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CMJN de base

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102<br />

En général, la plupart <strong>de</strong>s pays ont adopté <strong>de</strong>s stratégies<br />

commerciales libérales pour augmenter leur taux <strong>de</strong> croissance<br />

et réduire la pauvreté. Ils ont renoncé aux politiques <strong>de</strong><br />

remplacement <strong>de</strong>s importations et ont activement participé au<br />

processus <strong>de</strong> libéralisation multilatérale du commerce. Faisant<br />

référence à un exposé antérieur, qui mettait l’accent sur la<br />

diversité <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s pays en développement en matière <strong>de</strong><br />

commerce et <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> la pauvreté, M. Razzaque a signalé<br />

que même en Chine, les données empiriques sur les effets <strong>de</strong><br />

la libéralisation <strong>de</strong>s échanges ne sont pas concluantes. Dans ce<br />

pays, le ratio exportations/PIB a augmenté, passant <strong>de</strong> moins<br />

<strong>de</strong> 15 pour cent à 45 pour cent, tandis que le taux <strong>de</strong> pauvreté<br />

a reculé, passant <strong>de</strong> 51 pour cent environ à moins <strong>de</strong> 7 pour<br />

cent. Il est diffi cile <strong>de</strong> généraliser les raisons <strong>de</strong> la croissance.<br />

M. Razzaque évoque les conclusions <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>mandée par<br />

CUTS sur les relations entre le commerce, le développement<br />

et la réduction <strong>de</strong> la pauvreté, qui a porté sur huit pays d’Asie<br />

(Bangla<strong>de</strong>sh, Cambodge, Chine, In<strong>de</strong>, Népal, Pakistan, Sri Lanka<br />

et Viet Nam) et cinq pays d’Afrique subsaharienne (Afrique du<br />

Sud, Kenya, Ouganda, Tanzanie et Zambie). Ces 13 pays sont<br />

tous passés d’un régime commercial restrictif à un régime ouvert<br />

en appliquant <strong>de</strong>s mesures analogues: réduction <strong>de</strong>s restrictions<br />

quantitatives et <strong>de</strong>s droits d’importation; assouplissement du<br />

contrôle <strong>de</strong>s changes; privatisation <strong>de</strong>s entreprises d’État; et<br />

diverses mesures <strong>de</strong> promotion <strong>de</strong>s exportations.<br />

La réduction <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> douane n’est pas un indicateur<br />

suffi sant <strong>de</strong> la libéralisation du commerce, mais, telle qu’elle est<br />

analysée dans ces étu<strong>de</strong>s, elle indique un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> libéralisation<br />

élevé dans les pays considérés. Dans le cas du Viet Nam, le<br />

taux <strong>de</strong> droit moyen <strong>de</strong> 17 pour cent est égal ou sensiblement<br />

supérieur à celui <strong>de</strong>s autres pays étudiés. Si l’on compare le<br />

Viet Nam aux pays d’Afrique subsaharienne, ces <strong>de</strong>rniers sont<br />

beaucoup plus ouverts selon le critère <strong>de</strong> la réduction tarifaire<br />

et l’économie vietnamienne paraît relativement fermée. Mais,<br />

si l’on compare leurs performances économiques sur la <strong>base</strong><br />

du ratio exportations/PIB, on voit que le Viet Nam <strong>de</strong>vance<br />

les 12 autres pays, avec un ratio sensiblement supérieur. En<br />

comparaison, la Zambie n’a pas obtenu <strong>de</strong> bons résultats et son<br />

ratio exportations/PIB a diminué en conséquence.<br />

À première vue, il semble exister une corrélation positive<br />

entre la libéralisation et la croissance. Mais il y a <strong>de</strong>s différences<br />

notables entre les pays, qui témoignent à la fois <strong>de</strong> leur<br />

hétérogénéité et <strong>de</strong> l’impossibilité <strong>de</strong> leur appliquer une solution<br />

unique. Le Bangla<strong>de</strong>sh, malgré une économie fermée et <strong>de</strong>s<br />

droits <strong>de</strong> douane élevés, a enregistré <strong>de</strong> meilleurs résultats que<br />

les pays d’Afrique subsaharienne, pourtant jugés plus ouverts. Le<br />

taux <strong>de</strong> croissance économique varie considérablement, même<br />

entre les pays qui appliquent <strong>de</strong>s droits moyens équivalents.<br />

M. Razzaque a présenté une autre analyse dans laquelle<br />

il a comparé le taux <strong>de</strong> croissance du PIB et le taux annuel<br />

<strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> la pauvreté dans chacun <strong>de</strong>s 13 pays. La<br />

comparaison entre le Viet Nam et le Cambodge montre que ces<br />

<strong>de</strong>ux pays avaient <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> croissance moyens analogues<br />

pendant la pério<strong>de</strong> considérée. Pourtant, en termes <strong>de</strong> réduction<br />

<strong>de</strong> la pauvreté, le Viet Nam a obtenu <strong>de</strong> meilleurs résultats que le<br />

