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CMJN de base

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M. Gosper a indiqué que la région Asie-Pacifi que est<br />

confrontée à <strong>de</strong>s problèmes spécifi ques en matière d’intégration<br />

économique, en raison <strong>de</strong> la diversité linguistique <strong>de</strong>s pays, <strong>de</strong><br />

leur taille différente et <strong>de</strong> leur niveau <strong>de</strong> développement très<br />

varié. De plus, la région est un pôle économique mondial<br />

<strong>de</strong> plus en plus important: dans <strong>de</strong>ux décennies, l’arc allant<br />

<strong>de</strong> Mumbai à Tokyo représentera sans doute bien plus <strong>de</strong> la<br />

moitié <strong>de</strong> la production et <strong>de</strong> la consommation mondiales.<br />

Pour une fois, le problème <strong>de</strong> la distance ne désavantage<br />

pas l’Australie, qui est plus proche <strong>de</strong> ce centre d’activité<br />

que l’UE et les États-Unis. L’intégration économique soulève<br />

<strong>de</strong>s diffi cultés particulières, notamment quant à la marche à<br />

suivre désormais. Ces circonstances assez exceptionnelles<br />

font que les populations envisagent l’intégration économique<br />

<strong>de</strong> différentes façons, et que ce sera un processus <strong>de</strong><br />

longue haleine. Deux forces sont en présence, à savoir le<br />

désir d’intégration et l’incertitu<strong>de</strong> quant à la forme <strong>de</strong> cette<br />

intégration. Cette tension se traduit par <strong>de</strong>s approches et <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>grés d’intégration différents dans la région. Les accords<br />

se chevauchent, parce que les groupes <strong>de</strong> pays négocient<br />

différents ACR; par exemple, les <strong>de</strong>ux pays parties au CER<br />

ont conclu un accord avec les dix membres <strong>de</strong> l’ANASE et<br />

chacun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux a aussi un accord avec chaque pays <strong>de</strong><br />

l’ANASE. Cela crée <strong>de</strong> nouveaux problèmes, dus par exemple<br />

aux différentes règles d’origine. On a beaucoup réfl échi aux<br />

moyens <strong>de</strong> tirer le maximum d’avantages économiques <strong>de</strong><br />

l’intégration régionale, mais les choses ne sont pas simples,<br />

comme en témoigne le fait que, au cours <strong>de</strong>s 14 <strong>de</strong>rnières<br />

années, dix dates butoirs concernant les règles d’origine non<br />

préférentielles n’ont pu être respectées.<br />

En Australie, le débat sur l’intégration économique<br />

régionale est axé sur <strong>de</strong>ux approches particulières. L’une<br />

est le projet <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> libre-échange pour la région Asie-<br />

Pacifi que (FTAAP), qui est conçu comme un modèle régional<br />

ambitieux censé apporter <strong>de</strong>s avantages à l’ensemble <strong>de</strong> la<br />

région. Si elle voit le jour, la FTAAP sera certainement une<br />

source d’enseignements utiles pour le système commercial<br />

multilatéral, mais en raison <strong>de</strong> la diversité <strong>de</strong>s pays concernés,<br />

ce n’est qu’un objectif à long terme. L’autre approche est le<br />

partenariat économique transpacifi que (regroupant Singapour,<br />

le Brunéi, le Chili et la Nouvelle-Zélan<strong>de</strong>, aussi appelé<br />

P4). Il s’agit d’un accord <strong>de</strong> vaste portée, comportant <strong>de</strong>s<br />

engagements OMC-plus dans les domaines <strong>de</strong>s services et<br />

<strong>de</strong> l’investissement, qui pourrait venir renforcer l’intégration<br />

économique régionale d’autant qu’il permet l’accession <strong>de</strong>s<br />

États non parties. Le fait que les États-Unis ont commencé à<br />

négocier pour y accé<strong>de</strong>r va rehausser l’intérêt <strong>de</strong> cet accord.<br />

L’Australie et plusieurs autres pays <strong>de</strong> la région ont exprimé<br />

leur intention d’adhérer à ce partenariat.<br />

Ici à l’OMC, nous nous sommes intéressés à l’initiative<br />

sur la transparence qui a été adoptée dans le cadre du<br />

Cycle <strong>de</strong> Doha, et nous espérons qu’elle sera consolidée.<br />

Cela permettra <strong>de</strong> clarifi er la nature <strong>de</strong>s ACR, que nous ne<br />

connaissons pas en détail. On ne dispose pas pour l’instant<br />

d’un aperçu complet <strong>de</strong> ce qu’ils apportent. Ces accords<br />

peuvent évoluer très rapi<strong>de</strong>ment et certains d’entre eux traitent<br />

en profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> nombreuses questions autres que les droits<br />

