CMJN de base
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canadien, le Bangla<strong>de</strong>sh avait multiplié ses exportations par<br />
cinq entre 2002 et 2007. En outre, les règles d’origine <strong>de</strong> ce<br />
régime étaient un critère qui avait facilité l’accès aux marchés<br />
et, bien que les règles d’origine appliquées dans le cadre <strong>de</strong><br />
l’initiative Tout sauf les armes <strong>de</strong> l’UE soient relativement plus<br />
rigoureuses, le Bangla<strong>de</strong>sh avait également bénéfi cié <strong>de</strong> cette<br />
<strong>de</strong>rnière.<br />
Certes, la Décision <strong>de</strong> Hong Kong autorisait les pays à<br />
accor<strong>de</strong>r initialement l’accès aux marchés FDSC pour 97 pour<br />
cent <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong>s PMA, mais à Hong Kong il avait été<br />
décidé que l’accès aux marchés FDSC <strong>de</strong>vait être accordé à<br />
100 pour cent <strong>de</strong>s produits originaires <strong>de</strong>s PMA, défi nis au<br />
niveau <strong>de</strong> la ligne tarifaire. Certains pays avaient mis en œuvre<br />
la Décision mais le Bangla<strong>de</strong>sh voyait avec inquiétu<strong>de</strong> que<br />
les États-Unis, dont les importations représentaient près <strong>de</strong><br />
50 pour cent <strong>de</strong>s exportations totales <strong>de</strong>s PMA, ne l’avaient<br />
pas encore appliquée. Pour <strong>de</strong>s pays tels que les États-Unis,<br />
les 3 pour cent pouvant être exclus initialement <strong>de</strong> l’accès<br />
aux marchés FDSC correspondaient à 300 lignes tarifaires.<br />
Pour le Bangla<strong>de</strong>sh, dont la structure <strong>de</strong>s exportations<br />
était relativement plus diversifi ée que celle d’autres PMA,<br />
l’exclusion <strong>de</strong>s 3 pour cent pouvait empêcher l’accès <strong>de</strong> la<br />
totalité <strong>de</strong> ses exportations au marché <strong>de</strong>s États-Unis. La<br />
liste <strong>de</strong>s 3 pour cent exclus était cruciale pour le Bangla<strong>de</strong>sh<br />
qui, <strong>de</strong> ce fait, avait présenté diverses propositions visant à<br />
imposer <strong>de</strong>s règles pour ces 3 pour cent par l’application<br />
d’une clause anticoncentration. Une telle mesure garantirait la<br />
répartition <strong>de</strong>s 3 pour cent entre différentes lignes tarifaires et<br />
différents chapitres du SH, <strong>de</strong> manière à empêcher le ciblage<br />
ou l’exclusion d’un secteur particulier. Pour que l’accès aux<br />
marchés FDSC soit signifi catif du point <strong>de</strong> vue commercial,<br />
le Bangla<strong>de</strong>sh avait préconisé la fi xation d’un seuil minimal<br />
correspondant à au moins 80 pour cent <strong>de</strong>s exportations <strong>de</strong>s<br />
PMA visés par la Décision FDSC. L’intervenant a rappelé la<br />
nécessité <strong>de</strong> se mettre d’accord sur un délai pour le plein<br />
respect par les Membres <strong>de</strong> la disposition relative à l’accès<br />
aux marchés FDSC pour 100 pour cent <strong>de</strong>s produits.<br />
Il était vrai que <strong>de</strong> nombreux pays qui avaient mis en œuvre<br />
la Décision <strong>de</strong> Hong Kong l’avaient essentiellement fait sur la<br />
<strong>base</strong> <strong>de</strong> mesures unilatérales. De l’avis <strong>de</strong> M. Bhattacharya,<br />
un accord multilatéral sur l’accès aux marchés FDSC<br />
rééquilibrerait les choses et résoudrait les disparités actuelles, à<br />
savoir le fait que certains PMA en bénéfi ciaient et que d’autres<br />
n’en bénéfi ciaient pas. L’intervenant a souligné combien il<br />
était nécessaire d’accor<strong>de</strong>r l’accès aux marchés FDSC à tous<br />
les PMA.<br />
Il ne fallait pas oublier que la Décision ne représentait pas<br />
nécessairement l’accès aux marchés effectif mais qu’il s’agissait<br />
d’un accès aux marchés potentiel. Pour que ce potentiel se<br />
réalise, il fallait résoudre les diffi cultés rencontrées par les PMA<br />
du côté <strong>de</strong> l’offre pour qu’ils puissent effectivement tirer parti<br />
<strong>de</strong>s possibilités accrues d’accès aux marchés. C’était là que<br />
<strong>de</strong>s initiatives comme l’Ai<strong>de</strong> pour le commerce et le Cadre<br />
intégré renforcé avaient un rôle crucial à jouer.<br />
(c) Cass Johnson, Conseil national <strong>de</strong>s<br />
organisations textiles (NCTO)<br />
S’agissant du problème majeur que la mise en œuvre <strong>de</strong><br />
la Décision posait aux États-Unis, M. Cass Johnson a dit que<br />
