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M. Becker a répondu que les pays développés <strong>de</strong>vaient<br />

prendre <strong>de</strong>s mesures sérieuses non seulement parce que leur<br />

orientation actuelle n’était pas soutenable, mais aussi pour<br />

gagner la confi ance <strong>de</strong>s pays en développement. Les avantages<br />

<strong>de</strong>s réductions d’émissions seraient plus faciles à voir et à<br />

quantifi er si le marché du carbone était élargi et si un système<br />

<strong>de</strong> tarifi cation était établi. Mais cela se heurtait à plusieurs<br />

problèmes, notamment l’absence <strong>de</strong> point <strong>de</strong> référence pour<br />

les émissions dans les pays en développement et la nécessité<br />

d’un mécanisme <strong>de</strong> fi nancement prévisible pour les pays les<br />

moins avancés qui souffriraient <strong>de</strong> manière disproportionnée<br />

<strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s émissions. Cela ai<strong>de</strong>rait les pays<br />

développés à gagner la confi ance <strong>de</strong>s pays en développement.<br />

Enfi n, il a rappelé que les pays en développement étaient très<br />

divers et n’avaient pas les mêmes problèmes ni les mêmes<br />

besoins et, partant, ne pouvaient pas être traités comme un<br />

groupe homogène.<br />

Mme Harvey a souligné que la question <strong>de</strong> la confi ance<br />

était un aspect important <strong>de</strong>s négociations. Notant que c’était<br />

peut-être en partie en raison du manque <strong>de</strong> confi ance que<br />

les négociations du Cycle <strong>de</strong> Doha étaient dans une impasse,<br />

elle a <strong>de</strong>mandé comment rétablir la confi ance. M. Lamy a dit<br />

que c’était un problème <strong>de</strong> perception <strong>de</strong> part et d’autre. De<br />

nombreux pays en développement n’étaient pas convaincus<br />

que les pays développés jouaient franc jeu. Quant aux pays<br />

développés, ils pensaient que les pays en développement<br />

<strong>de</strong>vaient payer leur part et ne pouvaient pas simplement profi ter<br />

<strong>de</strong>s mesures prises par les pays développés. Il fallait que ces<br />

perceptions changent. Le principal test à cet égard aurait lieu à<br />

l’OMC. S’il n’y avait pas d’accord sur le PDD, cela augurerait mal<br />

<strong>de</strong> la capacité <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> s’entendre dans les négociations sur<br />

le changement climatique.<br />

Mme Harvey a <strong>de</strong>mandé à M. Macey comment la Nouvelle-<br />

Zélan<strong>de</strong> entendait concilier ses préoccupations en matière<br />

<strong>de</strong> développement et en matière <strong>de</strong> commerce. M. Macey<br />

a souligné combien il était diffi cile <strong>de</strong> convenir d’un objectif<br />

mondial <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s émissions, insistant <strong>de</strong> nouveau sur<br />

la question <strong>de</strong> la confi ance. Il a ensuite évoqué certaines <strong>de</strong>s<br />

différences essentielles entre la libéralisation du commerce et les<br />

questions relatives au changement climatique. Si la libéralisation<br />

unilatérale du commerce était bonne pour un pays, la réduction<br />

unilatérale <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre ne lui rapportait<br />

rien. Il fallait une masse critique <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s émissions<br />

mondiales <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre pour s’acheminer vers une<br />

stabilisation. Le principal défi était d’atteindre la masse critique<br />

qui permettrait aux émissions <strong>de</strong> plafonner puis <strong>de</strong> décroître, et<br />

cela supposait la participation <strong>de</strong>s principaux émetteurs <strong>de</strong> gaz<br />

à effet <strong>de</strong> serre qui n’avaient actuellement aucun engagement.<br />

L’élément essentiel pour lutter contre le changement climatique<br />

était d’obtenir un fi nancement pour la technologie et l’adaptation,<br />

ce qui permettrait aux pays qui n’avaient pas pris d’engagements<br />

<strong>de</strong> réduire leurs émissions, ouvrant la voie au plafonnement et à<br />

la diminution <strong>de</strong>s émissions au niveau mondial.<br />

La discussion s’est poursuivie sur le thème du fi nancement<br />

et <strong>de</strong> la technologie. Mme Harvey a <strong>de</strong>mandé à Mme Pangestu<br />

