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mo<strong>de</strong> 4 à <strong>de</strong>s critères relatifs aux besoins du marché du travail.<br />

De l’avis <strong>de</strong> M. Ghosh, la création <strong>de</strong> cet obscur hybri<strong>de</strong> avait<br />

entraîné une confusion entre la mobilité liée au commerce et<br />

les migrations liées à l’emploi. De nombreux pays développés<br />

craignaient que la libéralisation pour le mo<strong>de</strong> 4 n’ouvre les<br />

vannes à l’immigration <strong>de</strong> travailleurs en provenance <strong>de</strong>s pays<br />

en développement et <strong>de</strong> ce fait, ils évitaient <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s<br />

engagements horizontaux relatifs à ce mo<strong>de</strong>, se concentrant<br />

principalement sur les mouvements <strong>de</strong> personnel <strong>de</strong> haut<br />

niveau suivant le mo<strong>de</strong> 3. Par contre, <strong>de</strong> nombreux pays en<br />

développement pensaient (à tort eux aussi) que le mo<strong>de</strong> 4 était<br />

la clé qui permettrait à leurs migrants d’accé<strong>de</strong>r aux marchés<br />

du travail étrangers et ils étaient frustrés <strong>de</strong> voir que le mo<strong>de</strong> 3<br />

s’était approprié les engagements au détriment du mo<strong>de</strong> 4.<br />

En résumé, M. Ghosh a dit qu’il voyait un triple rôle pour<br />

l’OMC: faciliter la libéralisation <strong>de</strong> la mobilité liée au commerce<br />

relevant du mo<strong>de</strong> 4 en corrigeant l’anomalie actuelle; contribuer<br />

aux efforts interorganisations pour la recherche d’un consensus<br />

en faveur d’une coopération plus étroite entre les États sur les<br />

migrations économiques; et mettre sa riche expérience <strong>de</strong>s<br />

procédures <strong>de</strong> négociation à la disposition <strong>de</strong> toutes les parties<br />

concernées par le débat sur les migrations, tout en examinant<br />

activement les arbitrages possibles entre libéralisation <strong>de</strong>s<br />

migrations économiques et libéralisation du commerce.<br />

Mme Mashayekhi a reconnu les diffi cultés inhérentes à<br />

la libéralisation pour le mo<strong>de</strong> 4 <strong>de</strong> l’AGCS tout en rappelant<br />

l’importance – et le grand potentiel <strong>de</strong> développement – d’une<br />

telle libéralisation. À son avis, un examen approfondi <strong>de</strong>s diffi cultés<br />

pourrait ai<strong>de</strong>r à sortir <strong>de</strong> l’impasse actuelle. Un examen objectif<br />

révèle le décalage entre la réglementation nationale et l’action<br />

internationale: les régimes nationaux en matière <strong>de</strong> migrations<br />

sont souvent plus ouverts que les engagements internationaux<br />

correspondants, y compris au titre <strong>de</strong> l’AGCS. S’agissant <strong>de</strong> la<br />

coopération internationale sur le terrain, outre le Forum mondial<br />

sur les migrations et le développement mentionné par M. Ghosh,<br />

qui était un processus conduit par les États, il importait <strong>de</strong> citer<br />

le Groupe mondial sur la migration. Il s’agissait d’un groupe<br />

interorganisations, actuellement présidé par la CNUCED, dont le<br />

but était d’assurer un encadrement plus cohérent et plus fort<br />

pour améliorer l’effi cacité globale <strong>de</strong>s Nations Unies et <strong>de</strong>s<br />

mesures politiques et opérationnelles prises par la communauté<br />

internationale, compte tenu <strong>de</strong>s possibilités et <strong>de</strong>s défi s que<br />

représentaient les migrations.<br />

Mme Mashayekhi a également expliqué que l’activité <strong>de</strong> la<br />

CNUCED en matière <strong>de</strong> migrations avait été mise en évi<strong>de</strong>nce<br />

dans le cadre <strong>de</strong> la mise en œuvre <strong>de</strong> l’Accord d’Accra<br />

d’avril 2008. L’Accord d’Accra chargeait la CNUCED, et d’autres<br />

organisations, <strong>de</strong> mener <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> recherche et d’analyse<br />

sur les avantages potentiels et les possibilités découlant <strong>de</strong>s<br />

relations en matière <strong>de</strong> commerce, d’investissement et <strong>de</strong><br />

développement entre les pays d’origine <strong>de</strong>s migrants et les<br />

communautés à l’étranger, et d’étudier la contribution potentielle<br />

au développement <strong>de</strong>s envois <strong>de</strong> fonds <strong>de</strong>s migrants, en tenant<br />

