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128<br />

Résumé<br />

Le libre-échange est l’absence d’obstacles à la circulation<br />

<strong>de</strong>s biens et <strong>de</strong>s services entre les pays. Le libre-échange au<br />

niveau mondial a fait l’objet <strong>de</strong> divers débats <strong>de</strong>puis la création<br />

<strong>de</strong>s institutions <strong>de</strong> Bretton Woods, du GATT et <strong>de</strong> l’OMC. L’OMC<br />

est le cadre dans lequel le libre-échange peut être réalisé,<br />

plusieurs acteurs œuvrant en sa faveur, aux niveaux international<br />

et national, en vue d’améliorer globalement le bien-être mondial.<br />

Ce processus s’est heurté à <strong>de</strong> nombreux obstacles et à <strong>de</strong><br />

nombreuses diffi cultés. Au cours <strong>de</strong> cette séance, un exposé a<br />

présenté les principaux acteurs et parties prenantes du système<br />

commercial multilatéral. Des comparaisons ont été faites au<br />

sujet <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s interactions entre les acteurs publics et<br />

non publics dans un contexte où l’élaboration <strong>de</strong> la politique<br />

commerciale a été institutionnalisée, par rapport à un cadre<br />

moins réglementé et plus souple. Les discussions ont ensuite<br />

porté sur les enjeux du libre-échange dans le cadre actuel <strong>de</strong><br />

l’OMC et sur les possibilités qui en découlent pour les échanges<br />

commerciaux futurs.<br />

1.<br />

Exposés <strong>de</strong>s experts<br />

M. Kwame Owino, Coordonnateur <strong>de</strong>s programmes, Institute<br />

of Economic Affairs, a animé la session. Il a expliqué le rôle<br />

<strong>de</strong> l’IEA, un laboratoire d’idées sur les politiques publiques, axé<br />

sur la recherche et l’analyse en vue <strong>de</strong> faciliter le dialogue, au<br />

Kenya et ailleurs. L’IEA avait pour but <strong>de</strong> garantir la participation<br />

<strong>de</strong>s acteurs non publics à l’élaboration <strong>de</strong>s politiques publiques.<br />

L’intervenant a noté que l’OMC était une organisation unique qui<br />

rassemblait une multitu<strong>de</strong> d’acteurs ayant une infl uence directe<br />

ou indirecte sur ses activités, son programme et ses résultats.<br />

Certains craignaient que trop <strong>de</strong> voix ne se fassent entendre<br />

à l’OMC, ce qui risquait <strong>de</strong> compromettre l’objectif premier <strong>de</strong><br />

l’Organisation, qui était d’établir <strong>de</strong>s règles régissant le commerce<br />

multilatéral. Par ailleurs, vu l’état actuel <strong>de</strong>s négociations <strong>de</strong><br />

Doha, il faudrait un travail <strong>de</strong> réfl exion intense si l’on voulait<br />

parvenir à un résultat positif.<br />

(a) Miriam W. O. Omolo, Responsable du programme<br />

d’information commerciale, Institute of Economic<br />

Affairs<br />

Mme Miriam W. O. Omolo a fait un exposé en s’appuyant<br />

sur un document intitulé «Rôle futur et interaction <strong>de</strong>s principaux<br />

acteurs et parties prenantes en vue <strong>de</strong> parvenir au libre-échange<br />

dans le cadre <strong>de</strong> l’OMC». Dans son exposé, elle a i<strong>de</strong>ntifi é les<br />

principales parties prenantes du système commercial multilatéral<br />

en précisant leurs différents rôles respectifs dans la marche vers<br />

le libre-échange. Le but en était d’établir <strong>de</strong>s liens et <strong>de</strong> repérer<br />

les doubles emplois pour déterminer comment ces acteurs<br />

pourront interagir dans l’avenir. L’intervenante a expliqué que<br />

beaucoup d’autres facteurs infl uent sur la libéralisation <strong>de</strong>s<br />

échanges mais que la littérature sur le sujet examinait rarement<br />

le rôle <strong>de</strong>s acteurs du système multilatéral et leur infl uence sur la<br />

libéralisation du commerce.<br />

Pour commencer, l’intervenante a dit que le libre-échange<br />

était une priorité pour <strong>de</strong> nombreux pays et avait fait l’objet <strong>de</strong><br />

