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CMJN de base

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<strong>de</strong> moteur économique <strong>de</strong> la région, a libéralisé 95 pour cent <strong>de</strong><br />

ses importations en provenance <strong>de</strong> l’UE, alors que l’OECS, Haïti<br />

et le Belize, qui peuvent être considérés comme <strong>de</strong>s économies<br />

relativement petites, les ont libéralisées à 70 pour cent. Entre<br />

les <strong>de</strong>ux, il y a les pays moyennement développés, qui ont<br />

libéralisé jusqu’à 85 pour cent <strong>de</strong> leur commerce en moyenne.<br />

La différenciation est donc un élément important <strong>de</strong> l’accord.<br />

M. Holmes a <strong>de</strong>mandé quelles étaient les raisons <strong>de</strong><br />

l’inclusion <strong>de</strong> questions non traitées à l’OMC, ce qui soulève<br />

la question <strong>de</strong> savoir pourquoi négocier un ACR avec un grand<br />

partenaire commercial relativement prospère. Il y a plusieurs<br />

raisons à cela. La première, d’ordre juridique, est l’expiration <strong>de</strong><br />

la dérogation et la nécessité d’avoir un accord compatible avec<br />

les règles <strong>de</strong> l’OMC. La secon<strong>de</strong> est que les pays développés<br />

avancés n’aiment pas <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s dérogations. La troisième<br />

raison, très importante, est qu’il fallait sortir du mécanisme<br />

politique qui confère à un partenaire commercial tous les<br />

droits pour accor<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s préférences à son gré. Et, quatrième<br />

raison, ce n’est pas par hasard si les Caraïbes négocient non<br />

seulement avec leurs partenaires commerciaux mais aussi avec<br />

leurs partenaires <strong>de</strong> développement. Les Caraïbes ont bénéfi cié<br />

d’une importante coopération pour le développement <strong>de</strong> la<br />

part <strong>de</strong>s États-Unis, du Canada et <strong>de</strong> l’UE. La perspective d’un<br />

accord qui combine engagements et ai<strong>de</strong> au développement<br />

encourage fortement à conclure une négociation.<br />

Il y a aussi d’autres éléments. M. Lodge a tenu à reprendre<br />

son exemple favori, celui <strong>de</strong> la protection <strong>de</strong>s données<br />

personnelles. Nous avons été très francs: lorsque l’Union<br />

européenne a présenté un document sur la protection <strong>de</strong>s<br />

données personnelles, c’était là une notion avec laquelle nous<br />

n’étions pas familiers. Nous avons fait <strong>de</strong>s recherches et nous<br />

nous sommes rendus compte que c’était quelque chose <strong>de</strong><br />

très important pour les activités économiques reposant sur le<br />

transfert électronique <strong>de</strong> données, technique dont la maîtrise est<br />

précieuse pour les Caraïbes si elles veulent s’engager dans le<br />

commerce <strong>de</strong>s services. Il importe <strong>de</strong> préférer le pragmatisme<br />

à l’idéologie, et <strong>de</strong> comprendre les préoccupations du partenaire<br />

<strong>de</strong> négociation. À la suite <strong>de</strong> nos étu<strong>de</strong>s, ce volet <strong>de</strong> la<br />

négociation a été bouclé en trois temps. L’attitu<strong>de</strong> consistant à<br />

se détourner <strong>de</strong> l’idéologie s’applique aussi à d’autres aspects,<br />

tels que la politique <strong>de</strong> la concurrence, domaine dans lequel<br />

nous ne sommes traditionnellement pas portés à être réceptifs à<br />

l’OMC. Les dispositions relatives à la politique <strong>de</strong> la concurrence<br />

prévoient <strong>de</strong>ux choses: d’abord, elles fi xent les partenaires<br />

<strong>de</strong> coopération; ensuite, elles défi nissent les pratiques<br />

anticoncurrentielles. De l’avis <strong>de</strong> M. Lodge, cela ne peut faire<br />

<strong>de</strong> mal à personne. Il convient <strong>de</strong> s’intéresser à la portée et<br />

à la nature <strong>de</strong> l’engagement plutôt que <strong>de</strong> ne considérer que<br />

le nombre <strong>de</strong>s mesures. Si les Caraïbes nourrissent peu<br />

d’ambitions en ce qui concerne la politique <strong>de</strong> la concurrence,<br />

c’est parce que la région n’a pas encore mis en place ses<br />

propres institutions ni conçu sa propre politique en la matière.<br />

M. Lodge a terminé par <strong>de</strong>ux commentaires sur les problèmes<br />

systémiques posés par les accords <strong>de</strong> type APE. L’un concerne<br />

le renforcement <strong>de</strong>s capacités commerciales. Les nouveaux<br />

engagements en matière <strong>de</strong> propriété intellectuelle contractés<br />

