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essor accélérerait à coup sûr les fermetures, mais on n’attribuerait<br />

certainement pas ce phénomène à la politique climatique.<br />

Quelle est l’importance du problème <strong>de</strong> la fuite <strong>de</strong><br />

carbone pour les secteurs à forte émission qui sont exposés<br />

au commerce? Premièrement, la perte <strong>de</strong> compétitivité et la<br />

fuite <strong>de</strong> carbone en présence <strong>de</strong> politiques climatiques inégales<br />

sont <strong>de</strong>s risques limités à quelques secteurs (et sous-secteurs)<br />

industriels. Deuxièmement, les gouvernements ne <strong>de</strong>vraient pas<br />

spéculer sur le risque <strong>de</strong> fuite pour les différents secteurs, mais<br />

ils <strong>de</strong>vraient stimuler les effets et surveiller <strong>de</strong>s indicateurs précis.<br />

Le système d’échange <strong>de</strong> quotas d’émissions <strong>de</strong> l’UE n’a pas<br />

entraîné, jusqu’à présent, <strong>de</strong> fuite <strong>de</strong> carbone observable dans<br />

les secteurs étudiés ici (acier, ciment et aluminium primaire).<br />

Certains facteurs liés à la conception du système et d’autres<br />

circonstances expliquent en partie cette situation. Or, les<br />

modèles théoriques prédisaient <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> fuite élevés pour<br />

certains <strong>de</strong> ces secteurs.<br />

Si les gouvernements choisissent d’ai<strong>de</strong>r les secteurs<br />

manufacturiers à réduire leurs émissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre<br />

tout en évitant la fuite <strong>de</strong> carbone, ils doivent fi xer un objectif<br />

quantitatif pour justifi er l’utilisation d’une mesure spécifi que et<br />

déterminer son <strong>de</strong>gré d’application dans chaque secteur. Cela<br />

éviterait d’utiliser la politique en matière <strong>de</strong> CO2 comme un moyen<br />

(coûteux) <strong>de</strong> soutien à l’industrie. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l’expérience du<br />

système d’échange <strong>de</strong> quotas <strong>de</strong> l’UE, on ne dispose pas encore<br />

d’une telle évaluation. Là encore, une analyse contrefactuelle<br />

pourrait éviter <strong>de</strong> surin<strong>de</strong>mniser un secteur pour ses efforts <strong>de</strong><br />

réduction <strong>de</strong>s émissions.<br />

La certitu<strong>de</strong> en matière d’investissement est certes<br />

indispensable, mais ces mesures doivent être aussi souples que<br />

possible pour ne pas pérenniser <strong>de</strong>s politiques peu effi caces<br />

et ne pas avoir à fournir une assistance continue. Elles doivent<br />

aussi être transitoires au cas où un gouvernement déci<strong>de</strong>rait<br />

d’utiliser <strong>de</strong>s mesures sans analyse empirique suffi sante <strong>de</strong> la<br />

fuite <strong>de</strong> carbone attendue dans un secteur.<br />

Une politique climatique ambitieuse implique une modifi cation<br />

<strong>de</strong> la compétitivité relative <strong>de</strong>s secteurs et suppose que l’on<br />

encourage les innovations à faible intensité <strong>de</strong> carbone et que<br />

l’on se prépare à <strong>de</strong> nouvelles règles du jeu. Sans suggérer une<br />

compensation inutile du coût <strong>de</strong> la politique climatique ou <strong>de</strong>s<br />

mesures commerciales, pour élaborer la politique appropriée, il<br />

faut trouver un équilibre entre la nécessité d’éviter la fuite <strong>de</strong><br />

carbone, le besoin <strong>de</strong> fournir <strong>de</strong>s incitations à long terme aux<br />

secteurs nationaux pour la mise au point <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

production émettant peu <strong>de</strong> CO2 et la nécessité <strong>de</strong> défi nir <strong>de</strong>s<br />

objectifs <strong>de</strong> réduction à long terme.<br />

Ce faisant, selon Mme Reinaud, les gouvernements<br />

établiront la faisabilité d’une économie à faible intensité <strong>de</strong><br />

carbone et donneront l’avantage du précurseur aux entreprises<br />

qui seront les premières à développer <strong>de</strong>s technologies à faibles<br />