Cambodge. Si l’on compare les taux <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> trois pays<br />

Forum public <strong>de</strong> l’OMC «Un commerce tourné vers l’avenir»<br />

(In<strong>de</strong>, Bangla<strong>de</strong>sh et Cambodge), c’est le Cambodge qui obtient<br />

le meilleur résultat, mais son taux <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> la pauvreté est<br />

plus ou moins équivalent à celui du Bangla<strong>de</strong>sh; sur ce point,<br />

l’In<strong>de</strong> a fait mieux que le Cambodge et le Bangla<strong>de</strong>sh.<br />

M. Razzaque a cité une analyse économétrique portant sur<br />

les 13 pays qui a donné un coeffi cient <strong>de</strong> corrélation R2 <strong>de</strong><br />

0,54. Il a indiqué que, d’un point <strong>de</strong> vue statistique, la croissance<br />

économique ne pouvait expliquer que 54 pour cent <strong>de</strong>s<br />

variations du taux <strong>de</strong> pauvreté et que la cause <strong>de</strong> cette variation<br />

était inconnue pour les 46 pour cent restants. Il est probable<br />

que d’autres facteurs intermédiaires ainsi que les politiques<br />

complémentaires, mentionnées dans les exposés précé<strong>de</strong>nts,<br />

déterminent le lien entre la croissance et la pauvreté.<br />

M. Razzaque a affi rmé que, contrairement à ce qu’a dit<br />

M. Evenett, la dimension développement du Cycle <strong>de</strong> Doha<br />

était quasiment inexistante. Premièrement, le paragraphe 11<br />

<strong>de</strong> la Déclaration ministérielle <strong>de</strong> Hong Kong fait référence à<br />

l’engagement <strong>de</strong>s pays Membres <strong>de</strong> supprimer les subventions<br />

pour le coton afi n <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s conditions égales pour tous les<br />

producteurs. Or, les négociations ayant échoué, aucun progrès<br />

n’a été accompli sur ce point. Deuxièmement, alors que la<br />

déclaration <strong>de</strong> Hong Kong dit clairement que la priorité doit être<br />

donnée aux services dans les domaines où les PMA bénéfi cient<br />

d’un avantage comparatif, aucune avancée n’a été observée à<br />

cet égard. M. Razzaque a déclaré que le mo<strong>de</strong> 4 était pour<br />

les PMA un moyen important <strong>de</strong> lutter effi cacement contre la<br />

pauvreté. Troisièmement, l’application <strong>de</strong>s dispositions relatives<br />

au traitement spécial et différencié pour les PMA n’a guère<br />

progressé. Les conditions strictes, telles que les règles d’origine,<br />

font que ces dispositions sont inopérantes. Quatrièmement,<br />

alors que les PMA réclament <strong>de</strong> longue date un véritable accès<br />

aux marchés en franchise <strong>de</strong> droits et sans contingent, les<br />

résultats obtenus sont mo<strong>de</strong>stes. Des étu<strong>de</strong>s et un exercice<br />

<strong>de</strong> simulation réalisés au Secrétariat du Commonwealth ont<br />

démontré qu’un accès total en franchise <strong>de</strong> droits et sans<br />

contingent pour les PMA leur assurerait un gain total <strong>de</strong> plus<br />

<strong>de</strong> 1 milliard <strong>de</strong> dollars EU. En appliquant ces gains à un pays<br />

comme le Bangla<strong>de</strong>sh, au moyen d’un modèle par pays, on a<br />

démontré qu’un tel accès ai<strong>de</strong>rait 200 000 ménages environ à<br />

sortir <strong>de</strong> la pauvreté. Bien entendu, encore faudrait-il que les<br />

institutions multilatérales fonctionnent <strong>de</strong> manière à permettre<br />

aux PMA <strong>de</strong> bénéfi cier <strong>de</strong>s avantages <strong>de</strong> la libéralisation du<br />

commerce.<br />

S’agissant <strong>de</strong>s changements <strong>de</strong> politique induits par le<br />

Cycle <strong>de</strong> Doha, M. Razzaque a précisé qu’à ce sta<strong>de</strong>, il n’y<br />

avait eu aucune décision concrète sur l’agriculture, si ce n’est<br />

la réduction <strong>de</strong>s subventions à l’exportation dans les 13 pays<br />

étudiés. Plusieurs exercices <strong>de</strong> simulation ont montré que<br />

l’effet <strong>de</strong> ces seules réductions serait minime alors qu’une<br />

libéralisation plus poussée concernant les réductions tarifaires<br />

et les autres mesures <strong>de</strong> soutien pourrait porter préjudice aux<br />

pays importateurs nets <strong>de</strong> produits alimentaires, dont les prix<br />

augmenteraient, ce qui compromettrait la réduction <strong>de</strong> la pauvreté<br />

et accentuerait les problèmes <strong>de</strong> sécurité alimentaire. Bien qu’un<br />

exposé précé<strong>de</strong>nt ait indiqué que les pays en développement<br />

avaient obtenu d’assez bons résultats dans les négociations sur

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