CMJN de base
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parce que le fruit <strong>de</strong> cette plante n’est pas comestible. La canne<br />
à sucre et l’huile <strong>de</strong> palme sont elles aussi <strong>de</strong>s produits tropicaux<br />
dont la culture pour l’élaboration <strong>de</strong> biocarburants n’est pas<br />
nécessairement en concurrence avec la fonction vivrière. Elles<br />
pourraient donc être utilisées pour produire <strong>de</strong>s biocarburants.<br />
Faisant référence à l’hypothèse selon laquelle l’ère <strong>de</strong>s<br />
produits alimentaires à bas prix était peut-être révolue, un<br />
participant s’est <strong>de</strong>mandé si les règles actuelles, conçues à une<br />
époque où les aliments étaient à bon marché, n’étaient pas en<br />
décalage avec le futur système alimentaire, et quel était le rôle<br />
<strong>de</strong> l’OMC dans un mon<strong>de</strong> où les prix <strong>de</strong>s produits alimentaires<br />
sont élevés.<br />
M. l’Ambassa<strong>de</strong>ur Teehankee a répondu que, selon lui,<br />
l’OMC était utile quel que soit le scénario, parce que, même<br />
si nous étions entrés dans une ère <strong>de</strong> prix plus élevés pour<br />
les <strong>de</strong>nrées alimentaires, nous pourrions toujours compter sur<br />
ce système fondé sur <strong>de</strong>s règles. Un certain niveau <strong>de</strong> prix a<br />
été atteint, mais la plupart <strong>de</strong>s cycles <strong>de</strong> l’activité économique<br />
et commerciale ont alterné creux et pics et les lois <strong>de</strong> la<br />
concurrence <strong>de</strong>vraient jouer, car il y aura toujours dans un pays<br />
ou une région donnés un producteur plus effi cient que les autres,<br />
toutes choses étant égales par ailleurs et sous réserve que les<br />
subventions soient disciplinées. Par conséquent, à terme, la<br />
sécurité alimentaire serait améliorée grâce aux producteurs<br />
plus effi cients qui prendront le relais. Le premier transport <strong>de</strong><br />
médicaments génériques entre le Canada et le Rwanda effectué<br />
en vertu <strong>de</strong>s fl exibilités ménagées par l’Accord sur les ADPIC a<br />
montré que, à l’ère <strong>de</strong> l’unifi cation du mon<strong>de</strong>, les communautés<br />
ont réellement un rôle à jouer, l’objectif étant <strong>de</strong> s’entrai<strong>de</strong>r en<br />
étant plus effi caces. Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>main ne doit pas être<br />
un mon<strong>de</strong> où chaque pays produirait ses propres <strong>de</strong>nrées<br />
alimentaires (même si la sécurité alimentaire au niveau national<br />
est également un aspect important) et c’est pourquoi l’OMC<br />
<strong>de</strong>vrait se saisir <strong>de</strong> la question <strong>de</strong>s restrictions à l’exportation.<br />
M. l’Ambassa<strong>de</strong>ur Matus a ajouté que l’OMC n’était<br />
évi<strong>de</strong>mment pas la panacée, mais que ses règles pouvaient faire<br />
avancer le processus. Selon lui, les règles <strong>de</strong> l’OMC ne sont<br />
conçues ni pour <strong>de</strong>s prix élevés ni pour <strong>de</strong>s prix bas, mais pour<br />
<strong>de</strong>s prix appropriés, dont le niveau est fi xé par les forces du<br />
marché. Les <strong>de</strong>rniers mois ont montré que ces forces étaient<br />
déjà à l’œuvre puisque cette année sera marquée par une<br />
hausse record <strong>de</strong> la production <strong>de</strong> blé, <strong>de</strong> riz et <strong>de</strong> soja. En<br />
revanche, la production <strong>de</strong> coton n’augmente pas, alors même<br />
que celle-ci est largement subventionnée. Là où les marchés<br />
étaient particulièrement faussés, il était diffi cile <strong>de</strong> compter sur<br />
les forces du marché pour réguler les prix, et c’est exactement<br />
pour cette raison que les règles <strong>de</strong> l’OMC visent à déterminer,<br />
par le truchement du marché, le prix approprié.<br />
Un autre intervenant s’est <strong>de</strong>mandé si les concepts <strong>de</strong> PS et<br />
<strong>de</strong> MSS offraient une protection suffi sante aux PMA et s’ils leur<br />
permettraient <strong>de</strong> combler leur retard et <strong>de</strong> se mo<strong>de</strong>rniser.<br />
M. l’Ambassa<strong>de</strong>ur Balihuta a répondu que les PS et le<br />