Forum public <strong>de</strong> l’OMC «Un commerce tourné vers l’avenir»<br />

nombreux débats. L’OMC avait été au centre <strong>de</strong> l’attention car<br />

c’était le cadre dans lequel le libre-échange <strong>de</strong>vait être réalisé. On<br />

pouvait reconnaître que le libre-échange semblait hors d’atteinte<br />

et plusieurs questions se posaient quant à savoir pourquoi.<br />

Était-ce tout d’abord parce que la notion <strong>de</strong> «développement»<br />

n’avait pas été défi nie? Pouvait-on attribuer ces diffi cultés à<br />

un décalage entre la substance <strong>de</strong>s négociations et la notion<br />

<strong>de</strong> «développement»? Les processus <strong>de</strong> négociation et les<br />

principaux acteurs et parties prenantes faisaient-ils obstacle au<br />

libre-échange?<br />

Mme Omolo a présenté un aperçu <strong>de</strong> l’histoire du<br />

libre-échange: les physiocrates croyaient en l’existence d’un<br />

ordre naturel, indépendant <strong>de</strong> toute loi d’origine humaine, source<br />

d’harmonie et <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la condition humaine. Ils<br />

mettaient l’accent sur les droits individuels et pensaient que toute<br />

personne sachant où était son intérêt agirait en conséquence. Ils<br />

ont donc élaboré le principe du «laisser-faire, laissez-passer»,<br />

laissant à chacun la liberté <strong>de</strong> poursuivre ses objectifs. Les<br />

physiocrates pensaient que la terre était le seul secteur productif<br />

<strong>de</strong> l’économie et la seule source d’excé<strong>de</strong>nt net. Les principaux<br />

tenants <strong>de</strong> cette doctrine étaient, entre autres, François Quesnay,<br />

Victor Riquetti, le marquis <strong>de</strong> Mirabeau, Jacques Clau<strong>de</strong> Marie<br />

Vincent, le marquis <strong>de</strong> Gournay et Anne Robert Jacques<br />

Turgot. Les économistes classiques, sous la houlette d’Adam<br />

Smith, avaient été les premiers à proposer un schéma cohérent<br />

pour comprendre le libre-échange. Si une marchandise était<br />

produite à moindre coût à l’étranger, mieux valait l’importer. Les<br />

économistes classiques avaient d’abord défendu le libre-échange<br />

en fonction <strong>de</strong> l’avantage absolu. Mais David Ricardo avait<br />

critiqué la notion <strong>de</strong> l’échange basée sur les coûts absolus car<br />

certains pays n’étaient pas les plus effi cients en tout et ne<br />

pouvaient donc pas participer au commerce mondial. Ricardo<br />

a avancé la théorie <strong>de</strong> l’avantage comparatif, faisant valoir que,<br />

quelle que soit l’effi cacité absolue, chaque pays, compte tenu<br />

<strong>de</strong>s différences <strong>de</strong> dotation en facteurs tels que la main-d’œuvre,<br />

le capital, les ressources naturelles ou la technologie, était<br />

comparativement meilleur à produire quelque chose.<br />

Les termes <strong>de</strong> l’échange entre les pays étaient défi nis par<br />

les différences relatives dans les ressources, et non par les<br />

différences absolues, et <strong>de</strong> ce fait, le commerce international<br />

encourageait l’échange <strong>de</strong> marchandises produites au moindre<br />

coût d’opportunité et entraînerait <strong>de</strong>s gains <strong>de</strong> bien-être.<br />

Les économistes néoclassiques avaient fait progresser la<br />

théorie du libre-échange en formulant quatre conclusions qui<br />

avaient façonné le commerce international à ce jour.<br />

1. Le libre-échange <strong>de</strong> produits fi nis entre <strong>de</strong>ux pays<br />

entraîne une égalisation <strong>de</strong> la rémunération <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong><br />

production entre eux.<br />

2. Une augmentation du prix d’un produit fi nal accroît la<br />

rémunération <strong>de</strong>s facteurs utilisés <strong>de</strong> manière intensive dans<br />

sa production.<br />

3. Une augmentation <strong>de</strong> l’offre <strong>de</strong> facteurs <strong>de</strong> production<br />

entraîne un accroissement <strong>de</strong> la production du produit fi nal<br />

qui utilise ces facteurs <strong>de</strong> manière intensive.

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