Forum public <strong>de</strong> l’OMC «Un commerce tourné vers l’avenir»<br />

comment on pourrait supprimer les obstacles qui empêchent les<br />

pays en développement d’accé<strong>de</strong>r aux technologies propres et<br />

comment assurer le transfert <strong>de</strong> technologie. Mme Pangestu a<br />

répondu que les pays en développement souhaiteraient utiliser<br />

ces technologies, mais n’avaient pas les moyens <strong>de</strong> les acquérir.<br />

Toutefois, l’accès gratuit aux droits <strong>de</strong> propriété intellectuelle sur<br />

les technologies propres ne constituait pas une option viable, car il<br />

supprimerait les incitations à l’innovation. Soulignant l’importance<br />

<strong>de</strong>s incitations en matière <strong>de</strong> recherche-développement, elle<br />

a suggéré <strong>de</strong> créer un fonds mondial dont les ressources<br />

seraient mises à la disposition <strong>de</strong>s pays en développement pour<br />

l’achat ou le développement <strong>de</strong> ces technologies et pour le<br />

renforcement <strong>de</strong>s capacités et l’assistance technique. Les pays<br />

en développement développaient eux-mêmes <strong>de</strong>s technologies<br />

propres qui étaient souvent mieux adaptées aux autres pays en<br />

développement. Un fonds mondial pouvait jouer un rôle crucial<br />

en assurant l’accès à ce type <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> technologie. Mme<br />

Pangestu a conclu en soulignant que la question fondamentale<br />

concernant le fi nancement et la technologie était celle <strong>de</strong><br />

l’accessibilité et <strong>de</strong>s prix.<br />

Mme Harvey a <strong>de</strong>mandé à M. Lamy ce que l’OMC <strong>de</strong>vrait faire,<br />

à son avis, pour favoriser ce transfert <strong>de</strong> technologie. M. Lamy<br />

a répondu que le transfert <strong>de</strong> technologie allait <strong>de</strong> pair avec<br />

le commerce, soulignant aussi l’importance <strong>de</strong> l’investissement<br />

étranger direct. Il a fait observer que <strong>de</strong> nombreux pays en<br />

développement, comme la Chine, avaient <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong><br />

production très effi cientes en termes d’émissions <strong>de</strong> CO2 ou<br />

<strong>de</strong> consommation d’énergie. Toutefois, d’autres techniques<br />

<strong>de</strong> production, telles que la production d’énergie à partir du<br />

charbon, étaient encore utilisées. L’OMC n’avait pas vocation<br />

à fi nancer <strong>de</strong>s projets, mais avait un rôle <strong>de</strong> coordination dans<br />

le cadre <strong>de</strong> l’Ai<strong>de</strong> pour le commerce et du Mécanisme pour un<br />

développement propre du Protocole <strong>de</strong> Kyoto.<br />

Mme Harvey a dit que les pays développés craignaient<br />

souvent que, s’ils acceptaient <strong>de</strong>s objectifs d’émission auxquels<br />

les pays en développement ne souscrivaient pas, leurs industries<br />

subissent un désavantage compétitif. Comment ce problème<br />

pouvait-il être abordé à Copenhague? M. Becker a indiqué<br />

que les pays développés <strong>de</strong>vaient gagner le respect <strong>de</strong>s pays<br />

en développement en faisant le premier pas et en réduisant<br />

les émissions sans conditions. Il était certes diffi cile <strong>de</strong> faire<br />

le premier pas, mais, comme il l’a rappelé, la détérioration <strong>de</strong><br />

l’atmosphère était due en gran<strong>de</strong> partie aux pays industrialisés.<br />

En conclusion, il a estimé que l’élargissement du marché du<br />

carbone et l’institution d’un prix commun du carbone pourraient<br />

ai<strong>de</strong>r à éviter ce «dumping environnemental».<br />

Mme Harvey a <strong>de</strong>mandé à M. Macey comment <strong>de</strong>s<br />

pays comme la Nouvelle-Zélan<strong>de</strong> pouvaient faire face au<br />

problème <strong>de</strong>s émissions cachées, en particulier dans <strong>de</strong>s<br />

produits transportés sur <strong>de</strong> longues distances. M. Macey a<br />

d’abord souligné que le débat sur le kilométrage <strong>de</strong>s produits<br />

alimentaires était <strong>de</strong>venu fort complexe. Il a mis en gar<strong>de</strong> contre<br />

la tentation <strong>de</strong> passer <strong>de</strong> la comptabilité du carbone basée sur<br />

la production à une comptabilité basée sur la consommation,<br />

car <strong>de</strong>s mesures comptables spécifi ques avaient été établies et

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