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climatique, surtout pour les pays les plus pauvres. Il existait un<br />

consensus croissant au niveau mondial sur la nécessité d’un<br />

changement structurel majeur dans la société pour réduire les<br />

émissions <strong>de</strong> 50 pour cent à l’horizon 2050.<br />

Cinq «éléments <strong>de</strong> <strong>base</strong>» avaient été examinés avant la<br />

14ème Conférence <strong>de</strong>s Parties, tenue à Poznan en décembre<br />

2008, et en prévision <strong>de</strong> la 15ème Conférence <strong>de</strong>s Parties, à<br />

Copenhague en 2009: 1) une vision commune à long terme<br />

<strong>de</strong> l’évolution du mon<strong>de</strong> eu égard aux émissions <strong>de</strong> carbone<br />

avec quelques objectifs à court terme indiquant les mesures à<br />

prendre dans l’immédiat; 2) <strong>de</strong>s mesures d’atténuation, c’està-dire<br />

<strong>de</strong>s objectifs clairs à court et moyen termes pour réduire<br />

les émissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre; 3) l’adaptation aux effets<br />

attendus du changement climatique, qui affecteraient surtout les<br />

pays en développement; 4) le fi nancement et l’investissement,<br />

c’est-à-dire la mise en place d’un fi nancement prévisible, surtout<br />

pour l’adaptation mais aussi pour les mesures d’atténuation;<br />

et 5) la technologie, en mettant particulièrement l’accent sur<br />

la nécessité <strong>de</strong> renforcer la mise au point et le déploiement<br />

<strong>de</strong> technologies respectueuses du climat tant dans les pays<br />

développés que les pays en développement.<br />

(c) Adrian Macey, Ambassa<strong>de</strong>ur pour le changement<br />

climatique, Ministère <strong>de</strong>s affaires étrangères et du<br />

commerce <strong>de</strong> Nouvelle-Zélan<strong>de</strong><br />

M. Macey a i<strong>de</strong>ntifi é <strong>de</strong>ux grands défi s pour la conclusion<br />

<strong>de</strong>s négociations sur le climat: premièrement, faire en sorte<br />

que les émissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre ne dépassent pas leur<br />

niveau maximum puis diminuent pour fi nalement se stabiliser;<br />

et <strong>de</strong>uxièmement, ai<strong>de</strong>r les pays à trouver les ressources et les<br />

technologies nécessaires pour s’adapter au réchauffement <strong>de</strong> la<br />

planète déjà prévu.<br />

Ce qui distinguait les négociations en cours <strong>de</strong>s négociations<br />

antérieures, qui avaient abouti à l’adoption <strong>de</strong> la CCNUCC et du<br />

Protocole <strong>de</strong> Kyoto, c’était la dimension économique. À long<br />

terme, plus on aurait d’ambition quant à la réduction <strong>de</strong>s gaz<br />

à effet <strong>de</strong> serre, plus la dimension économique prendrait <strong>de</strong><br />

l’importance pour les États.<br />

S’agissant <strong>de</strong>s liens entre les négociations commerciales<br />

et les négociations sur le changement climatique, l’intervenant<br />

a souligné trois aspects. Premièrement, pour les mesures<br />

commerciales, si les pays prenaient <strong>de</strong>s engagements ambitieux,<br />

au niveau national, pour réduire les émissions <strong>de</strong> gaz à effet<br />

<strong>de</strong> serre, cela aurait un coût pour leur économie, en particulier<br />

pour les secteurs à forte intensité d’émissions. Il était donc<br />

politiquement nécessaire <strong>de</strong> protéger ces industries, du moins<br />

jusqu’à la conclusion d’un accord international.<br />

Deuxièmement, l’utilisation coercitive <strong>de</strong> mesures<br />

commerciales pour amener d’autres pays à réduire leurs<br />

émissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre n’était pas la bonne stratégie.<br />