MSS n’étaient qu’un <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> la protection dont ils<br />
avaient besoin. Comme il a déjà été indiqué, il faut également<br />
Forum public <strong>de</strong> l’OMC «Un commerce tourné vers l’avenir»<br />
réduire les subventions qui faussent les échanges. Les PMA se<br />
démènent aussi pour accé<strong>de</strong>r aux marchés dits préférentiels,<br />
c’est-à-dire ceux <strong>de</strong> pays développés où subsistent un certain<br />
nombre <strong>de</strong> droits élevés et dont les PMA sont exemptés, ce<br />
qui leur permet <strong>de</strong> bénéfi cier effectivement d’un accès à ces<br />
marchés. Les PS et le MSS viennent s’ajouter à toutes les<br />
autres formes <strong>de</strong> traitement spécial et différencié que les PMA<br />
cherchent à obtenir.<br />
3.<br />
Conclusions et voie à suivre<br />
Chaque membre du groupe <strong>de</strong> discussion a pu formuler<br />
quelques remarques en guise <strong>de</strong> conclusion pour faire passer<br />
son message concernant l’impact <strong>de</strong> l’OMC sur la sécurité<br />
alimentaire mondiale.<br />
Pour M. l’Ambassa<strong>de</strong>ur Balihuta, l’OMC est une organisation<br />
capitaliste spécialisée dans la défi nition <strong>de</strong> règles commerciales.<br />
Elle n’est pas directement concernée par le processus <strong>de</strong><br />
production. Néanmoins, la crise alimentaire est un problème <strong>de</strong><br />
production dans les pays qu’elle frappe le plus durement. Par<br />
conséquent, l’OMC n’est pas une panacée et elle ne contribuera<br />
pas non plus d’une manière signifi cative à résoudre la crise<br />
alimentaire. Toutefois, elle a un rôle important à jouer, celui<br />
d’ai<strong>de</strong>r à élaborer <strong>de</strong>s règles commerciales qui peuvent agir<br />
à rebours et créer un environnement qui stimulera les efforts<br />
<strong>de</strong> production, en particulier dans les zones les plus affectées.<br />
Le meilleur moyen <strong>de</strong> s’attaquer à la crise alimentaire est <strong>de</strong><br />
mo<strong>de</strong>rniser l’agriculture, pour que les pays puissent enfi n<br />
participer aux échanges, mais il leur faut d’abord produire.<br />
Le message <strong>de</strong> M. l’Ambassa<strong>de</strong>ur Matus est que nous<br />
<strong>de</strong>vons conclure le Cycle <strong>de</strong> Doha maintenant car, dans le cas<br />
contraire, les perdants seront les pays en développement. Les<br />
distorsions <strong>de</strong>s prix continueraient, les désincitations à produire<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées alimentaires subsisteraient donc et aucun <strong>de</strong>s<br />
problèmes fondamentaux ne serait résolu. La version actuelle<br />
<strong>de</strong>s modalités refl ète les efforts qui sont clairement déployés<br />
pour corriger le cadre juridique afi n <strong>de</strong> faciliter la tâche aux<br />
agriculteurs pauvres: élimination <strong>de</strong>s subventions à l’exportation,<br />
réduction du soutien interne et fi xation <strong>de</strong> plafonds. Pour l’heure,<br />
le recours aux mesures <strong>de</strong> soutien interne n’est pas très intensif<br />
en raison du niveau élevé <strong>de</strong>s prix, mais, dans l’avenir, cette<br />
forme <strong>de</strong> subvention sera <strong>de</strong> nouveau utilisée. Par conséquent,<br />
la certitu<strong>de</strong> et une prévisibilité accrue <strong>de</strong>s prix représenteront<br />
une part non négligeable <strong>de</strong>s résultats fi nals du Cycle <strong>de</strong> Doha.<br />
M. l’Ambassa<strong>de</strong>ur Teehankee avait trois messages à faire<br />
passer pour conclure. Premièrement, pour venir à bout du<br />
Cycle <strong>de</strong> Doha, nous <strong>de</strong>vons venir à bout <strong>de</strong> nos peurs. Nous<br />
<strong>de</strong>vons trouver un compromis au sujet du MSS et ne pas<br />
craindre <strong>de</strong> laisser les forces économiques progresser en même<br />
temps que le Cycle <strong>de</strong> Doha. Deuxièmement, il faut <strong>de</strong>s règles<br />
commerciales multilatérales, mais elles doivent se doubler <strong>de</strong><br />
politiques nationales favorisant l’investissement dans le secteur<br />
alimentaire, les partenariats avec les pouvoirs publics et la<br />
responsabilité sociale. Troisièmement, il faut agir <strong>de</strong> concert car