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Résumé<br />

Le commerce mondial s’est considérablement développé<br />

durant les <strong>de</strong>rnières décennies, mais <strong>de</strong>s pays différents ont<br />

enregistré <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> réussite différents en exploitant les<br />

possibilités offertes par cette expansion. Un facteur essentiel<br />

à l’origine <strong>de</strong> ces différences a été les choix respectifs <strong>de</strong>s<br />

pays concernant l’intervention active <strong>de</strong>s pouvoirs publics. En<br />

s’inspirant <strong>de</strong>s enseignements tirés du passé et <strong>de</strong>s expériences<br />

acquises dans les différentes régions, les exposés <strong>de</strong> cette<br />

séance ont souligné l’importance d’une marge <strong>de</strong> manœuvre<br />

pour les pays en développement et celle <strong>de</strong>s politiques<br />

<strong>de</strong> soutien en faveur du développement. Toutefois, les<br />

négociations commerciales dans <strong>de</strong>s contextes multilatéraux<br />

et régionaux réduisent la capacité <strong>de</strong>s gouvernements <strong>de</strong>s<br />

pays en développement à adopter <strong>de</strong> nombreux aspects<br />

<strong>de</strong>s interventions que les pays développés ont largement<br />

utilisés dans leurs politiques <strong>de</strong> développement. Le débat a<br />

examiné les problèmes <strong>de</strong> politique générale que soulève le<br />

renforcement <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> production dans les pays en<br />

développement et la question <strong>de</strong> savoir comment les règles<br />

commerciales peuvent être mises en concordance avec les<br />

politiques <strong>de</strong> développement. L’un <strong>de</strong>s principaux défi s que<br />

doit relever l’OMC consiste à mieux adapter la gouvernance<br />

commerciale au processus <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s pays en<br />

développement, qui constituent la majorité <strong>de</strong>s Membres <strong>de</strong><br />

l’Organisation. Les règles commerciales <strong>de</strong>vraient ai<strong>de</strong>r ces<br />

pays à se doter <strong>de</strong> capacités <strong>de</strong> production concurrentielles<br />

et à rehausser la chaîne <strong>de</strong> valeur afi n d’être en mesure<br />

d’exploiter les possibilités créées par la libéralisation et la<br />

mondialisation <strong>de</strong>s échanges.<br />

1.<br />

Exposés <strong>de</strong>s experts<br />

(a) Nagesh Kumar, Directeur général, RIS<br />

Remarques liminaires<br />

Au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières décennies, le commerce mondial<br />

a connu une expansion incroyable. Toutefois, les pays en<br />

développement ont exploité <strong>de</strong> différentes manières les<br />

possibilités créées par le commerce et la mondialisation. Par<br />

exemple, en ce qui concerne les exportations mondiales, la<br />

part <strong>de</strong>s pays en développement d’Asie est passée <strong>de</strong> 17 pour<br />

cent à 26 pour cent <strong>de</strong> 1980 à 2004. Durant cette pério<strong>de</strong>,<br />

la part <strong>de</strong>s pays d’Amérique latine a diminué légèrement <strong>de</strong><br />

5,5 pour cent à 5,1 pour cent, et celle <strong>de</strong>s pays d’Afrique a<br />

chuté <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 50 pour cent, tombant <strong>de</strong> 6 pour cent à<br />

2,5 pour cent, certains pays se trouvant ainsi progressivement<br />

marginalisés.<br />

Il existe <strong>de</strong> nombreux facteurs justifi ant les meilleurs<br />

résultats <strong>de</strong> certains pays par rapport à d’autres. En fait, les<br />

politiques commerciales et les politiques <strong>de</strong> développement<br />

adoptées par les pays ont joué un rôle important. Par<br />

exemple, les pays d’Afrique et d’Amérique latine ont libéralisé<br />

rapi<strong>de</strong>ment leurs économies pour bénéfi cier <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> accordée<br />

par les institutions <strong>de</strong> Bretton Woods en vue <strong>de</strong> remédier à la<br />

crise fi nancière au début <strong>de</strong>s années 80 et 90; toutefois, ces<br />

politiques n’ont pas abouti aux résultats escomptés en termes<br />

<strong>de</strong> croissance et <strong>de</strong> développement. Par contre, les pays<br />

d’Asie ont pris plus activement <strong>de</strong>s mesures comme, entre<br />

autres, le renforcement <strong>de</strong> leurs capacités industrielles grâce à<br />

la protection <strong>de</strong>s industries naissantes, l’ouverture progressive<br />