compte du caractère privé <strong>de</strong> ces fonds.<br />

(e) Un appel en faveur <strong>de</strong> la coordination<br />

Forum public <strong>de</strong> l’OMC «Un commerce tourné vers l’avenir»<br />

M. Pauwelyn a déduit <strong>de</strong>s propos <strong>de</strong> M. Ghosh qu’il<br />

semblait y avoir un manque <strong>de</strong> coordination entre les différentes<br />

organisations internationales actives dans le domaine <strong>de</strong>s<br />

migrations. Il a ajouté que le problème <strong>de</strong> la fragmentation<br />

réglementaire pouvait être lié à celui <strong>de</strong> la fragmentation<br />

institutionnelle, s’agissant <strong>de</strong>s migrations. Il a <strong>de</strong>mandé aux<br />

experts d’abor<strong>de</strong>r ces points.<br />

Mme Mashayekhi était d’accord avec le modérateur sur la<br />

fragmentation <strong>de</strong>s cadres politiques et réglementaires relatifs<br />

aux migrations. Elle a souligné qu’une coopération internationale<br />

était nécessaire à la fois pour accroître la libéralisation et pour<br />

en répartir les bienfaits entre les pays. S’agissant du rôle <strong>de</strong><br />

l’OMC dans la libéralisation <strong>de</strong>s fl ux migratoires, elle s’est dite<br />

plus optimiste que M. Ghosh. Elle a rappelé que les arbitrages<br />

entre les intérêts <strong>de</strong>s pays développés et ceux <strong>de</strong>s pays<br />

en développement pouvaient amener les gouvernements à<br />

s’engager en faveur d’une plus gran<strong>de</strong> libéralisation. Par ailleurs,<br />

elle a reconnu que certains pays en développement attendaient<br />

énormément <strong>de</strong>s engagements relatifs au mo<strong>de</strong> 4 <strong>de</strong> l’AGCS.<br />

Elle regrettait que le manque <strong>de</strong> clarté du champ d’application <strong>de</strong><br />

l’AGCS, en particulier eu égard à la défi nition <strong>de</strong>s fournisseurs <strong>de</strong><br />

services étrangers, ait permis certaines interprétations restrictives<br />

qui réduisaient <strong>de</strong> fait les avantages potentiels pour les pays en<br />

développement. En tout état <strong>de</strong> cause, comme les questions<br />

migratoires étaient <strong>de</strong>s questions sensibles et complexes, et bien<br />

qu’elle soit convaincue <strong>de</strong> l’utilité <strong>de</strong> l’OMC, Mme Mashayekhi a<br />

dit qu’il lui semblait peu probable que les seules négociations<br />

concernant l’AGCS aboutissent à une libéralisation signifi cative,<br />

ce qui rendait la coordination d’autant plus nécessaire. Elle a<br />

cité, comme exemples <strong>de</strong> coopération, les accords bilatéraux<br />

sur les mouvements <strong>de</strong> travailleurs, tels que l’accord entre<br />

l’Espagne et l’Équateur, qui proposaient une approche globale<br />

pour profi ter <strong>de</strong>s avantages pour le développement <strong>de</strong> la<br />

migration circulaire. En vertu <strong>de</strong> cet accord, le pays d’origine<br />

et le pays d’accueil coopèrent étroitement à tous les sta<strong>de</strong>s du<br />

processus <strong>de</strong> migration, notamment pour: i) déterminer le type<br />

<strong>de</strong> migrants nécessaires dans le pays d’accueil; ii) sélectionner<br />

les migrants qui bénéfi cieraient du programme (par exemple<br />

en évaluant les qualifi cations requises); iii) ai<strong>de</strong>r les migrants<br />

pendant et après leur séjour à l’étranger (par exemple en<br />

assurant le respect du droit du travail et <strong>de</strong>s conditions sociales);<br />

et iv) les réinsérer dans leur pays d’origine à leur retour. Mme<br />

Mashayekhi a également expliqué que <strong>de</strong> nombreux accords<br />

bilatéraux contenaient <strong>de</strong>s dispositions importantes sur le<br />

codéveloppement, aux termes <strong>de</strong>squelles les pays d’accueil<br />

contribuaient au développement <strong>de</strong>s pays d’origine. Elle a cité, à<br />

titre d’exemples, l’investissement et l’assistance technique dans<br />

le pays d’origine, notamment le microcrédit et d’autres initiatives<br />

visant à fi nancer <strong>de</strong>s activités productives. Enfi n, elle a signalé<br />

que la question <strong>de</strong> la reconnaissance <strong>de</strong>s qualifi cations, y compris<br />

par la conclusion d’accords <strong>de</strong> reconnaissance mutuelle, était un<br />

autre domaine où la coordination était importante.<br />

M. Vincent Chetail a comparé le droit international <strong>de</strong>s<br />

migrations à un puzzle géant dont les pièces étaient éparpillées.<br />

D’après lui, c’était comme si la population était divisée en

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