l’industrie textile <strong>de</strong>s États-Unis ainsi que la coalition <strong>de</strong> 23<br />
secteurs textiles du mon<strong>de</strong> entier et son organisation avaient<br />
<strong>de</strong> réelles préoccupations. Ces préoccupations avaient trait<br />
à la diminution <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> marché aux États-Unis, dans les<br />
PMA africains (qui bénéfi ciaient <strong>de</strong> l’AGOA) et dans les pays<br />
producteurs <strong>de</strong> textiles <strong>de</strong> la région andine, <strong>de</strong> l’ALEAC et <strong>de</strong><br />
l’ALENA. Au cours <strong>de</strong>s cinq <strong>de</strong>rnières années, on avait observé<br />
une concentration croissante du commerce <strong>de</strong>s vêtements en<br />
provenance <strong>de</strong> cinq pays (Bangla<strong>de</strong>sh, Cambodge, Chine,<br />
Indonésie et Viet Nam), qui représentaient plus <strong>de</strong> 50 pour<br />
cent <strong>de</strong>s importations <strong>de</strong> vêtements aux États-Unis. Ces<br />
«cinq grands» étaient les seuls gagnants <strong>de</strong> l’élimination <strong>de</strong>s<br />
contingents en 2005. En particulier, <strong>de</strong>puis trois ans et <strong>de</strong>mi,<br />
le Bangla<strong>de</strong>sh à lui seul avait augmenté ses exportations aux<br />
États-Unis <strong>de</strong> 1,6 milliard <strong>de</strong> dollars EU, sans préférences, et<br />
était <strong>de</strong>venu l’un <strong>de</strong>s acteurs les plus puissants sur le marché<br />
mondial <strong>de</strong>s vêtements. Mais l’augmentation <strong>de</strong>s parts <strong>de</strong><br />
marché <strong>de</strong> ces cinq grands exportateurs <strong>de</strong> vêtements s’était<br />
faite au détriment d’autres fournisseurs. Les exportations du<br />
Bangla<strong>de</strong>sh et du Cambodge avaient augmenté <strong>de</strong> plusieurs<br />
milliards <strong>de</strong> dollars, mais celles d’autres pays avaient diminué<br />
d’autant. Ce n’était pas un jeu à somme nulle. Par exemple,<br />
si les importations <strong>de</strong> vêtements en provenance <strong>de</strong>s «cinq<br />
grands» avaient augmenté <strong>de</strong> 18 milliards <strong>de</strong> dollars EU <strong>de</strong>puis<br />
2004, celles d’autres pays avaient reculé <strong>de</strong> 10 milliards<br />
<strong>de</strong> dollars EU pendant la même pério<strong>de</strong>. Les exportations<br />
déplacées concernaient en gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s pays bénéfi ciant<br />
<strong>de</strong> préférences, notamment dans le cadre <strong>de</strong> l’Initiative pour le<br />
bassin <strong>de</strong>s Caraïbes dont les pertes à l’exportation se chiffraient<br />
à 1,7 milliard <strong>de</strong> dollars EU, l’ALENA avec <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> 2,5<br />
milliards <strong>de</strong> dollars EU, la région andine avec <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong><br />
100 millions <strong>de</strong> dollars EU et les pays bénéfi ciant <strong>de</strong> l’AGOA<br />
avec <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> 600 millions <strong>de</strong> dollars EU.<br />
Il était à craindre que le fait d’offrir les avantages <strong>de</strong> la<br />
franchise <strong>de</strong> droits à <strong>de</strong> nouveaux exportateurs <strong>de</strong> textiles<br />
puissants comme le Cambodge et le Bangla<strong>de</strong>sh ne ferait<br />
qu’accroître et accélérer les problèmes que rencontraient déjà<br />
les pays bénéfi ciant <strong>de</strong> préférences, ce qui pourrait entraîner<br />
une crise du développement dans ces pays. De plus, le Congrès<br />
<strong>de</strong>s États-Unis s’inquiétait <strong>de</strong>s conséquences pour l’Afrique <strong>de</strong><br />
l’octroi d’un accès aux marchés FDSC au Bangla<strong>de</strong>sh et au<br />
Cambodge, et <strong>de</strong> ses effets sur les partenaires ayant conclu<br />
<strong>de</strong>s accords <strong>de</strong> libre-échange avec les États-Unis, qui étaient<br />
importants pour eux du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la sécurité nationale.<br />
(d) Pra<strong>de</strong>ep S. Mehta, Consumer Unity & Trust<br />
Society (CUTS)<br />
M. Pra<strong>de</strong>ep Mehta a dit que la problématique du<br />
Bangla<strong>de</strong>sh et du Cambodge au sein du groupe <strong>de</strong>s PMA<br />
avait trait à la compétitivité qui permettait à ces <strong>de</strong>ux PMA<br />
d’obtenir <strong>de</strong> meilleurs résultats que les autres sur la <strong>base</strong> d’un<br />
accès NPF au marché <strong>de</strong>s États-Unis.<br />
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