, tantôt à 43 milliards <strong>de</strong> dollars EU (80 milliards si les<br />
services sont pris en compte), tantôt entre 40 et 60 milliards<br />
<strong>de</strong> dollars EU. Ces chiffres doivent être interprétés en tenant<br />
compte du fait que les États-Unis envisagent <strong>de</strong> subventionner<br />
leurs agriculteurs à hauteur <strong>de</strong> 300 milliards <strong>de</strong> dollars au<br />
cours <strong>de</strong>s cinq prochaines années.<br />
En outre, il faut savoir que les gains résultant <strong>de</strong> la<br />
libéralisation représenteraient entre 0,1 et 0,3 pour cent du PIB<br />
mondial <strong>de</strong> 2007, évalué à 55 000 milliards <strong>de</strong> dollars EU. De<br />
plus, ces gains seraient répartis <strong>de</strong> manière inégale à l’intérieur<br />
<strong>de</strong>s pays et entre eux, ainsi qu’entre les pays développés et<br />
les pays en développement. Il a été suggéré que le mon<strong>de</strong><br />
développé aurait un avantage <strong>de</strong> 3 pour 1. Cela s’expliquerait<br />
en partie par la très forte réduction <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> protection<br />
du secteur agricole dans les pays à revenu élevé. De plus, la<br />
réduction du soutien interne dans les pays très industrialisés<br />
entraînerait une hausse <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> certains produits.<br />
Des étu<strong>de</strong>s montrent que les grands pays en<br />
développement (Brésil, Chine, In<strong>de</strong>, mais aussi Argentine<br />
et Viet Nam) seraient les principaux bénéfi ciaires <strong>de</strong> la<br />
libéralisation du commerce. L’essentiel <strong>de</strong>s gains résultant <strong>de</strong><br />
la libéralisation irait au mon<strong>de</strong> en développement, et ces pays<br />
verraient leur PIB augmenter d’environ 0,5 pour cent (contre<br />
0,23 pour cent pour le mon<strong>de</strong> développé). La libéralisation<br />
du commerce <strong>de</strong>s produits industriels et <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> la<br />
pêche aura lieu dans les pays en développement.<br />
Le Pérou, par exemple, est une toute petite économie,<br />
dont le PIB était <strong>de</strong> 100 millions <strong>de</strong> dollars EU en 2000, dont<br />
les fl ux commerciaux totaux s’élevaient à environ 46 milliards<br />
<strong>de</strong> dollars EU et qui compte 28 millions d’habitants avec un<br />
revenu par habitant <strong>de</strong> 3 400 dollars EU par an. Toutefois, le<br />
PIB du Pérou a augmenté <strong>de</strong> 4,7 pour cent par an au cours<br />
<strong>de</strong>s neuf <strong>de</strong>rnières années, et l’an <strong>de</strong>rnier, il a même progressé<br />
<strong>de</strong> 9 pour cent. Ces résultats s’expliquent en partie par<br />
l’adoption, au début <strong>de</strong>s années 90, <strong>de</strong> politiques d’ouverture<br />
du commerce et <strong>de</strong> l’investissement. Il a été démontré que,<br />
dans le cas particulier du Pérou, la croissance du PIB, dans<br />
le cadre <strong>de</strong> Doha, pourrait atteindre 13,99 pour cent, ce qui<br />
serait beaucoup plus que dans le cadre <strong>de</strong> n’importe quel<br />
scénario partiel, bilatéral ou régional.<br />
Non seulement le succès du Cycle <strong>de</strong> Doha aurait une<br />
gran<strong>de</strong> infl uence sur la crédibilité du système multilatéral<br />
et <strong>de</strong> l’institution qu’il a créée, en particulier l’Organe <strong>de</strong><br />
règlement <strong>de</strong>s différends, mais encore il ouvrirait la voie à<br />
toutes les négociations en suspens, par exemple sur les DPI et<br />
l’agriculture. Un échec créerait <strong>de</strong> terribles problèmes. Pour<br />
réussir, il faudra une gran<strong>de</strong> volonté politique et beaucoup<br />
<strong>de</strong> ténacité.<br />
2. Questions et observations <strong>de</strong><br />
l’assistance<br />
Il a été <strong>de</strong>mandé tout d’abord ce que pourraient faire<br />
les entreprises pour éviter un échec. La réponse a été<br />
que les entreprises semblaient absentes <strong>de</strong>s négociations<br />
multilatérales alors qu’elles avaient un pouvoir juridique et<br />
opérationnel. Le plus souvent, elles gardaient un profi l bas<br />
dans les négociations. Par exemple, dans les pourparlers <strong>de</strong><br />
juillet, l’Italie semblait faire barrage à un accord à cause <strong>de</strong><br />
l’agriculture.<br />
Toutefois, les entreprises jouent bel et bien un rôle<br />
dans les négociations, mais plutôt dans les préparatifs <strong>de</strong>s<br />
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