04.03.2013 Views

CMJN de base

CMJN de base

CMJN de base

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

14<br />

(b) S.E. M. Ujal Singh Bhatia, Ambassa<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong><br />

auprès <strong>de</strong> l’OMC<br />

L’expérience <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong> en tant qu’utilisateur<br />

du mécanisme <strong>de</strong> règlement <strong>de</strong>s différends<br />

M. l’Ambassa<strong>de</strong>ur Bhatia a examiné la participation <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong><br />

et a mis en lumière les leçons que l’on pouvait en tirer et les<br />

questions importantes pour les pays en développement qu’il<br />

fallait abor<strong>de</strong>r d’urgence.<br />

En tant que partie plaignante, l’In<strong>de</strong> a <strong>de</strong>mandé la tenue <strong>de</strong><br />

consultations dans 17 affaires, dont six ont été abandonnées,<br />

huit ont été gagnées, <strong>de</strong>ux ont fait l’objet d’une solution<br />

mutuellement convenue et une a été perdue. La plupart <strong>de</strong><br />

ces affaires visaient les États-Unis et les CE et portaient sur les<br />

textiles et les vêtements, l’acier, les produits pharmaceutiques,<br />

les crevettes et le riz.<br />

En tant que partie défen<strong>de</strong>resse, l’In<strong>de</strong> a réglé six affaires<br />

dans le cadre d’une solution mutuellement convenue et<br />

en a perdu cinq. Ces affaires concernaient <strong>de</strong>s restrictions<br />

quantitatives à l’importation, le régime d’investissement dans<br />

le secteur automobile, la mise en place d’un mécanisme <strong>de</strong><br />

boîte aux lettres dans le cadre <strong>de</strong> l’Accord sur les ADPIC et <strong>de</strong>s<br />

restrictions commerciales à l’importation, notamment une action<br />

antidumping.<br />

M. Bhatia a expliqué en quoi, dans les trois premières<br />

affaires, la mise en œuvre avait posé d’importants problèmes<br />

d’ordre politique au gouvernement indien. Malgré ces diffi cultés<br />

internes, l’In<strong>de</strong> s’était conformée aux décisions dans toutes ces<br />

affaires, ce qui démontrait sa maturité en tant que Membre <strong>de</strong><br />

l’OMC, son attachement au système et sa volonté constante <strong>de</strong><br />

libéraliser davantage l’économie.<br />

Dans la première affaire, portant sur les ADPIC, la mise en<br />

œuvre avait un rapport avec le débat intérieur sur les problèmes<br />

<strong>de</strong> santé publique auxquels l’In<strong>de</strong> <strong>de</strong>vait faire face. Elle a<br />

nécessité un texte législatif et donc un immense effort politique<br />

<strong>de</strong> la part <strong>de</strong> l’exécutif. Après la mise en œuvre, l’industrie<br />

a relevé le nouveau défi et le secteur <strong>de</strong> la découverte <strong>de</strong><br />

nouveaux produits pharmaceutiques se développe aujourd’hui<br />

aussi rapi<strong>de</strong>ment que le secteur <strong>de</strong>s génériques.<br />

Dans l’affaire concernant l’automobile, la mise en œuvre a<br />

nécessité la suppression <strong>de</strong>s prescriptions concernant la teneur<br />

minimale en produits nationaux et <strong>de</strong>s obligations d’exportation.<br />

Les différentes parties prenantes s’opposaient fermement à la<br />

modifi cation du régime d’investissement. Le gouvernement<br />

a effectué les modifi cations nécessaires et la branche <strong>de</strong><br />

production <strong>de</strong> composants automobiles s’est équipée pour<br />

soutenir la concurrence mondiale. De même, la suppression <strong>de</strong>s<br />

restrictions quantitatives à l’importation a nécessité l’accélération<br />

du processus <strong>de</strong> libéralisation. La compétitivité croissante <strong>de</strong><br />

l’industrie indienne lui a permis <strong>de</strong> s’adapter à une protection<br />

strictement tarifaire.<br />

Forum public <strong>de</strong> l’OMC «Un commerce tourné vers l’avenir»<br />

Par ces exemples, M. Bhatia a montré l’importance <strong>de</strong> la<br />

mise en conformité et a répété que l’In<strong>de</strong> s’était conformée à<br />