émissions.<br />

(d) S.E. M. l’Ambassa<strong>de</strong>ur Servansing, Représentant<br />

permanent <strong>de</strong> Maurice auprès <strong>de</strong> l’OMC<br />

Quelle peut être la réaction <strong>de</strong> l’OMC face au<br />

changement climatique<br />

Forum public <strong>de</strong> l’OMC «Un commerce tourné vers l’avenir»<br />

M. Servansing a d’abord indiqué que la plupart <strong>de</strong>s États<br />

insulaires, tels que Maurice, subiront à coup sûr les effets du<br />

changement climatique. Les pays d’Afrique, <strong>de</strong>s Caraïbes et du<br />

Pacifi que (ACP) dépen<strong>de</strong>nt en gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> l’agriculture, <strong>de</strong><br />

la pêche et du tourisme, secteurs qui souffriront du changement<br />

climatique. Il faut un cadre politique général au niveau mondial<br />

pour orienter les politiques commerciales dans le débat sur le<br />

changement climatique. L’intervenant a émis l’espoir qu’un tel<br />

cadre politique serait défi ni pendant la préparation d’un accord<br />

sur le changement climatique à Copenhague à la fi n <strong>de</strong> 2009.<br />

Les liens entre le changement climatique et le système<br />

commercial mondial sont <strong>de</strong> plus en plus évi<strong>de</strong>nts; aussi faut-il<br />

que ce <strong>de</strong>rnier intègre plus complètement dans les politiques<br />

commerciales les effets externes négatifs du changement<br />

climatique afi n d’aboutir à une situation gagnante-gagnante pour<br />

l’environnement et pour le commerce.<br />

Le «développement durable» est certes mentionné dans<br />

le préambule <strong>de</strong> l’Accord sur l’OMC comme l’un <strong>de</strong>s objectifs<br />

fondamentaux <strong>de</strong> l’OMC. Toutefois, les règles <strong>de</strong> l’OMC ne<br />

portent pas spécifi quement sur le changement climatique ou<br />

l’environnement. L’un <strong>de</strong>s résultats que l’on puisse envisager<br />

rési<strong>de</strong> dans les négociations en cours dans le cadre du<br />

PDD, le paragraphe 31 iii) <strong>de</strong> la Déclaration ministérielle <strong>de</strong><br />

Doha <strong>de</strong>mandant «la réduction ou, selon qu’il sera approprié,<br />

l’élimination <strong>de</strong>s obstacles tarifaires et non tarifaires visant les<br />

biens et services environnementaux».<br />

Toutefois, la Session extraordinaire du Comité du commerce<br />

et <strong>de</strong> l’environnement n’a guère progressé sur la question <strong>de</strong><br />

la libéralisation <strong>de</strong>s biens environnementaux et le Groupe<br />

<strong>de</strong> négociation sur les services n’a pas non plus beaucoup<br />

avancé sur celle <strong>de</strong>s services environnementaux. Il y a à cela<br />

<strong>de</strong> nombreuses raisons. La principale diffi culté rési<strong>de</strong> dans<br />

le fait que le mandat <strong>de</strong> Doha n’a jamais précisé ou défi ni les<br />

biens ou services environnementaux. De ce fait, les travaux<br />

<strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> négociation sont enlisés dans d’insolubles<br />

problèmes <strong>de</strong> défi nition qui ont amené certains Membres à<br />

proposer une approche fondée sur <strong>de</strong>s listes qui feraient l’objet<br />

d’une libéralisation. Cette approche est elle-même contestée<br />

car on se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si l’on considérerait seulement l’usage fi nal<br />

à <strong>de</strong>s fi ns environnementales ou si l’on inclurait les produits à<br />

«double usage». D’autres ont proposé une approche par projet,<br />

dans le cadre <strong>de</strong> laquelle les biens et les services utilisés dans le<br />

cadre d’un projet environnemental seraient libéralisés pendant la<br />

durée du projet. Mais certains Membres ont mis en question la<br />

prévisibilité et la certitu<strong>de</strong> qu’une telle approche apporterait aux<br />

investisseurs. Les négociations sur les services dans le cadre <strong>de</strong><br />

la Session extraordinaire du Conseil du commerce <strong>de</strong>s services<br />

ne font guère <strong>de</strong> progrès non plus en raison <strong>de</strong> la singularité<br />

<strong>de</strong> ces négociations qui sont fondées sur «<strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s et<br />

<strong>de</strong>s offres» et sur <strong>de</strong>s négociations plurilatérales. En outre, il<br />

subsiste <strong>de</strong> nombreuses questions controversées concernant<br />

la classifi cation <strong>de</strong>s services environnementaux qui doivent<br />

être clarifi ées.

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