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CMJN de base

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n’aille dans un sens contraire à l’intérêt général. Pour conclure,<br />

il a dit que les principes fi gurant dans le projet actuel <strong>de</strong>vaient<br />

être supprimés ou clarifi és pour que leur application ne mette<br />

pas en péril le processus réglementaire public. Il a également<br />

laissé entendre que les négociations relatives à la réglementation<br />

intérieure avaient peut-être un peu dévié <strong>de</strong> leur axe initial et<br />

que l’on obtiendrait peut-être plus <strong>de</strong> résultats en recentrant les<br />

débats sur le mandat <strong>de</strong> l’ancien Groupe <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s services<br />

professionnels.<br />

(c) Myriam Van Der Stichele, Chercheur principal,<br />

SOMO, Centre <strong>de</strong> recherche sur les entreprises<br />

multinationales<br />

Mme Myriam Van Der Stichele a étudié l’inci<strong>de</strong>nce que<br />

pouvaient avoir sur les services publics les engagements pris<br />

au titre <strong>de</strong> l’AGCS dans le secteur <strong>de</strong>s services fi nanciers.<br />

Elle a estimé que la crise fi nancière secouant actuellement la<br />

planète prouvait que la déréglementation et la libéralisation<br />

<strong>de</strong>s produits fi nanciers spéculatifs pouvaient engendrer une<br />

instabilité fi nancière considérable. Selon elle, aucun engagement<br />

concernant les services fi nanciers ne <strong>de</strong>vrait être pris au titre <strong>de</strong><br />

l’AGCS, en tout cas pas tant que <strong>de</strong>s règles appropriées n’avaient<br />

pas été mises en place et que le rôle du secteur public n’avait<br />

pas été réexaminé et renforcé.<br />

Elle a laissé entendre que la déréglementation et la<br />

libéralisation <strong>de</strong>s services fi nanciers pouvaient directement infl uer<br />

sur la capacité <strong>de</strong>s États à développer leur secteur public. Elle<br />

a fait valoir que les services fi nanciers eux-mêmes avaient une<br />

fonction publique et ne <strong>de</strong>vraient pas être envisagés uniquement<br />

sous un angle commercial. Elle a ajouté que la libéralisation<br />

<strong>de</strong> ces services pouvait aussi se traduire par un affaiblissement<br />

<strong>de</strong>s services publics. Par exemple, la crise fi nancière résultant<br />

<strong>de</strong> la libéralisation a nécessité <strong>de</strong>s opérations massives <strong>de</strong><br />

renfl ouement dans différents pays du mon<strong>de</strong>, ce qui diminuera<br />

d’autant le volume <strong>de</strong> fonds publics affectés aux services publics.<br />

De surcroît, les grands prestataires <strong>de</strong> services internationaux<br />

contribuent à faciliter la frau<strong>de</strong> fi scale, au détriment du budget<br />

alloué aux services publics.<br />

Elle a également fait observer que l’arrivée <strong>de</strong> banques<br />

étrangères sur les marchés intérieurs, facilitée en partie par la<br />

libéralisation découlant <strong>de</strong> l’AGCS, ne s’est que très rarement<br />

traduite par une universalisation <strong>de</strong> l’accès aux services fi nanciers.<br />

Citant une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la CNUCED, elle a indiqué qu’il avait été<br />

démontré que les banques étrangères n’accordaient pas <strong>de</strong><br />

crédits au secteur <strong>de</strong>s petites et moyennes entreprises ni aux<br />

branches <strong>de</strong> production nationales <strong>de</strong>s pays en développement<br />

et laissaient <strong>de</strong> côté la clientèle pauvre. Elles pratiquent<br />

également le picorage, ce qui signifi e qu’elles ne fi nancent que<br />

les activités ou les secteurs rentables.<br />

Mme Van Der Stichele a conclu que, pour l’heure, surtout<br />

compte tenu <strong>de</strong> la crise fi nancière, le contexte ne semblait<br />

pas indiqué pour prendre <strong>de</strong>s engagements dans le secteur<br />

<strong>de</strong>s services fi nanciers ou pour <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r l’adoption <strong>de</strong> tels<br />

engagements. En effet, dans les pays concernés, il n’y a pas<br />

<strong>de</strong> réglementation et l’état <strong>de</strong> la réglementation n’est pas pris en<br />