Forum public <strong>de</strong> l’OMC «Un commerce tourné vers l’avenir»<br />

dans le cadre du CARIFORUM entreront en vigueur en 2014<br />

(en 2020 pour Haïti), afi n <strong>de</strong> ménager un délai suffi sant pour<br />

que les mesures <strong>de</strong> renforcement <strong>de</strong>s capacités commerciales<br />

produisent leurs effets. Les engagements commerciaux sont<br />

par conséquent combinés à l’ai<strong>de</strong> au développement. Certains<br />

Accords conclus à l’OMC prévoient certes un mécanisme d’ai<strong>de</strong><br />

au renforcement <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong>s pays en développement<br />

mais l’OMC n’a pas <strong>de</strong> dispositif fi nancier pour concrétiser<br />

cette disposition. L’accès à l’ai<strong>de</strong> au développement est une<br />

puissante incitation à conclure un accord commercial avec un<br />

grand partenaire <strong>de</strong> développement. Tout en reconnaissant que<br />

beaucoup d’énergie et <strong>de</strong> capital politique ont été investis dans le<br />

programme Ai<strong>de</strong> pour le commerce ainsi que dans les initiatives<br />

qui ont abouti aux différentes moutures <strong>de</strong>s textes sur l’AMNA et<br />

sur l’agriculture, il s’agit là au mieux d’«ambitions maximales».<br />

La <strong>de</strong>rnière diffi culté est <strong>de</strong> transposer dans le système<br />

multilatéral les engagements pris dans le cadre d’un accord<br />

régional. L’objectif d’un ALE est d’obtenir une exemption du<br />

traitement NPF; pourtant, les partenaires insistent pour qu’il y<br />

ait <strong>de</strong>s dispositions concernant les tierces parties. Par exemple,<br />

l’ALE entre les États-Unis et le Maroc prévoit que toute concession<br />

accordée à une partie par le Maroc doit automatiquement être<br />

accordée aux États-Unis, sans aucun seuil. Dans l’APE avec le<br />

CARIFORUM, il est dit que les États-Unis doivent bénéfi cier <strong>de</strong><br />

toute disposition appliquée à un grand partenaire commercial.<br />

On voit donc apparaître une convergence entre les ACR et le<br />

système commercial multilatéral. M. Lodge a conclu en disant<br />

que le danger perçu <strong>de</strong>s ACR n’est pas aussi grand qu’on le<br />

pense.<br />

(c) M. l’Ambassa<strong>de</strong>ur Bruce Gosper, Représentant<br />

permanent <strong>de</strong> l’Australie auprès <strong>de</strong> l’OMC<br />

M. Gosper a commencé par dire qu’il était diffi cile <strong>de</strong><br />

ne pas reconnaître que les accords commerciaux régionaux<br />

laissent beaucoup à désirer car ils peuvent avoir <strong>de</strong>s implications<br />

systémiques et <strong>de</strong>s effets négatifs sur les tierces parties et<br />

entraîner une augmentation <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> transaction. Toutefois,<br />

<strong>de</strong> nombreux pays y voient <strong>de</strong>s avantages, pour les raisons<br />

commerciales évoquées précé<strong>de</strong>mment, ou pour l’impulsion<br />

donnée à la libéralisation régionale ou unilatérale, ou encore<br />

pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> politique étrangère et <strong>de</strong> sécurité. Les<br />

ACR sont une réalité et il continuera d’en être ainsi en raison<br />

<strong>de</strong> leurs fi nalités et <strong>de</strong>s incitations qu’ils offrent. Dans la région<br />

Asie-Pacifi que, on compte aujourd’hui plus <strong>de</strong> 100 accords <strong>de</strong><br />

ce genre, soit trois fois plus qu’en 1990, et 50 sont en cours <strong>de</strong><br />

négociation. Consciente à la fois <strong>de</strong>s avantages et <strong>de</strong>s coûts qui<br />

en découlent, l’Australie est concernée <strong>de</strong>puis un certain temps.<br />

S’appuyant sur son Accord <strong>de</strong> rapprochement économique avec<br />

la Nouvelle-Zélan<strong>de</strong> (CER), l’Australie a négocié <strong>de</strong>s accords<br />

avec les États-Unis, la Thaïlan<strong>de</strong> et Singapour, et récemment<br />

avec le Chili; elle a aussi négocié un accord <strong>de</strong> très vaste portée<br />

avec les pays <strong>de</strong> l’ANASE. Elle a engagé <strong>de</strong>s négociations avec<br />

le Japon, la Chine et le Conseil <strong>de</strong> coopération du Golfe, et<br />

elle mène <strong>de</strong>s pourparlers préliminaires avec la Corée, l’In<strong>de</strong> et<br />

plusieurs autres pays.

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