Troisièmement, le système commercial pouvait à la fois<br />

offrir <strong>de</strong>s incitations et fournir un soutien au régime applicable<br />

au climat, par exemple en améliorant la durabilité <strong>de</strong> la<br />

Forum public <strong>de</strong> l’OMC «Un commerce tourné vers l’avenir»<br />

production et <strong>de</strong> la consommation mondiales et en réduisant<br />

les obstacles au mouvement <strong>de</strong>s technologies respectueuses du<br />

climat. S’agissant <strong>de</strong> l’introduction <strong>de</strong> mécanismes <strong>de</strong> marché,<br />

l’intervenant a rappelé qu’il faudrait un fi nancement énorme<br />

pour assurer un développement à faible émission <strong>de</strong> carbone,<br />

fi nancement qui <strong>de</strong>vrait provenir à 80 pour cent environ du<br />

secteur privé.<br />

On se <strong>de</strong>mandait certes si le système commercial<br />

soutiendrait les résultats <strong>de</strong>s négociations sur le changement<br />

climatique, mais, selon lui, tous les signaux venant du système<br />

<strong>de</strong> l’OMC étaient positifs. Enfi n, pour parvenir à un consensus<br />

international, il fallait que les pays soient convaincus qu’il y avait<br />

plus à gagner qu’à perdre d’un accord international global.<br />

(d) Pascal Lamy, Directeur général <strong>de</strong> l’OMC<br />

M. Lamy a souligné que le changement climatique était une<br />

question d’autant plus importante pour l’OMC que l’Accord <strong>de</strong><br />

Marrakech disposait clairement que l’ouverture du commerce<br />

<strong>de</strong>vait contribuer au développement durable. L’OMC avait le<br />

<strong>de</strong>voir d’œuvrer à la réalisation <strong>de</strong> cet objectif afi n d’assurer un<br />

développement durable.<br />

Il y avait trois façons d’envisager la relation entre le<br />

commerce, le développement et le changement climatique: la<br />

première, qui était d’ordre économique, posait la question <strong>de</strong><br />

savoir si le commerce était bon du point <strong>de</strong> vue du changement<br />

climatique. La <strong>de</strong>uxième avait trait aux mesures commerciales,<br />

la question étant <strong>de</strong> savoir si la politique commerciale et le<br />

changement climatique pouvaient aller <strong>de</strong> pair. La troisième<br />

était plus politique: il s’agissait d’une question <strong>de</strong> géopolitique,<br />

concernant l’interaction entre le système commercial et le<br />

système international pour l’environnement.<br />

La première question – celle <strong>de</strong> savoir si le commerce en<br />

soi était bon ou mauvais pour le changement climatique – était<br />

une question mineure par rapport aux défi s économiques bien<br />

plus importants existant au niveau national. S’agissant du débat<br />

sur le bilan carbone du commerce international, en particulier<br />

<strong>de</strong>s transports, les chiffres indiquaient que la plupart <strong>de</strong>s<br />

marchandises étaient transportées par bateau et que le transport<br />

maritime était l’un <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport qui produisait le moins<br />

d’émissions. Dans ce cas, la solution résidait principalement dans<br />

la fi xation correcte du prix <strong>de</strong> l’énergie, que <strong>de</strong>vait internaliser<br />

dans le transport international le coût <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> CO2.<br />

Par ailleurs, le commerce rendait le système plus effi cace et<br />

les gains d’effi cacité résultant <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong>s échanges<br />

s’appliquaient également à l’utilisation <strong>de</strong>s ressources naturelles.<br />

En ce qui concernait, par exemple, la question du «kilométrage»<br />

<strong>de</strong>s produits alimentaires, on pensait intuitivement que le transport<br />

<strong>de</strong>s produits sur <strong>de</strong> longues distances était dommageable pour<br />

l’environnement. Cependant, d’après les chiffres, cela n’était<br />

pas forcément le cas, car les produits importés <strong>de</strong> loin étaient<br />

parfois obtenus d’une manière qui générait moins d’émissions <strong>de</strong><br />

carbone que dans le pays importateur. Ce n’était pas vrai dans<br />

tous les cas, mais il fallait gar<strong>de</strong>r le sens <strong>de</strong>s proportions: par<br />

rapport aux questions <strong>de</strong> politique nationale relatives à l’énergie,

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