<strong>de</strong> leurs économies à la concurrence internationale, l’imposition<br />

<strong>de</strong> prescriptions <strong>de</strong> résultats pour l’investissement étranger<br />

direct (IED), et l’adoption <strong>de</strong> régimes <strong>de</strong> brevets peu rigoureux<br />

en vue d’acquérir <strong>de</strong>s connaissances <strong>de</strong> l’étranger. Il est<br />

maintenant bien établi que, dans le passé, les pays développés<br />

mo<strong>de</strong>rnes ont aussi largement recouru à ces interventions<br />

dans leurs propres processus <strong>de</strong> développement.<br />

Les négociations commerciales actuelles, tant au niveau<br />

multilatéral qu’au niveau régional, ont visé à accélérer la<br />

libéralisation <strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong>s économies en développement,<br />

ce qui a réduit la marge <strong>de</strong> manœuvre <strong>de</strong>s gouvernements<br />

dans leurs politiques <strong>de</strong> développement. Les dirigeants<br />

et les négociateurs <strong>de</strong>vraient donc réviser les politiques<br />

commerciales et les politiques <strong>de</strong> développement actuelles<br />

pour le XXIe siècle.<br />

(b) Faizel Ismail – Chef <strong>de</strong> la délégation <strong>de</strong><br />

l’Afrique du Sud à l’OMC, Genève<br />

M. Faizel Ismail a examiné la question <strong>de</strong> savoir comment<br />

les règles commerciales pouvaient renforcer les capacités <strong>de</strong><br />

production dans les pays en développement et contribuer au<br />

développement. Il a traité cette question en trois parties.<br />

La première partie a concerné les relations entre l’État et<br />

le marché. La théorie ricardienne <strong>de</strong> l’avantage comparatif, qui<br />

préconise le libre-échange sur la <strong>base</strong> <strong>de</strong> l’avantage comparatif,<br />

peut ne pas fonctionner dans un contexte d’imperfection <strong>de</strong>s<br />

marchés et ne <strong>de</strong>vrait pas être interprétée <strong>de</strong> façon statique.<br />

En fait, il est intuitivement erroné <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>r la croissance du<br />

marché et les stratégies <strong>de</strong> développement sur son propre<br />

avantage comparatif. Les pays <strong>de</strong>vraient développer leurs<br />

capacités en vue d’améliorer le niveau <strong>de</strong> vie et la qualité <strong>de</strong> vie.<br />

Par conséquent, les stratégies commerciales et les stratégies<br />

<strong>de</strong> production <strong>de</strong>vraient reposer sur le principe <strong>de</strong> l’avantage<br />

comparatif dynamique. Des étu<strong>de</strong>s empiriques montrent<br />

que, pour renforcer leurs capacités technologiques, les pays<br />

développés ont recours à <strong>de</strong>s politiques gouvernementales et<br />

à <strong>de</strong>s interventions <strong>de</strong> l’État sur le marché, y compris <strong>de</strong>s<br />

politiques commerciales et <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> douane, qui ont été<br />

imitées par <strong>de</strong>s pays d’Asie <strong>de</strong> l’Est, dont le Japon et la Corée<br />

du Sud. Toutefois, un excès d’interventions <strong>de</strong>s pouvoirs<br />

publics ne fonctionne pas, et il faut donc trouver un équilibre<br />

selon le niveau <strong>de</strong> développement. De nombreuses étu<strong>de</strong>s<br />

ont montré que la libéralisation échoue également si elle est<br />

mise en œuvre trop rapi<strong>de</strong>ment et sans précaution suffi sante.<br />

En outre, l’ai<strong>de</strong> joue aussi un rôle très important, comme on<br />

l’a vu avec le Plan Marshall qui a orienté l’économie <strong>de</strong> l’UE<br />

vers un type <strong>de</strong> production approprié. L’ai<strong>de</strong> est néanmoins<br />

très largement utilisée actuellement, comme on peut le voir au<br />

niveau international avec certaines interventions <strong>de</strong> l’État qui<br />

sont parmi les plus importantes <strong>de</strong>puis les années 30.<br />

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