toutes les décisions prises contre elle dans <strong>de</strong>s différends alors<br />

que <strong>de</strong>s Membres plus importants <strong>de</strong> l’OMC ne l’avaient pas<br />

fait.<br />

Il a expliqué comment, au fi l <strong>de</strong>s années, s’est constitué<br />

un système <strong>de</strong> consultation et <strong>de</strong> coordination entre le<br />

gouvernement et les entreprises sur la décision <strong>de</strong> soumettre<br />

une affaire à l’OMC. Il a pris comme exemple l’affaire qui avait<br />

récemment opposé l’In<strong>de</strong> aux États-Unis au sujet <strong>de</strong> la Directive<br />

sur le cautionnement en douane applicable aux importations <strong>de</strong><br />

crevettes. La branche <strong>de</strong> production concernée, représentée par<br />

l’Association <strong>de</strong>s exportateurs <strong>de</strong> fruits <strong>de</strong> mer, avait présenté<br />

les faits en détail à la Direction du développement <strong>de</strong>s<br />

exportations <strong>de</strong> produits <strong>de</strong> la mer (MPEDA), organisme<br />

soutenu par l’État qui servait d’intermédiaire entre les<br />

pouvoirs publics et la branche <strong>de</strong> production. Compte tenu <strong>de</strong><br />

la recommandation <strong>de</strong> la MPEDA, le gouvernement a effectué<br />

une évaluation juridique détaillée <strong>de</strong>s questions. Tout au long<br />

<strong>de</strong> l’affaire, la branche <strong>de</strong> production a été étroitement associée<br />

à la préparation <strong>de</strong>s mémoires et <strong>de</strong>s réponses aux questions<br />

posées par le groupe spécial et l’Organe d’appel.<br />

Un autre aspect important <strong>de</strong> l’expérience indienne mis en<br />

relief par M. Bhatia est la maturité croissante <strong>de</strong>s spécialistes<br />

indiens. D’une part, les dossiers relatifs aux différends sont<br />

établis exclusivement par <strong>de</strong>s juristes établis en In<strong>de</strong>; et<br />

d’autre part, dans les récentes plaintes contre <strong>de</strong>s mesures<br />

commerciales correctives, le gouvernement a négocié <strong>de</strong>s<br />

solutions mutuellement convenues au lieu <strong>de</strong> recourir à une<br />

procédure <strong>de</strong> groupe spécial.<br />

À propos <strong>de</strong> la participation <strong>de</strong>s pays en développement, M.<br />

Bhatia a rappelé que seuls 35 pays en développement avaient<br />

été partie à une affaire soumise à l’OMC. D’après les statistiques,<br />

cette participation n’avait pas augmenté avec le temps et restait<br />

limitée à quelques grands pays en développement. À son avis,<br />

l’inclusion <strong>de</strong>s pays en développement est un problème urgent<br />

et serait gran<strong>de</strong>ment facilitée par les mesures suivantes:<br />

i) La réduction <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> procédure pour les pays en<br />

développement. À cette fi n, on pourrait créer un fonds<br />

fi nancé par le budget <strong>de</strong> l’OMC ou exiger le remboursement<br />

<strong>de</strong> ces frais par les pays développés visés par une action<br />

intentée par un pays en développement qui obtient gain <strong>de</strong><br />

cause.<br />

ii) L’amélioration <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> mise en conformité,<br />

car il n’est pas rare que les pays développés ne se mettent<br />

pas en conformité. À cette fi n, on pourrait modifi er les<br />

dispositions du Mémorandum d’accord sur le règlement <strong>de</strong>s<br />

différends concernant le traitement spécial et différencié,<br />

par exemple en exemptant les pays en développement<br />

<strong>de</strong>s nombreuses prescriptions énoncées à l’article 22:3<br />

concernant la rétorsion croisée. Pour M. Bhatia, les pays<br />

en développement doivent avoir la faculté <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />

réparation en suspendant <strong>de</strong>s concessions et d’autres<br />

obligations dans les secteurs <strong>de</strong> leur choix, ce que les

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!