<strong>de</strong> douane et certains thèmes traditionnels.<br />

Avec plusieurs autres Membres <strong>de</strong> l’OMC, l’Australie<br />

considère <strong>de</strong> longue date qu’il faut préciser et renforcer les<br />

règles relatives au régionalisme, et en particulier la défi nition<br />

<strong>de</strong> “l’essentiel <strong>de</strong>s échanges commerciaux”. L’Australie a<br />

proposé que le niveau soit <strong>de</strong> 95 pour cent <strong>de</strong>s échanges,<br />

et qu’aucun grand secteur ne soit exclu. Elle est tout à fait à<br />

l’aise avec cette idée, mais on ne peut pas dire qu’elle recueille<br />

un large soutien.<br />

Comment <strong>de</strong>s ALE <strong>de</strong> vaste portée et <strong>de</strong> qualité<br />

peuvent-ils soutenir le système commercial multilatéral?<br />

Indépendamment du fait évi<strong>de</strong>nt qu’ils réduisent les niveaux<br />

<strong>de</strong> protection et mettent au jour <strong>de</strong>s intérêts particuliers<br />

et <strong>de</strong>s poches <strong>de</strong> protection dans les pays, ces accords<br />

peuvent être utiles à divers égards. Par exemple, au cours<br />

<strong>de</strong>s quatre <strong>de</strong>rnières années, les membres <strong>de</strong> l’APEC se<br />

sont mis d’accord sur quelques bonnes pratiques générales<br />

et ont élaboré <strong>de</strong>s mesures types auxquelles ils peuvent se<br />

référer dans leurs ACR, en ce qui concerne, notamment, les<br />

marchandises, les OTC, les mesures SPS, les règles d’origine,<br />

les marchés publics, le commerce électronique, le règlement<br />

<strong>de</strong>s différends, la transparence et la facilitation <strong>de</strong>s échanges.<br />

Si l’on se projette dans l’avenir, la multilatéralisation <strong>de</strong>s<br />

ALE apparaît comme un objectif à long terme. Des ALE<br />

plurilatéraux <strong>de</strong> qualité, <strong>de</strong> vaste portée et non exclusifs,<br />

comme le P4, pourraient constituer une étape intermédiaire<br />

intéressante. Les accords sectoriels, sur lesquels les ALE<br />

convergent, sont potentiellement importants. Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

l’APEC, portant sur 30 ALE négociés dans la région Asie-<br />

Pacifi que, a révélé qu’au moins 23 d’entre eux contiennent<br />

<strong>de</strong>s chapitres bien conçus sur les services, fondés sur les<br />

principes élaborés dans le cadre <strong>de</strong> l’AGCS, tels que le mo<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> fourniture, le traitement NPF et le traitement national. Les<br />

OTC sont traités dans un grand nombre d’ALE, souvent sur la<br />

<strong>base</strong> <strong>de</strong> l’Accord <strong>de</strong> l’OMC. La politique <strong>de</strong> la concurrence<br />

est un autre domaine où l’on pourrait suivre cette approche.<br />

Il est important d’avoir <strong>de</strong>s procédures et <strong>de</strong>s dispositions<br />

favorables à la multilatéralisation, <strong>de</strong> même que <strong>de</strong>s clauses<br />

d’accession et <strong>de</strong>s clauses NPF visant les tierces parties –<br />

toutes choses qui peuvent permettre d’utiliser le processus<br />

<strong>de</strong> libéralisation <strong>de</strong>s échanges et d’intégration économique<br />

pour élargir ces avantages et assurer une convergence avec<br />

le système commercial multilatéral.<br />

Ce sont quelques-unes <strong>de</strong>s réfl exions qui retiennent <strong>de</strong><br />

plus en plus l’attention <strong>de</strong>s responsables politiques dans la<br />

région Asie-Pacifi que. M. Gosper a conclu en disant que, vu<br />

l’ampleur <strong>de</strong> l’activité dans la région, on s’emploie à trouver les<br />

meilleurs moyens <strong>de</strong> renforcer son intégration économique.<br />

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