CMJN de base
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ne pouvaient pas être simplement abandonnées. M. Macey<br />
a ensuite évoqué l’intérêt croissant <strong>de</strong>s consommateurs pour<br />
le bilan carbone, rappelant que le problème du changement<br />
climatique ne pouvait pas être abordé uniquement avec <strong>de</strong>s<br />
instruments économiques; il fallait aussi que le comportement<br />
<strong>de</strong>s consommateurs change. Des mécanismes comme<br />
l’étiquetage énergétique étaient importants pour sensibiliser<br />
les consommateurs et modifi er leur comportement. Des<br />
impératifs commerciaux <strong>de</strong> ce genre amèneraient les pays<br />
à renoncer aux produits non durables ou à fortes émissions<br />
et c’était dans ces cas que les émissions cachées étaient<br />
importantes. En outre, les entreprises privées étaient aussi<br />
poussées à utiliser <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> production plus durables<br />
et modifi aient leur comportement en conséquence.<br />
La première question émanant <strong>de</strong> l’assistance portait sur la<br />
nécessité <strong>de</strong> renforcer le rôle du secteur public pour faire face<br />
aux effets du changement climatique. Le secteur public n’avait<br />
pas les ressources fi nancières nécessaires pour la recherchedéveloppement<br />
et le transfert <strong>de</strong> technologie. M. Lamy a<br />
souligné que la structure du secteur public ne relevait pas<br />
du mandat <strong>de</strong> l’OMC. Il a reconnu qu’il y avait un problème<br />
<strong>de</strong> fi nancement, mais ce n’était pas le plus important. La<br />
véritable question, selon lui, était <strong>de</strong> savoir si les pays étaient<br />
prêts à prendre <strong>de</strong>s engagements contraignants pour réduire<br />
les émissions <strong>de</strong> CO2, d’où la nécessité <strong>de</strong> mettre l’accent sur<br />
le processus <strong>de</strong> Copenhague.<br />
Mme Harvey a <strong>de</strong>mandé à M. Lamy s’il pensait qu’il<br />
serait suffi sant d’avoir un système mondial <strong>de</strong> commerce du<br />
carbone et un prix mondial du carbone pour amener les forces<br />
du marché à assurer une croissance économique durable<br />
du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l’environnement. Pour M. Lamy, ces<br />
efforts étaient utiles. En réponse aux questions concernant<br />
les mesures à la frontière et la logique d’avoir <strong>de</strong>s systèmes<br />
nationaux d’attribution <strong>de</strong> permis d’émission sans qu’il y ait<br />
un système analogue au niveau mondial, il a noté que si un<br />
système équitable était possible au niveau national, il l’était<br />
aussi au niveau international.<br />
Une <strong>de</strong>uxième question concernait les contraintes<br />
auxquelles les petits fabricants et les PME étaient confrontés<br />
et la manière <strong>de</strong> répondre aux besoins technologiques, les<br />
petits producteurs étant souvent privés <strong>de</strong>s fonds nécessaires.<br />
Mme Pangestu a répondu que la question <strong>de</strong>s PME et <strong>de</strong><br />
la manière dont elles pouvaient répondre aux besoins <strong>de</strong>s<br />
marchés n’était pas seulement une question <strong>de</strong> fi nancement.<br />
La solution résidait en partie dans le renforcement <strong>de</strong>s<br />
capacités nécessaires pour respecter les normes imposées<br />
pour les produits exportés par ces pays. Elle a souligné aussi<br />
la sensibilisation accrue au problème <strong>de</strong> la production durable,<br />
qui pouvait en fait accroître la valeur <strong>de</strong>s exportations. Elle a<br />
rappelé à cet égard que la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> provenait surtout <strong>de</strong>s<br />
consommateurs et non <strong>de</strong>s gouvernements.<br />
Une troisième question portait sur la compatibilité entre<br />
la croissance économique et la croissance démographique et<br />
sur la possibilité <strong>de</strong> maintenir la croissance mondiale malgré<br />
la diminution <strong>de</strong> la <strong>base</strong> <strong>de</strong> ressources. Il a été souligné qu’il<br />
s’agissait <strong>de</strong> savoir comment réduire la taille <strong>de</strong>s économies<br />
et limiter l’utilisation <strong>de</strong>s ressources. M. Lamy a estimé que la<br />
croissance économique et la préservation <strong>de</strong> l’environnement<br />
étaient en fait compatibles et que les mécanismes du marché<br />
internaliseraient ces contraintes. Mais il y avait <strong>de</strong>s domaines<br />
où les mécanismes du marché n’étaient pas effi caces et où <strong>de</strong>s<br />
mesures réglementaires s’imposaient. M. Lamy a reconnu les<br />
problèmes <strong>de</strong> développement et a souligné que la croissance<br />
économique était nécessaire pour réduire la pauvreté.<br />
M. Becker a ajouté que l’approche fondée sur le marché avait<br />
été plus effi cace que n’importe quel instrument juridique pour<br />
modifi er les comportements en matière d’émissions <strong>de</strong> CO2<br />
en Europe. Il a souligné à cet égard qu’il était nécessaire et<br />
important <strong>de</strong> fi nancer l’adaptation et d’avoir un secteur privé<br />
vigoureux pour mettre en œuvre ces efforts.<br />
Une quatrième question concernait le subventionnement<br />
<strong>de</strong>s sources d’énergie classiques. Il existait <strong>de</strong>s alternatives<br />
durables du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l’environnement, mais bien souvent,<br />
elles étaient laissées <strong>de</strong> côté en raison du coût <strong>de</strong>s solutions<br />
carbone immédiatement disponibles, telles que le pétrole et<br />
le charbon. Le développement d’alternatives écologiquement<br />
durables était ainsi entravé par les prix relativement faibles<br />
du pétrole et du charbon. Il a été <strong>de</strong>mandé si ces obstacles<br />
étaient réels et, s’ils l’étaient, dans quelle mesure ils pouvaient<br />
être traités au niveau multilatéral. M. Macey a reconnu que<br />
le subventionnement <strong>de</strong>s combustibles fossiles existait,<br />
mais il a souligné que la hausse du prix du pétrole modifi ait<br />
l’équation et le point à partir duquel les énergies renouvelables<br />
<strong>de</strong>venaient rentables. Il a souligné aussi le rôle du système<br />
international dans le développement <strong>de</strong> technologies réduisant<br />
les émissions. Le fi nancement mis à disposition pourrait servir,<br />
par exemple, à couvrir en partie les coûts marginaux entre les<br />
technologies standard et les technologies respectueuses <strong>de</strong><br />
l’environnement, plus coûteuses.<br />
Enfi n, il a été <strong>de</strong>mandé à M. Lamy ce qui était, à son<br />
avis, le plus important: s’attaquer au changement climatique<br />
ou poursuivre la libéralisation <strong>de</strong>s échanges. M. Lamy a<br />
répondu que la réponse à cette question se trouvait dans les<br />
règles et la constitution <strong>de</strong> l’OMC. Le rôle <strong>de</strong> l’OMC était<br />
d’assurer l’ouverture du commerce, mais celle-ci <strong>de</strong>vait servir<br />
<strong>de</strong>s objectifs connexes, tels que le développement durable.<br />
S’agissant <strong>de</strong> l’environnement, il a rappelé que le système <strong>de</strong><br />
l’OMC ne vivait pas dans un «isolement clinique» par rapport<br />
au reste du système international, comme cela avait été<br />
reconnu maintes fois dans le cadre du règlement <strong>de</strong> différends<br />
à l’OMC.<br />
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