Forum public <strong>de</strong> l’OMC «Un commerce tourné vers l’avenir»<br />

compte. Mme Van Der Stichele a estimé que <strong>de</strong>s engagements<br />

au titre <strong>de</strong> l’AGCS pourraient accroître l’instabilité fi nancière. On<br />

a constaté que la libéralisation <strong>de</strong>s produits fi nanciers spéculatifs<br />

avait débouché sur une très forte instabilité et <strong>de</strong> graves crises.<br />

Si <strong>de</strong>s engagements sont pris dans le cadre <strong>de</strong> l’OMC, diverses<br />

dispositions <strong>de</strong> l’AGCS empêchent les pays d’agir ou réduisent<br />

leur capacité d’action.<br />

(d) David Robinson, consultant pour les questions<br />

commerciales auprès <strong>de</strong> l’Internationale <strong>de</strong><br />

l’éducation et directeur général <strong>de</strong> l’Association<br />

canadienne <strong>de</strong>s professeures et <strong>de</strong>s professeurs<br />

d’université<br />

M. David Robinson s’est livré à une analyse <strong>de</strong>s services<br />

d’éducation et <strong>de</strong> l’AGCS. Il a fait observer que l’éducation<br />

<strong>de</strong>meurait l’un <strong>de</strong>s secteurs ayant donné lieu au plus petit<br />

nombre d’engagements.<br />

M. Robinson a remarqué que certains Membres étaient prêts<br />

à prendre <strong>de</strong>s engagements relatifs aux services d’éducation<br />

pendant le cycle <strong>de</strong> négociations en cours, pensant que cela<br />

stimulerait les investissements dans leur secteur éducatif et<br />

contribuerait au renforcement <strong>de</strong>s capacités. Néanmoins,<br />

il a évoqué les risques qui pouvaient être associés à <strong>de</strong> tels<br />

engagements au titre <strong>de</strong> l’AGCS. Il a cité l’exemple <strong>de</strong> l’Afrique du<br />

Sud qui, au milieu <strong>de</strong>s années 90, avait revu la réglementation <strong>de</strong>s<br />

activités <strong>de</strong>s prestataires étrangers <strong>de</strong> services d’enseignement<br />

supérieur sur son marché. Les nouvelles règles défi nissaient <strong>de</strong><br />

nouvelles exigences <strong>de</strong> résultats afi n que les investissements<br />

étrangers correspon<strong>de</strong>nt aux besoins locaux. Or, si l’Afrique du<br />

Sud avait pris <strong>de</strong>s engagements dans le secteur <strong>de</strong>s services<br />

d’éducation, ces nouvelles règles auraient probablement été<br />

contraires aux dispositions <strong>de</strong> l’AGCS relatives à l’accès aux<br />

marchés et au traitement national.<br />

Il a également fait valoir que les Membres ne <strong>de</strong>vraient pas<br />

trop compter sur l’exception concernant les services publics.<br />

En effet, l’exception prévue pour les «services fournis dans<br />

l’exercice du pouvoir gouvernemental» s’est révélée <strong>de</strong> portée<br />

bien plus limitée que la plupart <strong>de</strong>s Membres ne le pensaient.<br />

M. Robinson a déclaré que les négociateurs avaient clairement<br />

cherché à restreindre la portée <strong>de</strong> l’article I:3 en assortissant<br />

l’exception concernant l’exercice du pouvoir gouvernemental<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux critères <strong>de</strong>vant être remplis simultanément pour que<br />

l’exception puisse s’appliquer. Ces critères sont qu’un service<br />

ne doit pas être fourni «sur une <strong>base</strong> commerciale» ni «fourni<br />

… en concurrence avec un ou plusieurs fournisseurs». Aucun<br />

<strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux critères essentiels n’est défi ni plus précisément<br />

dans le texte <strong>de</strong> l’AGCS. Tous les services qui ne satisfont pas<br />

clairement à ces critères sont couverts par l’AGCS.<br />

M. Robinson a noté que plusieurs Membres <strong>de</strong> l’OMC<br />

faisaient <strong>de</strong> plus en plus pression sur d’autres pays pour<br />

qu’ils prennent <strong>de</strong>s engagements spécifi ques concernant les<br />

services d’enseignement supérieur à caractère commercial.<br />

Il a laissé entendre qu’en raison <strong>de</strong> l’ambiguïté <strong>de</strong> l’article I:3<br />

et <strong>de</strong> l’effacement progressif <strong>de</strong> la ligne <strong>de</strong> démarcation entre<br />

enseignement supérieur public et privé observé dans <strong>de</strong>

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